Edmonds : "On sait que l’on peut aller encore plus loin"

  • Toulon - coach Manny Edmonds
    Toulon - coach Manny Edmonds
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PRO D2 - L’ancien demi d’ouverture Manny Edmonds, arrivé à Oyonnax à l’été 2018, vient de prolonger son contrat avec le club. L’Australien partage son plaisir d’évoluer dans ce groupe, aux côtés de Joe El Abd, et évoque le très bon début de saison de son équipe qui va recevoir Mont-de-Marsan ce dimanche. Et l’objectif sera un septième succès de rang !

Rugbyrama : Vous venez de prolonger votre contrat de deux saisons avec Oyonnax, c’est la confirmation que vous vous y sentez bien ?

Manny Edmonds : Oui. En arrivant au club l’année dernière, j’ai trouvé un club avec des infrastructures au top. On a un terrain synthétique au top et qui nous aide avec les conditions climatiques. C’est beaucoup plus facile. L’Oyo Factory nous permet de bien bosser aussi, avec un terrain couvert. Après, j’ai trouvé un groupe de joueurs qui est très humble, très simple et avec un staff dans le même état d’esprit. Cette année, il y a eu l’arrivée de Joe (El Abd) et deux ou trois éléments en plus dans le staff, et sa façon de faire me plait aussi. Depuis que Joe m’en a parlé (de sa prolongation, ndlr), je lui ai dit que ça me faisait plaisir d’être ici et qu’il le veuille. Il n’y a donc pas eu trop de discussions. Cela s’est fait tout seul.

Vous occupez un rôle d’entraineur des trois-quarts et l’on a le sentiment que vous vous épanouissez totalement dans ce rôle ? En comparaison notamment à ce rôle de n°1 que vous avez occupé à Béziers.

M.E. : À Béziers, c’était une situation différente mais je ne regrette pas parce que j’adore ce club et les gens qui y bossent. Ils m’ont donné ma première chance en pro. Le fait d’avoir été coach principal là-bas, ça m’a mis une pression différente et peut-être que c’était un peu trop tôt. Après, le fait d’être passé à Toulon avec Fabien Galthié, Fabrice Landreau et Marc Dal Maso, j’ai beaucoup appris à leurs côtés. J’ai aussi beaucoup appris avec les préparateurs physiques comme Thibault Giroud. Au regard de la qualité des joueurs, des membres du staff et de la présence de Mourad Boudjellal, Manny Edmonds on ne sait pas trop qui c’est. Donc, pour moi, c’était bien parce que ça m’a permis de prendre beaucoup de recul et d’apprendre des choses. Dès que j’ai été contacté par Adrien Buononato pour venir à Oyonnax, je n’ai pas hésité parce que je savais que j’avais une certaine expérience qui me permettait de pouvoir apporter quelque chose à cette équipe et à ce club. Je me sens bien dans mon rôle. J’ai des responsabilités mais pas autant. Avec Joe et le reste du staff, on bosse bien. Je suis bien dans ce club.

Cela démontre une envie d’aller chercher quelque chose avec ce groupe ?

M.E. : On fait partie des meilleures équipes en Pro D2 et j’aimerais bien gagner un titre, et même plusieurs titres. C’est quelque chose que je n’ai pas beaucoup eu en tant que joueur dans ma carrière, pas du tout même… C’est pour cela que l’on fait ce boulot, on le fait pour gagner un titre à la fin de chaque saison.

Il ne faut pas s’enflammer mais le bilan de 9 victoires pour 3 défaites et donc une 1ère place de Pro D2 à ce stade de la saison, c’est un très bon début !

M.E. : Avec le changement de système de jeu, je pense qu’il y a toujours un peu appréhension pour tout le monde, pour connaitre les choses que l’on veut mettre en place et les appliquer. Je pense que pour l’instant, on est pas mal. Ce n’est pas excellent encore. C’est bien mais ce n’est pas excellent. On a toujours du travail à faire. Tout le monde le sait aussi. Pour l’instant, on est content du travail que l’on a fait. On pense que l’on peut aller encore plus loin avec le projet. Je pense que les joueurs y croient et c’est le plus important. Les joueurs, même à l’entrainement, prennent de plus en plus de plaisir parce qu’il n’y a plus d’incertitude dans ce que l’on fait. Tous ces éléments font que l’on a quelques bons résultats, mais quelques détails en dessous de notre niveau. C’est la Pro D2… Il y a de très bonnes équipes dans cette compétition avec des bons clubs, des bons entraîneurs, des bons joueurs. Il y a toujours ce challenge avec lequel on doit faire face chaque week-end.

Vu de l’extérieur et si l’on se réfère par exemple à ce succès contre Perpignan, arraché à la dernière seconde, on semble constater que ce qui fait la force de cette équipe, c’est qu’elle y croit jusqu’au bout, quel que soit le scénario ?

M.E. : Oui, Je le pense. Peut-être que l’’année dernière, on n’aurait pas gagné ce match. Même si on était à 5 points d’eux à la fin du match, on ne se sentait pas trop en danger non plus. On savait que l’exécution de notre jeu n’était pas excellente, que l’on faisait quelques erreurs aussi. Mais on était serein, le staff comme les joueurs. Valentin Ursache a décidé d’aller tenter les trois points. Il restait 8 minutes de jeu et on était mené de 5 points, on était dans les 22 adverses. On a tenté la pénalité car il sentait que l’on pouvait revenir et gagner ce match. Oui, je pense que l’on a grandi.

Je pense que l’on est sur la bonne voie pour l’avenir du club

Dans cette dynamique positive, sur quoi vous mettez l’accent pour garder le groupe focus et concentré sur les objectifs ?

M.E. : Même si on gagne les matchs, on sait qu’il y a beaucoup d’améliorations possibles dans tout ce que l’on fait. On reste assez réaliste dans la façon que l’on a de revoir les matchs. On essaie d’être objectif car on a besoin de progresser. Les joueurs savent que ce que l’on fait c’est bien, mais ce n’est pas excellent. C’est plus facile de bosser quand tu es en haut de tableau plutôt qu’en bas... Tu viens au boulot avec la bonne pression plutôt que la mauvaise.

Mais alors, sur quels aspects se situent votre progression ?

M.E. : Je pense que l’on a besoin d’améliorer un peu notre système de jeu offensif. Il y a eu pas mal de changement ces dernières années. Il y a eu Mike Prendergast et même avant lui, Stéphane Glas avec un système de jeu aussi différent. Puis moi l’année dernière, je suis arrivé avec un style différent. Même si l’on n’a pas tout changé l’année dernière, il y a quelques différences. On a mis le focus sur d’autres aspects comme la défense cette année, parce que l’on savait que c’était quelque chose que l’on avait besoin de travailler. On est pour l’instant satisfait de ce que l’on fait en défense. Et il faut bien mélanger les deux pour avoir un équilibre.

Le tout en donnant du temps de jeu également aux jeunes…

M.E. : Cela fait partie de la politique du club. On a la chance d’avoir un bon groupe de jeunes dans la cellule Élite qui sont bien détectés par ceux qui sont responsables de cela. On a de la chance. Et ces jeunes ont quelques bouts de matchs de temps en temps, et sont à pleins temps avec nous. On espère que la progression sera encore plus rapide que s’ils restaient au centre de formation tout le temps. La plupart des clubs de Pro D2 bossent comme ça car, financièrement, le rugby professionnel devient de plus en plus compliqué. C’est bien pour le rugby français que ces jeunes joueurs aient de plus en plus de temps de jeu au niveau professionnel. Il n’y a que deux joueurs dans ce groupe qui n’ont pas encore joué. Je pense qu’on est sur la bonne voie pour l’avenir du club, parce qu'ils sont l’avenir.

Vous recevez Mont-de-Marsan ce dimanche pour tenter d’aller décrocher une septième victoire consécutive ! Qu’est-ce qui vous anime avant ce match ?

M.E. : Il y a des challenges différents sur chaque match. Mont-de-Marsan présente des choses très différentes que ce que l’on a vu contre Angoulême. On essaie de trouver un bon équilibre entre les nouveautés que l’on amène sur le plan de match et ce que l’on veut garder. Une semaine ce n’est pas beaucoup, et l’on veut garder notre identité mais en mettant, de temps en temps, des choses différentes.

Vous semblez plus réguliers ? L’an dernier, peut-on dire que vous commenciez parfois très fort, et qu’il y avait parfois des difficultés au retour des vestiaires ?

M.E. : Je ne suis pas sûr que l’on attaquait fort l’année dernière. Il y a des matchs où l’on avait ciblé les 20 premières minutes pour occuper, et où l’on a beaucoup subi. L’année dernière, on a aussi fait des matchs à fond pendant 80 minutes, on en a perdu aussi… Mais au lieu de perdre certains matchs, cette année on les gagne et c’est ça la petite différence. On n’oublie pas qu’en Top 14, Oyonnax était une équipe qui a perdu beaucoup de matchs et encaissé beaucoup d’essais, malgré un beau jeu. Il y avait la même qualité et ce même état d’esprit l’année dernière. Dès que l’on encaissait un essai, c’était mentalement un peu compliqué pour se remotiver et gagner le match. Cette année, c’est peut-être un peu différent mais on a eu la même chose à Vannes, à Biarritz et à Béziers, où l’on a perdu ces trois matchs. Il y a toujours des moments où l’on a été un peu faible malgré les derniers matchs gagnés.

⚫️?⎜#TEAMOYO

+ 2️⃣ ans pour Manny Edmonds, engagé jusqu'en juin 2️⃣0️⃣2️⃣2️⃣ avec Oyonnax Rugby

Arrivé lors de la saison 2018/2019 en tant qu’entraîneur adjoint, il a poursuivi l’aventure comme entraîneur des trois-quarts avec l’arrivée du manager sportif @joeelabd pic.twitter.com/pwpGDGqbQe

— Oyonnax Rugby (@OyonnaxRugby) November 30, 2019
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