Clarkin : "Beaucoup de talent et de caractère dans cette équipe"

  • Pro D2 - Matthew Clarkin (Biarritz)
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PRO D2 - Le directeur sportif du club basque était ravi après la victoire dans les dernières secondes de son équipe face à Vannes (33-34). Mais il sait aussi que les siens devront élever leur niveau de jeu, s’ils veulent remporter le titre, samedi prochain, contre Perpignan.

Matthew, quel scénario… Comment avez-vous vécu ce match ?

Ouf, que dire… Nous sommes passés par toutes les émotions. Par moments, nous avons manqué de maîtrise ou nous avons pêché dans les choix. Malgré tout, nous n’avons jamais laissé l’équipe de Vannes prendre le large. Nous nous sommes accrochés et nous avons appuyé sur certains secteurs. On savait que s’il y avait moins de sept points d’écart à la fin, ça allait être jouable.

Vous avez été globalement dominés sur les ballons portés et les rucks, vos points forts. Pourquoi ?

Oui, nous avons été dominés. Nous avons l’impression que le match nous a échappé sur le fait que Vannes a pris le dessus au niveau des ballons portés. Malheureusement, nous leur avons donné des touches par un petit manque de discipline. Derrière, nous nous sommes rattrapés sur nos mauls portés. On savait que ça allait se jouer là, et on n’a pas pu maîtriser la puissance du pack vannetais. Heureusement, ça ne nous a pas coûté le match.

Sur la première mi-temps, vous vous êtes nourri des fautes bretonnes. Vos deux essais ont été marqués après des erreurs du RCV… Vous avez été très cliniques, comme la semaine dernière…

Oui. Nous sommes passés à côté de quelques occasions, où nous avons mal exploité des ballons chez eux. C’était frustrant. Par contre, sur quelques contres, nous avons été assez précis et cliniques. C’était un peu mitigé, mais notre côté accrocheur a fait que nous n’avons jamais laissé Vannes prendre le large. On n'a jamais senti le match nous échapper. C’est positif…

La fin du match est folle. Dans ce genre de situation, n’est-ce pas tentant d’occulter le contenu pour ne se satisfaire que de la victoire ?

Nous avons l’obligation d’analyser le contenu. Mais c’est un match de phase finale, et à la fin on ne retient que le résultat. Un autre match nous attend la semaine prochaine et il faudra travailler pour ne pas se trouver en difficulté. Il y a donc une analyse à faire, même si dans tous les aspects qui sont difficilement quantifiables, nous avons répondu présent : le cœur, les c….

Votre talonneur Lucas Peyresblanques, une nouvelle fois, a fait une entrée décisive…

J’ai subi quelques remarques de gens qui tournent autour du club en semaine, par rapport aux choix des coachs de le mettre sur le banc. Mais Nicolas Nadau et Shaun Sowerby m’ont expliqué pourquoi ils avaient pris cette décision, et ce soir la performance de Lucas et le résultat leur ont donné raison. C’était bien joué. Lucas a parfaitement assumé son rôle d’impact player. C’est un pari gagnant.

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A-t-il commencé le match sur le banc, pour dynamiser le jeu à son entrée, ou parce qu’il était trop juste, avec sa blessure aux adducteurs, pour démarrer ?

Un peu des deux. Quand un joueur ne peut pas s’entraîner en début de semaine, ça remet en question le fait qu’il puisse démarrer titulaire. Au niveau de la concurrence, c’est parfois dur de faire commencer un joueur qui n’a pas participé au travail en début de semaine. Le choix de faire démarrer François Da Ros était aussi réfléchi. Les coachs m’ont dit qu’ils pensaient que la stratégie de mettre quelqu’un d’expérience titulaire pourrait être gagnante. François a du vécu, il a connu des matchs de haut niveau. La stratégie est validée.

Guy Millar, qui a joué 80 minutes à droite de la mêlée, s'est fait remarquer…

Même à la 70e, Guy court, fait des passes, est décisif dans ses actions… Il a fait un match incroyable. Le coaching a été bien maîtrisé. Quand tu fais rentrer un joueur du banc, tu prends un risque. Alors quand un mec est capable d’aller jusqu’au bout, il faut oser le laisser. Bravo aux coachs.

Le carton jaune reçu par Vannes à neuf minutes de la fin, c’est le tournant du match ?

J’ai eu peur que le tournant, dans le mauvais sens, ait eu lieu au moment où nous ratons la pénalité face aux poteaux et que, derrière, Vannes rajoute trois points. Mais finalement, nous avons trouvé les ressources, nous avons mis la pression sur Vannes dans son camp et ce carton est arrivé. Dans un match comme ça, très serré, quand tu te retrouves en supériorité numérique, ça peut basculer. Ce fut le cas.

Vous laissez sept points au pied ce soir, c’est un point qu’il faudra rectifier…

J’ai dit à Gilles, à la fin du match, qu’il avait mis la transformation qui comptait. Celle de la victoire. On va oublier les défaillances. Gilles est un très bon buteur. Même s’il a eu un peu de mal ce soir, statistiquement parlant, il sera bien la semaine prochaine. Tant mieux. [...] J’ai vu dans son regard qu’il n’était pas forcément satisfait de son jeu au pied face aux poteaux, mais il n’y a pas de problème. Nous avons quelques jours pour bien travailler tranquillement.

Comment était l’ambiance dans le vestiaire à la fin du match ? Euphorique ?

Il y a eu beaucoup d’euphorie, puis j’ai dit aux joueurs qu’ils pouvaient fêter cette grande victoire le temps du trajet retour (NDLR : les Biarrots sont en avion). Par contre, les joueurs ne sont pas venus pour gagner une demi-finale. Ils sont venus pour gagner un championnat et aller chercher une place en Top 14. Je pense qu’ils ont compris le message.

Ce groupe semble ne jamais rien lâcher. Confirmez-vous ?

Oui, mais nous avons vu croître cet état d’esprit depuis deux ans. Nous avons été chercher des matchs dans des contextes compliqués. Je pense aux deux voyages à Noël, où le groupe a trouvé des ressorts pour l’emporter face à deux équipes du top 6. Il y a aussi cette rencontre à Colomiers, où nous l’emportons avec cet essai casquette à la fin. Les indicateurs étaient là, et ça se confirme de plus en plus. Il y a beaucoup de talent et de caractère dans cette équipe. Ça sera important pour la semaine prochaine et les années à venir.

Comment vont Watremez et Hart, commotionnés ?

Le médecin du match les a sortis sur commotion. Pendant les phases finales, ce ne sont pas nos médecins qui gèrent ça. Ils n’ont pas eu le feu vert pour re rentrer, donc on doit attendre le bilan de demain et le passage chez le neurologue. J’ai parlé avec eux et on reste optimistes.

Quel est le programme, désormais ?

Là, j’ai dix minutes pour essayer de ramasser tout le monde, mettre les joueurs dans le bus et partir à l’aéroport. Demain et mardi, il y aura beaucoup de récupération. Après, nous allons regarder Perpignan, même si nous commençons à les connaître. Ça va donc aller vite.

Un petit mot sur la finale, quand même. Cette fois, vous ne serez pas favoris. Cette position d’outsider vous convient ?

Apparemment. Aujourd’hui, nous n’étions pas favoris. Vannes a survolé le championnat et nous sommes allés chercher la victoire. La semaine prochaine, nous jouons contre l’ogre perpignanais. On sait ce qui nous attend. On va se reposer et on va essayer d’aller chercher cette petite victoire en finale.

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