Seguret : "Le potentiel de l’équipe est énorme"

  • Pro D2 - Adrien Seguret (FC Grenoble)
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PRO D2 – Après deux succès de rang contre Vannes et Agen, Grenoble a lancé sa saison. Et avant le déplacement à Aurillac ce jeudi (20h45), le trois-quarts centre Adrien Seguret se confie pour Rugbyrama sur cette dynamique, et son rôle plus important dans un groupe ambitieux.

Vous avez débuté par une défaite à domicile contre Oyonnax, avant de réagir à Vannes et de confirmer face à Agen. Vous vous êtes rassurés ?

Oui, on est rassuré sur notre début de saison et le jeu que l’on a envie de produire. Même s’il y a encore beaucoup de points d’amélioration, on n’est pas encore rodé parfaitement mais on s’est rassuré parce que l’on a rattrapé ce joker grillé après cette première défaite à domicile. Cela nous a permis de travailler plus sereinement sur la fin du bloc et d’avancer plus sereinement.

On utilise d’ailleurs le mot "rassuré", mais le FCG en avait-il besoin ? Ce n’était peut-être qu’un "accident" dans ce début de saison ?

Oui ! On n’a pas du tout tiré la sonnette d’alarme. On sait très bien le contexte sur ce match face à Oyonnax, que l’on venait de jouer une semaine avant en amical. Il y avait aussi un peu de pression de ce premier match à la maison et on est passé à côté de l’évènement. On se l’est dit. On en était conscient. Cela arrive. On s’est très vite remis au boulot derrière et l’on a réussi à gagner à Vannes.

La nomination de Fabien Gengenbacher à la tête de l’équipe, ajoutée aux nouvelles idées, à la nouvelle organisation et au fait que l’effectif a pas mal évolué, cela nécessite du coup un temps d’adaptation ?

Bien sûr. Il y a beaucoup beaucoup de choses qui ont changé sur la manière de jouer, de s’entrainer et la façon dont fonctionne l’équipe. On a un projet de jeu ambitieux et l’on n’a eu que deux matchs amicaux (défaite à Nevers, nul à Oyonnax, NDLR). Donc on savait que sur ce premier bloc, il y aurait encore des matchs d’apprentissage, de rodage. Ce qui est sûr, c’est que l’on est, je pense, sur la bonne voie. On a tous envie d’avancer ensemble et c’est le principal.

Concrètement, qu’est-ce qui a changé pour le groupe ?

On est très rigoureux à l’entrainement et on a un jeu qui est fait d’espaces. On a envie d’aller chercher les espaces et d’utiliser tout l’espace du terrain. Le jeu au pied est aussi très important dans le projet. Les trois-quarts, on a un rôle très important dans l’animation et il y a des choses différentes de l’année dernière. On est en train de continuer à grandir sur ça. En fonction des joueurs que l’on a, on joue différemment et je dirais que le projet de jeu est ambitieux.

Pour conforter ces idées, le recrutement a mis l’accent sur la densité devant et sur des profils différents à l’arrière.

Complètement. Derrière, on voit que l’on a perdu nos joueurs les plus puissants, comme Leka Tupuola (parti à Montauban) et Alaska Taufa (parti à Valence-Romans), et on a un jeu plus basé sur le mouvement et la vitesse. Il faut vraiment que l’on déplace les ballons au sein des trois-quarts. C’est pour ça que l’on est complémentaire derrière. On a une équipe où il y a beaucoup de profils et beaucoup d’options, plusieurs joueurs peuvent jouer à plusieurs postes. Et devant, on a une équipe qui est complète, avec de gros troisièmes lignes. On a apporté aussi de la densité en deuxième ligne. C’est positif.

"La victoire à Vannes ? C’était fabuleux. Ce sont des émotions que l’on a envie de revivre toutes les semaines"

Si l’on revient aux performances de l’équipe, votre victoire à Vannes à la dernière minute doit conforter vos idées et surtout l’état d’esprit du groupe ?

A.S. : C’était fabuleux ! Ce sont des émotions que l’on a envie de revivre toutes les semaines. On s’est surtout rassuré dans l’état d’esprit. On a fait un match où on avait vraiment envie de mettre beaucoup d’intensité. On a mené tout le long, on a construit sur la stratégie et on s’est récompensé, ce qui est top. On aurait pu le perdre à la fin sur une connerie alors que l’on a été devant tout le match. Faire ça, c’est révélateur. Tous les joueurs qui étaient sur le terrain ont fait l’effort jusqu’à la fin. C’est magnifique et c’est notre match référence pour l’instant. On va s’appuyer sur celui-là car dans les efforts, c’était énorme. On va continuer à avancer avec cette base.

Et vous marquez l’essai victorieux sur une course folle d’Ange Capuozzo…

Ange est rentré pour ça, pour apporter cette vitesse. À la fin, c’était un peu : donner la balle à Ange (sourires) ! Quand il récupère, je savais qu’il avait de l’espace et qu’il allait pouvoir déborder. Je suis l’action de loin, sincèrement, car j’avais des crampes depuis un quart d’heure. Quand je le vois ralentir, je me suis dit qu’il fallait mettre un petit coup de gaz pour l’aider et c’était assez énorme.

#PROD2 - L'image de la J2 : Ange e(s)t démon @CapuozzoAnge toujours aussi démoniaque !?L'intenable ailier grenoblois sème la terreur dans la défense de Vannes sur la dernière action pour offrir l'essai à Séguret et la victoire au @FCGrugby ! ?? pic.twitter.com/juldvnEvJe

— Rugby PRO D2 (@rugbyprod2) September 3, 2021

Vous enchainez ensuite par un succès contre Agen, avec les difficultés que l’on connait pour le SUA mais qui reste un rival. Qu’est-ce qu’il en ressort ?

Un peu de frustration à la fin parce qu’on loupe trois ou quatre occasions franches d’essai. On marque très vite dans le match, et on manque une action qui aurait pour nous permettre d’accentuer notre avantage. Du coup, on a un peu douté et on s’est mis en difficulté jusqu’à être près de le perdre à la fin. Les efforts ont été aussi un peu moins importants à cause de la fatigue du week-end précédent. C’est révélateur d’un groupe qui est encore jeune, on a un peu du mal dans la constance des performances et l’on doit être capable de grandir sur ça pour enchainer.

C’est la fameuse remarque de début de saison, le fait d’être à la recherche de constance sur les 80 minutes…

C’est ça ! Et surtout être décomplexé à la maison. Le retour du public nous fait beaucoup de bien car on a du soutien, mais on a aussi cette pression de ne pas décevoir ceux qui sont en tribune. Des fois, ce n’est pas forcément plus facile de jouer à la maison qu’à l’extérieur. Il faut que l’on arrive à se libérer pour enchainer les performances et trouver la constance.

"J’avais envie d’être un leader et on m’a permis de l’être. À 23 ans, j’ai envie de franchir un cap."

Comment vous sentez-vous dans ce groupe après une saison où vous avez disputé 27 matchs (25 comme titulaire) ? Vous êtes dans la continuité et vous devenez un cadre.

Je me sens très bien et le staff me fait confiance cette année. J’ai un peu plus de responsabilités. J’avais envie d’être un leader et ils m’ont permis de l’être dans cette équipe. C’est ce que je recherchais en partant en PRO D2, avoir de l’importance dans un groupe. Être présent sur et hors du terrain, c’est ça qui me plaît et je me sens très bien. J’ai encore besoin de progresser sur mon jeu et cette année, je pense, va me permettre de continuer à évoluer pour, pourquoi pas, retrouver après le plus haut-niveau.

Après votre départ du LOU en 2019, vous vous révélez avec Mont-de-Marsan puis vous confirmez la saison dernière lors de votre première saison à Grenoble. Maintenant, vous souhaitez franchir un palier supplémentaire ?

Oui, j’aimerais bien mais cela va dépendre aussi de la dynamique collective. Je me sens déjà meilleur joueur et meilleur homme que je ne l’étais il y a trois ans. J’arrive en fin de contrat et j’ai envie de franchir ce cap-là. Je pense que c’est le moment. J’ai 23 ans et je me sens mieux. J’aborde les matchs d’une manière différente. C’est l’objectif d’arriver à enchainer les performances et de gagner.

Comme vous parlez de performance collective pour déterminer les prestations individuelles, vous pensez que cette équipe de Grenoble peut aller jusqu’où ?

Le potentiel de l’équipe est énorme parce qu’il y a beaucoup de jeunes joueurs. Il y a une superbe génération à Grenoble avec des jeunes très prometteurs à tous les postes, comme Mathis Sarragallet au talon ou Ange Capuozzo à l’arrière. Il y a un énorme vivier. La difficulté, ce sera quand on arrivera sur les gros matchs de fin de saison. On l’a vu la saison dernière en quart de finale contre Biarritz, la ligne de trois-quarts était très jeune et cela nous a un peu porté défaut. Cette année, il y aura de l’expérience en plus, et on verra comment cela va se passer. On a quand même rajouté des cadres comme Romain Barthélémy, derrière, qui peut nous apporter cette expérience. Je pense que l’on peut faire de belles choses et cela va dépendre de l’adhésion du groupe au projet de jeu, de comment cela va se dérouler. Est-ce que l’on va réussir à tout mettre en place et s’épanouir là-dedans ? En tout cas le groupe vit bien, et il y a moyen de faire de belles choses.

C’est ce que ce groupe laisse transpirer en tout cas…

Cela fait deux ans que je sens qu’il y a un truc spécial dans le groupe mais comment arriver à le faire ressortir ? C’est le plus compliqué. Peut-être en passant plus de temps ensemble en dehors du terrain pour arriver à se découvrir ? Il y a vraiment une bonne harmonie entre jeunes et anciens.

C’est ce qui fait la caractéristique du FCG d’ailleurs !

Complètement. Et avec un club qui veut s’appuyer de plus en plus sur la formation. Est-ce que cela va le faire, on ne le sait jamais ? Mais on a toutes les cartes en mains. Après, à nous de prendre le projet avec nous et de se l’approprier. Surtout prendre nos responsabilités. Là où je me régale aussi ici, c’est que je commence à avoir un peu d’expérience et je me régale à faire le lien entre les jeunes qui viennent de monter en pro, et les plus anciens. C’est top.

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