Buononato : "C'était devenu intenable" à Soyaux-Angoulême

  • Pro D2 - Adrien Buononato (Soyaux-Angoulême)
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PRO D2 - Alors que Soyaux-Angoulême est aujourd'hui avant-dernier du Pro D2, les dirigeants charentais ont décidé de se séparer de leur manager, Adrien Buononato. Il livre sa version des faits.

Vous venez d'être écarté de votre poste d'entraîneur à Soyaux-Angoulême. Sentiez-vous venir la menace, ces dernières semaines ?

Oui. Mon départ avait déjà été évoqué il y a une dizaine de jours. J'avais même proposé ma démission au président, Didier Pitcho.

Pourquoi ?

Nous n'avions pas la même vision du projet : je souhaitais un rajeunissement et un renouvellement de l'effectif. Les joueurs en place s'en sont émus et Didier a tranché en leur faveur...

C'est souvent plus simple de licencier un entraîneur que vingt joueurs, cela dit...

Je lui ai facilité la chose puisque j'avais décidé de partir. A ce moment-là, ils n'avaient pas accepté ma démission. Le timing ne devait pas être le bon. Alors, les dirigeants ont quand même décidé de sortir l'entraîneur des avants (André Bester) parce qu'il fallait une tête... C'était devenu intenable. La vision du staff et celle des dirigeants ne correspondait plus.

On vous suit...

J'avais par exemple fait signer des contrats professionnels à six joueurs issus du centre de formation. Ils représentaient peut-être une menace pour certains cadres de la période "Fédérale", je n'en sais rien... On n'allait pas se faire du mal les uns les autres. Il fallait s'arrêter.

Comment vous sentez-vous ?

Je suis frustré. Ce fut beaucoup de dépense d'énergie, beaucoup de travail... Avec moi, il y avait aussi tout un super staff qui a aujourd'hui l'impression de s'être fait taper dessus. Mais je n'ai ni amertume, ni aigreur.

Lorsque Vincent Etcheto est arrivé au club en tant que consultant, on s'est pourtant tous dit que ce n'était pas bon signe pur votre avenir. Pas vous ?

Non. Si je dis ça, je le lui savonne la planche et je n'en ai pas envie. Vincent est arrivé dans un contexte où on avait besoin d'énergie, de fraîcheur, notamment au niveau des trois-quarts... On lui a proposé le job. Il était libre d'accepter ou pas.

Qu'allez-vous faire, désormais ?

Je vais rester à Angoulême. Je vais continuer à aller voir les matchs du club mais avec l'esprit libre, cette fois-ci.

Le rugby pro est-il cruel avec les entraîneurs ?

Il est cruel avec tout le monde. On ne nous laisse pas de temps. Quand Gonza (Quesada) a débarqué au Stade français la première fois, il n'a pas tout construit en une semaine. Il a pourtant fini par être champion de France (2015) et champion d'Europe (2017). A Paris, les mecs qui ont fini internationaux (Alexandre Flanquart, Paul Gabrillagues, Jules Plisson, Jonathan Danty...) ont d'abord fait des erreurs, n'ont pas permis au club d'être en haut de l'affiche, les premiers temps. Et puis ça a marché. Parce qu'ils étaient talentueux et avaient juste besoin de temps. Aujourd'hui, on oublie souvent de laisser ce temps-là aux jeunes.

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