Iban Etcheverry, pour l’amour du jeu

Par Rugbyrama
  • Iban Etcheverry (SAXV) face à Biarritz cet été, en match amical.
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  • Iban Etcheverry face à Biarritz, cet été en match amical.
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  • Les U20 célèbrent leur titre de champions du monde.
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Publié le Mis à jour
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Pépite de Pro D2 - Arrivé cet été à Soyaux-Angoulême après avoir passé une saison à Colomiers, Iban Etcheverry (21 ans, 1m78) enchaîne les matchs avec le club angoumoisin depuis le début de la saison. L’occasion de retracer son parcours, qui du haut de ses 21 ans, est déjà bien rempli.

Du stade Ibusty de Mouguerre à la pelouse de Chanzy à Angoulême, Iban Etcheverry a parcouru du terrain. Un symbole pour l’ailier de 21 ans qui prône son envie de jouer et de s’exprimer crampons au pied, comme depuis toujours. Environ 800km, qui l’ont mené de Mouguerre à Bayonne, puis à Bordeaux avant de rejoindre Colomiers et de marquer une pause dans ce voyage initiatique à Soyaux-Angoulême, pour une aventure, qui durera jusqu’en 2023 à en croire la prolongation actée en novembre dernier avec le SAXV, qui évolue en Pro D2.

Arrivé à la fin de l’été en terres charentaises, il confie ne pas avoir eu de mal à s’intégrer au sein du vestiaire. "Mon intégration s’est très bien passée. Je suis arrivé dans une nouvelle dynamique liée au changement de staff, ce qui m’a aidé à faire ma place dans ce groupe génial". Le jeune champion du monde U20 2018 était suivi de près par Adrien Buononato, qui à peine débarqué à Angoulême en tant que nouveau coach de l’équipe professionnelle, a voulu l’intégrer dans son effectif pour la saison à venir. Le basque dans l’âme s’est dit "séduit par ce club neuf, son ambition ainsi que son projet sportif".

Je n’ai pas compris les choix faits à la fin de la saison, mais je les respecte.

Soyaux-Angoulême ou l’occasion pour Iban de rebondir après ne pas avoir été conservé dans l’effectif columérin à la fin de la saison passée. Une décision que le joueur a eu du mal à encaisser. "Je n’ai pas compris les choix faits à la fin de la saison, mais je les respecte." Toujours sous contrat avec l’UBB jusqu’en juin 2020, l’été 2019 de l’ailier a été rythmé par la peur de ne pas retrouver un club. C’est Laurent Marti, le président de Bordeaux qui a fait un geste en le libérant de son contrat. "J’ai ainsi pu signer au SAXV, tard dans l’été, un contrat moindre de ce que j’avais en termes financiers mais aujourd’hui je suis heureux."

Depuis le début de la saison de Pro D2, l’ailier basque enchaîne les matchs et a déjà inscrit 5 essais. Titularisé à 14 reprises sur les 17 premières journées, voilà un juste retour à ses bonnes performances récompensées par le staff charentais. "Je me sens bien et surtout en confiance. J’espère performer sur la deuxième partie de la saison et continuer à jouer le plus possible". Actuellement 9e du championnat, les hommes d’Adrien Buononato restent sur deux défaites consécutives à Grenoble la semaine passée et contre Perpignan au stade Chanzy lors de la 15ème journée.

La réception de Montauban ce week-end se dessine donc comme essentielle pour la suite de la saison des charentais. "Il faut absolument l’emporter ce week-end face à Montauban, et ramener quelques points du déplacement à Biarritz la semaine prochaine. Je ne m’inquiète pas nous avons un bon groupe qui saura mettre les ingrédients nécessaires." Mais l’ailier pense déjà au prochain bloc de matchs qui débute le 14 février prochain. "Nous n’avons pas intérêt à nous louper sur le prochain bloc où nous recevons 3 fois (Valence-Romans, Nevers et Vannes), ce sera l’occasion d’engranger des points.

Iban Etcheverry face à Biarritz, cet été en match amical.
Iban Etcheverry face à Biarritz, cet été en match amical.

En retournant quelques années en arrière, c’est au Pays Basque qu’Iban a hérité de l’amour du rugby. Avec un papa joueur et éducateur à l’école de l’US Mouguerre, il a été initié dès son plus jeune âge à "l’école de la vie" en suivant les traces de ses oncles et de ses cousins, qui avaient tous un ballon ovale en main. De l’école de rugby de Mouguerre au pôle Espoirs de Bayonne, c’est ensuite à l’UBB que le jeune poursuivra sa route.

Arrivé en 2016 dans la ville bordelaise, il évolue parallèlement au Pôle France rythmant ses semaines avec des aller-retours entre Marcoussis et Bordeaux. Joueur du groupe espoirs bordelo-béglais, il intègre l’équipe professionnelle lors de la saison 2017/2018 et sera titularisé à 5 reprises, dont 3 en Challenge Cup et 2 en Top 14. "Mon plus beau souvenir avec l’UBB reste mon premier essai en Top 14 face à Brive au stade Amédée-Domenech, c’était très spécial."

J’ai ce côté latin, pas anglo-saxon, j’ai tendance à ouvrir un peu trop ma gueule.

Lucide sur son statut, il décide de quitter l’Union Bordeaux-Bègles en quête de temps de jeu et se retrouve prêté à Colomiers. Avec du recul, Iban se dit frustré de ne pas avoir réussi à saisir pleinement sa chance au sein de l’effectif de l’UBB. "Quand j’y repense, c’est moi qui ait fait le con. Je n’ai pas réalisé que j’étais passé avec des professionnels et que l’intensité, notamment dans les entraînements était différente. Mais quand on est jeune, il faut travailler et fermer sa gueule, je réalise cela aujourd’hui. J’ai ce côté latin, pas anglo-saxon, j’ai tendance à ouvrir un peu trop ma gueule."

Au final, la Pro D2 lui va comme un gant. Un championnat qui l’a fait grandir, humainement et physiquement. "C’est un championnat très formateur. J’ai beaucoup appris l’année passée en jouant le maintien avec Colomiers. La saison a été très longue, éprouvante physiquement et mentalement. C’est la première fois que je vivais une saison pleine en jouant presque la moitié des matchs de Pro D2."

Les U20 célèbrent leur titre de champions du monde.
Les U20 célèbrent leur titre de champions du monde.

Riche de fortunes diverses en clubs du haut de ses 21 ans, Iban a également connu l’équipe de France en sélections jeunes. Membre de la génération dorée titrée du Tournoi des 6 Nations et de la Coupe du monde U20 en 2018, il garde tout de ces expériences vécues par une vraie bande de copains, devenue équipe de rugby. Un enchaînement à vitesse grand V de deux succès suivi d’un retour en clubs différent pour chacun. "On a tout eu d’un coup donc forcément après c’est plus compliqué. Pour certains mecs qui jouent direct en pro derrière comme Ntamack ou Barassi, c’est évidement plus facile. Mais quand tu gagnes un titre de champion du monde et que tu retournes en espoirs, "l’après" est moins évident."

Voilà le parcours animé d’un jeune ailier qui ne regrette rien de ce qu’il a vécu, et ne demande qu’à jouer.

Par Marianne Calero.

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