L'exil argentin "profitera" à terme aux Pumas, espère De La Fuente, futur Perpignanais

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Jeronimo de la Fuente (Argentine) face à Gaël Fickou (France)
    Coupe du monde 2019 - Jeronimo de la Fuente (Argentine) face à Gaël Fickou (France)
  • Jeronimo De La Fuente (Argentine) face à l'Australie.
    Jeronimo De La Fuente (Argentine) face à l'Australie.
  • Top 14 - Premier entraînement de la recrue phare de l'Union Bordeaux-Bègles Guido Petti
    Top 14 - Premier entraînement de la recrue phare de l'Union Bordeaux-Bègles Guido Petti
Publié le
Partager :

PRO D2 - L'exil forcé en Europe des internationaux argentins, privés de championnat des provinces de l'hémisphère sud par la pandémie de Covid-19, les "enrichira" et "profitera" à terme à leur sélection, a positivé Jeronimo de la Fuente, futur joueur de Perpignan (D2), dans un entretien à l'AFP.

Le centre expérimenté des Pumas (29 ans, 54 sélections) ralliera la France mi-décembre, une fois le Rugby Championship disputé à l'automne.

AFP : Votre dernier match avec les Jaguares remonte au 7 mars. Depuis, la franchise argentine comme le Super Rugby tel qu'il existait sont à l'arrêt. Comment se sent-on après cinq mois sans jouer?

Jeronimo de la Fuente : J'espère ne pas avoir oublié comment on joue au rugby (rire). Dans ma ville, Rosario, j'ai très bien suivi la partie physique de l'entraînement, dictée par les entraîneurs des Pumas. On touche très peu la balle, c'est le côté négatif, mais je pense que le corps est intelligent, qu'il a bonne mémoire et que ce sera la partie la plus facile lorsque nous reviendrons à l'entraînement collectif.

Etant donné les incertitudes sur le futur du Super Rugby, votre Fédération (UAR), qui avait tout fait pour rapatrier ses meilleurs éléments ces dernières années, vous a donné le feu vert pour signer à l'étranger. Comment vivez-vous cette situation?

J.D.L.F. : Mon sentiment, c'est la tristesse de voir un projet s'effondrer en raison d'une situation mondiale, et non par la faute des Jaguares ou de la Fédération argentine. Malheureusement, l'Argentine n'a qu'une seule franchise et nous ne pouvons pas jouer une compétition tout seuls dans notre pays. Que nous, joueurs, partions en Europe est une manière de nous garder actifs, avec des objectifs clairs. Dans mon cas, apporter à Perpignan ce que le club attend de moi va aussi m'aider à être éligible pour les Pumas.

Jeronimo De La Fuente (Argentine) face à l'Australie.
Jeronimo De La Fuente (Argentine) face à l'Australie.

Justement, pourquoi l'Usap et pas un club de Top 14?

J.D.L.F. : D'abord, pour l'intérêt que le club m'a montré dès la parution de l'information selon laquelle les principaux joueurs des Jaguares partiraient en Europe. Ensuite, pour le projet très clair de revenir en Top 14, de faire partie d'une équipe ambitieuse. Et aussi pour le groupe humain de l'Usap, une jolie ville, près de Barcelone, avec la montagne, la plage... Tout est réuni pour que ma première expérience en Europe soit très positive.

"Pas peur" de la Pro D2

Mais pour un joueur qui vient de disputer la Coupe du monde, la Pro D2 n'est-elle pas un retour en arrière?

J.D.L.F. : Je n'ai pas peur. J'ai reçu quelques offres de clubs du Top 14, mais aucun n'a montré le même intérêt que Perpignan. Je sais que l'Usap est ambitieuse, qu'elle aime bien jouer au rugby et même si c'est une division inférieure, c'est un championnat très compétitif avec de bonnes équipes. C'est un défi dans ma carrière et je crois qu'il va m'aider à grandir, progresser et poursuivre avec les Pumas. Je suis conscient que ce ne sera pas le niveau du Super Rubgy, mais cela va me permettre de jouer un autre type de rugby.

Qu'en dit le sélectionneur Mario Ledesma?

J.D.L.F. : J'ai pu parler avec lui et tout le staff et ils m'ont soutenu dans ma décision, ils sont contents. Ils savent que je vais tout faire pour être au niveau de la sélection (...) et que je m'entraînerai comme dans une équipe de première division.

Et que pensent les autres nouveaux arrivants en France de leur départ contraint?

J.D.L.F. : Ils sont très contents, surtout ceux qui sont déjà en Europe comme Guido Petti (Bordeaux-Bègles) et Marcos Kremer (Stade Français) parce qu'ils peuvent s'entraîner et que c'est une nouvelle expérience. C'est une manière de s'améliorer et je pense que c'est une bonne chose pour l'équipe argentine que ses joueurs fréquentent différents championnats, parce que cela les enrichit et c'est la sélection qui en profitera plus tard.

Top 14 - Premier entraînement de la recrue phare de l'Union Bordeaux-Bègles Guido Petti
Top 14 - Premier entraînement de la recrue phare de l'Union Bordeaux-Bègles Guido Petti

Mais pour les Jaguares, c'est une régression...

J.D.L.F. : Le projet des Jaguares a toujours fonctionné (créée en 2015, la franchise a progressé de façon continue depuis, pour atteindre la finale du Super Rugby en 2019, NDLR) et je pense que c'est encore un projet d'avenir. Que les joueurs argentins partent en Europe va ouvrir les portes des Jaguares à d'autres, plus jeunes.

Entretien réalisé par Pierrick Yvon

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?