Béziers : pourquoi les Emirats veulent investir ?

Par Rugbyrama
  • Le stade de la Méditerranée à Béziers
    Le stade de la Méditerranée à Béziers
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - La question qui entoure le rachat de Béziers est souvent la suivante, qui nourrit les fantasmes : que viennent donc chercher les Emirati dans ce projet ? Un début de réponse, ici…

C’est Christophe Dominici qui, le premier, nous fit comprendre dans Midol que Samir Ben Romdhane, le probable futur acquéreur de Béziers, avait ses entrées – pour dire le moins - dans les cercles du pouvoir royal d’Abou Dabi. " Samir Ben Romdhane a un passeport français mais est issu d’une famille émiratie, nous disait donc l’ancien ailier du XV de France, aux prémices du feuilleton biterrois. C’est un très proche du pouvoir royal, quelqu’un qui a fait fortune dans l’extraction du pétrole."

Dans les pas de la Chine et de la Russie

Une fois ce cadre posé, on est en droit de se poser la question suivante : que viennent donc chercher les Emirats dans le rugby ? La réponse, plutôt évidente, renvoie à un concept communément appelé "la diplomatie sportive". De fait, c’est sous l’impulsion des puissances émergentes, au début des années 2000, que le sport s’est découvert un attrait diplomatique. La Chine fut l’un des premiers territoires à faire du sport un moyen d’expression de sa puissance, un outil de communication et une arme de rayonnement. La Russie lui a succédé dans cette voie.

En clair, le sport permet aux états de se mettre en scène autrement que par leur pouvoir politique, économique ou militaire. Concernant les Emirats, l’investissement dans le football (le cheikh émirati Mansour, dont la fortune personnelle est estimée à 5 milliards d’euros, est propriétaire de Manchester City) permet donc de sortir de l’image "pétrodollars" que véhicule le pays depuis des décennies et, surtout, de redorer son blason auprès du monde. Ce territoire étant souvent critiqué par les ONG pour le sort qu’il réserve à ses travailleurs immigrés ou sa politique oppressive à l’égard des femmes.

Le retour du grand Béziers est une aubaine

En achetant Manchester City, les Emirats ont aussi acheté une image attractive d’"entraîneurs" et le soutien inconditionnel de millions de fans à travers le monde qui, sur les réseaux sociaux, sont devenus les premiers défenseurs d’Abou Dabi.

Avec la "diplomatie sportive", on sortirait donc du mécénat dit "classique" et grâce auquel Serge Kampf, Mohed Altrad, Jacky Lorenzetti, Mourad Boudjellal ou Hans-Peter Wild se sont tour à tour offert une image médiatique que leur statut d’entrepreneurs "successfull" ne leur octroyait pas, ou peu.

Par ailleurs, l’arrivée probable de Samir Ben Romdhane et des Emirats dans le rugby signifie que le Top 14 reste, aux yeux du monde, un produit très attractif. "Pour moi, nous confiait un manager de Pro D2 cette semaine, l’arrivée des Emirati et le retour d’un grand Béziers sont une aubaine pour notre championnat qui ronronnait depuis quelques années. Ça va remplir les stades et attirer la lumière sur notre compétition. C’est quelque chose que l’on n’avait pas vu depuis les années Boudjellal, à l’époque où Toulon avait fait venir en deuxième division Victor Matfield, Tana Umaga ou George Gregan. Soyons enthousiastes !"

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