Cassang : "Il est grand temps de réagir et d’une rébellion collective"

  • Charlie CASSANG.
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  • Pro D2 - le groupe d'Oyonnax
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  • Le président Thierry Emin et le Manager Joe El Abd (Oyonnax)
    Le président Thierry Emin et le Manager Joe El Abd (Oyonnax)
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PRO D2 – Alors qu’Oyonnax Rugby reçoit Béziers, ce jeudi (18h30) en ouverture de la 26ème journée, son demi de mêlée Charlie Cassang s’est confié avec beaucoup de franchise à Rugbyrama. Les Oyomen, 6e et donc toujours qualifiables malgré une mauvaise passe, veulent (et doivent !) convaincre.

La dynamique actuelle (4 défaites en 5 matchs) doit vous frustrer... Au sein du groupe, comment percevez-vous cette dynamique ?

Charlie Cassang : C’est un peu compliqué parce qu’on sait qu’on est capable et que si on arrive à se qualifier dans les six, on peut toujours remporter ce championnat. On sait qu’on a des capacités, mais en même temps on n’a pas de réussite. On subit un peu contre les gros et on n’arrive pas à remporter les matchs importants pour l’instant. On est un peu dans le doute mais aussi un peu en mode rébellion. C’est le moment de se réveiller, de repartir de l’avant et de lâcher les chevaux jusqu’à la fin de la saison.

Aussi "simple" que cela puisse paraitre, tout semble être une question de confiance ?

C.C : On travaille là-dessus. On essaie justement, à l’entraînement, de se mettre sous pression pour pouvoir mieux gérer les moments difficiles. On apprend mais il faut du temps. Ça va payer ! J’espère que ça va payer sur les cinq matchs qu’il nous reste, et en phase finale.

Pro D2 - le groupe d'Oyonnax
Pro D2 - le groupe d'Oyonnax

Si l’on veut positiver, qu’est-ce qui vous rassure dans le contenu de vos derniers matchs ?

C.C. : On voit que quand on arrive à tenir le ballon, on met l’équipe adverse en difficulté. Sur le match de Grenoble, on a quand même noté des mauls portés qui font du bien, où on arrive à concrétiser sur des phases ordonnées. Ça, ça fait plaisir. On est content de notre jeu. Dès que l’on tient le ballon, on met vraiment notre adversaire en difficulté. C’est surtout défensivement qu’il faut que l’on arrive à gommer les points encaissés. On prend trop de points. Sur chaque match, on met quasiment 30 points, ça devrait être une victoire, mais on en prend autant, voire un peu plus... C’est vraiment ce point-là qu’il reste à améliorer. Sinon, du point de vue du jeu, on est en place. On a progressé tout au long de la saison, il ne manque plus qu’à faire des matchs de la 1ère à la 80ème minute.

Finalement, se dire qu’en phase finale tout est remis à zéro, c’est une façon de faire baisser la pression. Car vous êtes dans les six depuis le début de saison !

C.C. On se dit toujours ça, mais là on a laissé passer un peu trop d’occasions. Il est grand temps de réagir, d’une rébellion collective et de vraiment mettre tout de notre côté pour arriver aussi en confiance sur les matchs de fin de saison. C’est sûr que si on est dans les six, il nous restera trois matchs pour le Graal. Mais il faut aussi arriver sur ces derniers matchs avec le minimum de confiance. C’est important d’accumuler des certitudes avant d’arriver sur ces derniers matchs.

Il ne faut pas que tout le monde essaie de se reposer sur les autres. Chacun doit amener sa pierre

Sur vos cinq derniers matchs, il en reste trois à domicile. Sachant que vous avez déjà perdu à cinq reprises à Charles-Mathon. Sur quoi allez-vous insister pour à la fois corriger ce mal, et enclencher une réaction collective ?

C.C. : C’est vrai que cette année, les cartes sont un peu redistribuées. C’est un peu différent. Maintenant, il y a ce côté qui fait se transcender à l’extérieur parce qu’on se dit que l’on peut le faire. C’est vrai qu’à domicile, on n’arrive pas à trouver cette énergie-là, et que d’habitude on avait grâce à notre public. On le transforme plutôt en pression en se disant : "non, il ne faut pas perdre à la maison". Je pense que ça nous fait un petit peu déjouer de temps en temps. Je pense que l’équipe adverse, aussi, arrive en se disant : "on va gagner à l’extérieur". Ça fait des matchs compliqués à gérer. On essaie de trouver des solutions, de changer les routines d’avant-match, d’être un peu plus sérieux, d’essayer qu’il y ait un peu moins de monde qui parle, de nous concentrer sur notre rôle et d’être un peu plus soldat, comme on dit. On essaie de trouver des solutions et j’espère qu’on les a trouvées au fur et à mesure, et qu’on va le prouver dès ce jeudi (contre Béziers).

On sent un groupe qui vit très bien, qui prend plaisir dans la manière de jouer mais qui, dans des moments un peu faibles, a malgré tout besoin d’aller chercher de la confiance chez quelques joueurs clés.

C.C. : C’est sûr qu’on essaie de se reposer sur des cadres. Mais quand on regarde l’effectif, que l’on regarde tous les joueurs que l’on a dans cette équipe, on peut se reposer sur beaucoup de monde. Et il ne faudrait pas que tout le monde essaie de se reposer sur les autres. C’est pour ça qu’il faut vraiment se concentrer sur chacun de nous, amener sa pierre, faire son rôle, respecter son rôle.

Alors que l’on est dans la dernière ligne droite de cette saison, de quelle manière travaillez-vous ?

C.C. : C’est un peu difficile, parce que forcément quand on perd des matchs on a des choses à travailler. On essaie d’améliorer nos points faibles et ce qui fonctionne. On continue de travailler physiquement, parce que c’est important d’être constant, de pouvoir rivaliser sur 80 minutes. J’espère que ça paiera à la fin. On essaiera de faire du jus sur les dernières rencontres. C’est vrai que, petit à petit, on travaillera de plus en plus dans la précision et dans notre jeu, davantage à la vidéo que sur le terrain. Mais, là, on est encore dans une étape physique et athlétique.

D’ailleurs, vous avez eu le droit à une grosse séance ce lundi !

C.C. : Oui, car il faut gagner sa place sur les matchs. On a un groupe étoffé donc il y a aussi la semaine qui compte. Ça nous fait progresser aussi, j’espère. Défensivement, on a du travail donc c’est important de faire des entraînements "en live", comme on dit. Ça nous permet de se mettre en place, de voir où l’on peut progresser et de progresser pour être meilleur le week-end.

Il faut aller chercher une fin de saison qui peut être inoubliable

Ce groupe peut d’ailleurs essayer de profiter d’une certaine émulation avec les retours de blessures. La concurrence peut faire du bien.

C.C. : Ça fait surtout du bien de se remettre en question. C’est une émulation dans le groupe qui permet de se pousser vers le haut. Ça m’a permis, moi, de me remettre en question, de me demander pourquoi je ne suis plus sur le terrain, ou pourquoi je suis sur le banc, et d’essayer de tout mettre de mon côté pour reprendre mon poste de n°9 et de le garder. Et c’est pareil sur tous les postes. Il y a Yohan (Le Bourhis) qui a eu une période un peu difficile, avec le retour de Lionel (Beauxis), et qui s’est remis en question. Pareil pour la troisième ligne, ou pour tous les postes, parce qu’il y a du monde partout et il faut gagner sa place. Il faut prouver.

Malgré tout, en nombre de points marqués (638), vous restez la deuxième meilleure attaque du championnat. Ce n’est pas anodin. À l’inverse, vous n’êtes que la onzième défense de Pro D2 (563 points encaissés).

C.C. : On est conscient que, normalement, avec une attaque comme celle-là, on devrait gagner les matchs. Ce sont des réglages, et il faut réussir à les trouver. Il faut aussi se mettre dans la tête qu’il faut arrêter de louper des plaquages ! C’est aussi individuellement qu’il faut progresser pour ne pas laisser passer les gars sans cesse. On a vraiment mis le point sur notre défense, et j’espère que cette semaine on montrera que l’on s’est remis à l’endroit.

Le président Thierry Emin et le Manager Joe El Abd (Oyonnax)
Le président Thierry Emin et le Manager Joe El Abd (Oyonnax)

Ces derniers jours, le président Thierry Emin s’est inquiété de la qualification. Cela vous rajoute une certaine pression ?

C.C. : C’est à nous de ne pas subir cette pression, de montrer qu’ils ont eu raison de nous faire confiance parce qu’ils sont venus nous chercher. C’est à nous de prouver qu’ils ont eu raison, et d’aller chercher une fin de saison qui peut être inoubliable.

Car comme vous l’avez dit, être dans les six, c’est également être à trois matchs du Top 14 !

C.C. : Oui, mais si la saison se passe bien, et que tout roule, que l’on arrive à gagner cette fin de championnat. On ne retiendra pas ces cinq ou six matchs perdus à domicile. On ne retiendra que les gagnants et c’est ça la beauté de ce sport et de notre championnat, rien n’est fait jusqu’au dernier moment. C’est difficile pour ceux qui sont premiers toute l’année mais c’est aussi un avantage pour ceux qui sont derrière, et qui auront tout à jouer sur les derniers matchs.

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