À l’extérieur, le BO a changé de mentalité

  • Pro D2 - Matthew Clarkin (Biarritz)
    Pro D2 - Matthew Clarkin (Biarritz)
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PRO D2 - Depuis qu’il est en Pro D2, jamais le Biarritz Olympique n’a été aussi performant loin d’Aguiléra. Si le huis clos n’est évidemment pas anodin à ces bons résultats, d’autres facteurs entrent en jeu.

Il y a d’abord un constat général. Avec le huis clos et l’absence de public, jamais les équipes ne se sont autant imposées en déplacement. En Pro D2, sur 115 matchs joués, on compte déjà 35 victoires à l’extérieur (30 %, contre 25 % l’an dernier). En Top 14 ? La donne est encore plus importante. 89 rencontres ont été disputées, donnant lieu à 32 succès à l’extérieur (36 %, contre 22 % la saison passée).

Logiquement, Biarritz n’échappe pas à la règle. Depuis le début de la saison, le BO a autant gagné à Aguiléra qu’en dehors de son stade (4 fois) et les rouge et blanc, grâce à 19 points pris en déplacement, sont troisièmes du classement de Pro D2 à l’extérieur derrière Vannes (26 unités, un match en plus) et Perpignan (22). Naturellement, l’absence de supporters dans les stades est le premier facteur auquel on pense, pour expliquer une partie de ces résultats. "C’est évidemment un élément, mais ce n’est pas le plus important, estime de son côté Matthew Clarkin. Aujourd'hui, il y a une certaine logique qui est respectée. L’équipe la plus performante gagne. Cette année, l’arbitrage vidéo est une donnée très importante. Ça change peut-être un peu la façon dont les matchs sont abordés. De notre côté, nous avons juste accordé l’importance nécessaire à ces voyages."

Des pelouses plus adéquates avec le jeu proposé par le BO

Vainqueur à Rouen (16-23), à Aurillac (10-23), à Grenoble (14-18) et Oyonnax (15-19), le BO a su accrocher à son tableau des gros bras de la division. Avant Noël, dans l’est de la France, les Basques ont notamment pu profiter des bonnes pelouses du stade des Alpes ou de Mathon pour mettre en place leur jeu et l’emporter. La qualité du terrain ? Une donnée non négligeable alors que celui d’Aguiléra, souvent détrempé et gras, ne favorise pas tout le temps les grandes envolées. "On ne peut plus se le cacher. Un terrain, pas forcément sec, mais plus dur et jouable, ça nous arrange, avoue le directeur sportif. Nous avons construit un groupe pour jouer, qui est beaucoup dans le déplacement. Notre équipe est peut-être moins puissante que les autres cadors du championnat, mais certaines conditions nous facilitent la vie. Et malheureusement, nous les trouvons plutôt loin d’Aguiléra."

Au fil des matchs, on a aussi pu constater que les "BOys", en voyage, apparaissent plus détendus, plus joueurs et in fine, plus inspirés quand ils évoluent en dehors du Pays Basque, alors que les rencontres disputées à Aguiléra offrent, parfois, un bien faible spectacle. "Loin de chez nous, même s’il y a une pression de résultat, elle n’est pas forcément la même qu’à domicile, poursuit l’ancien troisième ligne centre. À Aguiléra, nous avons eu du mal à mettre en place notre jeu. Je pense qu’il y a une petite crainte, une réticence. Il y a un gros travail à faire, stratégiquement, sur notre façon d’aborder et de construire nos matchs, surtout à la maison. C’est une drôle de situation…"

Un changement dans l’approche mentale

L’évolution du visage du BO en déplacement est aussi en phase avec les objectifs du club. Ceux pour cette saison sont clairs et affichés et, dès lors, les Biarrots doivent être capables de prendre des points à chaque rencontre. "Si tu veux vraiment être un prétendant au titre de champion de Pro D2, tu dois être capable de franchir un cap et de te dire : il faut gagner partout. Une montée ou un titre, ça passe par des victoires, rappelle Clarkin. La moitié des matchs ayant lieu à l’extérieur, le calcul est vite fait. Nous avons insisté là-dessus. Nous avons recruté des joueurs ambitieux qui veulent se battre, pas seulement à la maison."

Ce recrutement, couplé à un changement dans l’approche mentale de l’équipe, permet aujourd’hui au BO de se montrer plus performant. À titre de comparaison, la bande à Armitage n’avait remporté que deux matchs à l’extérieur l’an dernier. Et si on remonte plus loin ? Les Biarrots avaient traversé la phase aller de la saison 2018-2019 en ne remportant qu'une rencontre, avant de se réveiller sur les matchs retour (trois succès en guise de réaction, en fin de championnat). Sur l’épopée 2017-2018, impérial à la maison, le BO n’avait gagné que deux rencontres en déplacement.

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Eiffage Construction vous présente le XV de départ pour le premier match de la phase retour à @RugbyClubVannes

? 14 janvier 2021
? 20H45
? Stade de la Rabine
? Canal+ Sport

Aupa ?️?️ ! ?⚪️ pic.twitter.com/QcXhRTAiEt

— BOPBweb (@BOPBweb) January 13, 2021

"Par rapport aux années précédentes, on a vraiment l’impression d’avoir pris un virage là-dessus. Maintenant, nos prestations à l’extérieur sont à la hauteur de nos ambitions. Nous avons eu besoin de changer les mentalités au sein du groupe. Un match à l’extérieur, c’est un match comme les autres. Chaque rencontre est une occasion de prendre des points, de construire notre jeu, de gagner en confiance. Un déplacement, ce n’est plus juste un passage entre deux réceptions. On a franchi un cap dans la façon d’aborder nos déplacements. Il a fallu un peu de temps, de confiance et du vécu collectif" apprécie l’ancien Bordelais.

Battu par Vannes à l’aller, vainqueur à la Rabine l’an dernier

L’an dernier, peu avant l’arrêt du championnat, les Biarrots l’avaient emporté à Vannes (24-27), alors que les Bretons sont venus gagner à Biarritz début novembre (14-16). Entre le second et le troisième du championnat, tous les ingrédients semblent réunis pour qu’on ait droit à un grand match, ce soir. D’autant que le BO, battu chez lui par Valence vendredi (29-31), a pris l’habitude de l’emporter sur chaque déplacement ayant suivi une contre-performance à domicile cette saison. "Il y a quelques années, l’équipe réagissait lors des réceptions, après une déception à l’extérieur. Ça ne peut pas durer une éternité. On ne peut pas vivre dans la réaction. Elle est là, notre marge de progression, annonce Matthew Clarkin. Nous devons trouver plus de constance dans notre jeu et nos performances. Mais je répète que nous sommes encore une équipe en construction. C’est loin d’être parfait. Nous avons beaucoup de travail à fournir, des progrès à faire."

Ce soir, les Biarrots se présenteront sur la pelouse de la Rabine avec une nouvelle étiquette dans le dos. Celle d’une formation qui sait s’exporter. Alors le BO parviendra-t-il à faire tomber la Rabine, pour ce qui sera une des affiches de cette première journée de la phase retour ? "Ça va être un match très contesté, assure le directeur sportif. Vannes survole le championnat, a un jeu bien rodé et calé. Ils ont une certaine continuité, c’est une très belle équipe. C’est un match auquel nous avons accordé beaucoup d’importance et comme vous avez pu le constater, maintenant, nous voyageons pour gagner..."

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