Mignardi : "Je voulais terminer ma carrière en jouant"

  • Pro D2 - Arnaud Mignardi (Brive)
    Pro D2 - Arnaud Mignardi (Brive)
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PRO D2 - Sur la route de Brive où il habite encore, Arnaud Mignardi s’est confié deux semaines après son arrivée au Stade Montois. Dans les Landes, le centre aux plus de 300 matchs professionnels a retrouvé le plaisir de jouer qui lui manquait depuis huit mois.

Vous n’aviez pas rejoué depuis le mois de juin, quelles ont été vos sensations sur vos deux premiers matchs ?

Arnaud Mignardi : Après huit mois sans jouer, ça fait du bien de se sentir utile, de rejouer, de s’entraîner avec un groupe. J’étais un peu à court de rythme lors de mes 25 premières minutes contre Colomiers mais le dernier match à Béziers, j’ai fait 80 minutes et ça s’est très bien passé. Je bossais physiquement de mon côté sur Brive donc le coffre je l’avais. C’était le rythme que je n’avais plus et je le retrouve petit à petit.

Pourquoi le Stade Montois ?

AM : C’est un club du Sud-Ouest, ça me rapproche un peu de chez moi et puis il y a toujours eu cette mentalité de jouer, d’être "chacailleur", d’essayer tout le temps d’être parmi les qualifiables. C’était aussi l’un des seuls clubs qui cherchaient un joker médical au centre. Du coup, mon agent m’a vite mis en contact avec David Darricarrère (l’entraîneur des arrières ndlr). On s’est vu une première fois puis une deuxième et ça s’est fait au fil du temps. J’ai toujours apprécié ce club donc pour moi c’était une aubaine de signer à Mont-de-Marsan.­

Qu’est-ce que les entraîneurs montois attendent de vous ?

AM : C’est d’amener un petit peu d’expérience, un petit peu de bêtise, de vice pour pouvoir répondre aux exigences de la Pro D2. C’est un jeune groupe qui en manque un peu donc je vais essayer de les aiguiller et de mettre mon expérience au service du collectif.

Le Stade Montois est en pleine transition avec des résultats aléatoires, comment avez-vous trouvé le club à votre arrivée ?

AM : J’ai été agréablement surpris par les infrastructures. Je ne pensais pas que le Stade Montois avait des installations comme ça avec une belle salle de muscu, un stade tout rénové, des vestiaires décorés... Après, j’ai intégré un groupe avec une majorité de jeunes même si je connaissais déjà Rémi Talès, Julien Tastet et quelques anciens brivistes qui ont atterri là. Ça m’a permis de m’intégrer assez rapidement.

De Nardi, Coly, Seguret, Naituvi pour ne citer qu’eux, quel regard portez-vous sur ces jeunes à fort potentiel ?

AM : Ce sont des jeunes avec plein de talent, qui ont été champions du monde et qui sont dans la filière équipe de France depuis longtemps. C’est une aubaine pour moi et pour Mont-de-Marsan de les avoir. Pour eux, c’est une chance d’avoir du temps de jeu régulier en Pro D2. C’est du donnant-donnant et je pense que les deux partis se le rendent bien.

Je me crée un autre rêve à Mont-de-Marsan

Après la fin d’aventure mouvementée à Brive, comment avez-vous vécu le fait de rechausser les crampons ?

AM : C’était une libération car c’est une page qui se tourne de ma vie et de ma carrière. Ce n’est vraiment pas facile de quitter un club où tu as joué pendant neuf ans et disputé de nombreux matchs sous les mêmes couleurs. Mais c’est un nouveau challenge qui s’offre à moi et j’étais tellement impatient de retoucher du ballon, d’avoir du contact, de jouer simplement au rugby... Je ne voulais pas rester sur une note négative, rester enfermé dans un placard jusqu’à la fin de l’année et finir ma carrière comme ça. Je voulais la terminer en jouant.

Ça veut dire que vous comptez arrêter à la fin de la saison ?

AM : Vu comment cela s’est fini avec Brive, je ne me pose plus du tout cette question. Si ça vient tant mieux, si ça ne vient pas tant pis, on raccrochera les crampons. Je joue match après match, jour après jour, et on verra. De toute façon, ma carrière est derrière moi et c’est que du bonus. Je ne me prends vraiment pas la tête.

Vous aviez quand même prévu votre fin de carrière au CAB ?

AM : C’était surtout un rêve de finir au bout de 10 ans dans un même club, faire un dernier match, inviter tous mes copains et être fier avec ce maillot. Après la vie est faite d’aléas et je n’ai pas eu cette chance. J’ai quand même vécu de très belles saisons à Brive et je m’en rappellerai toute ma vie donc il n’y a pas de rancœur. C’est comme ça, maintenant je me crée un autre rêve à Mont-de-Marsan.

L’histoire avec Brive est donc complètement terminée ?

AM : Contractuellement parlant, c’est fini. Maintenant, j’habite toujours à Brive et je suis attaché à ce club donc l’histoire n’est pas finie dans le sens où cela reste au plus profond de moi.

Je ne pense plus qu’à m’amuser

C’était important pour vous de venir jouer à Mont-de-Marsan malgré la distance ?

AM : Oui, j’ai fait un sacrifice, ma famille, ma femme aussi pour me permettre de bien finir et de ne pas ruminer une fin de carrière en eau de boudin. Je fais les aller-retours un jour sur deux jusqu’à la fin de la saison car ma femme travaille sur Brive et les petites sont à l’école là-bas donc on ne pouvait pas déplacer tout le monde. Il y a un peu de route mais je me dis que c’est pour quelques mois surtout que le calendrier de Pro D2 est quand même avantageux.

Quels sont vos objectifs sur cette fin de saison ?

AM : Jouer le maximum possible et essayer de rentrer avec le Stade Montois dans les places qualificatives ou au moins avoir un meilleur classement. Et puis, pourquoi pas montrer à Mont-de-Marsan ou d’autres clubs que j’ai une autre année dans les pattes.

Quelque part cette fin gâchée à Brive vous a-t-elle finalement enlevé de la pression sur votre arrêt de carrière ?

AM : De toute façon, je voyais très bien que je n’étais plus du tout dans les plans. Je me posais juste la question : quand est-ce que je vais jouer ? Comment va-être ma sortie ? Là au moins je me suis enlevé ce casse-tête. Je ne pense plus qu’à m’amuser et je retrouve ce plaisir dans un club qui allie jeunes et vieux, j’ai l’impression de retourner un peu en arrière et ça fait beaucoup de bien.

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