Callandret : "On s’entraine plus durement que l’on joue"

  • Pro D2 - Aurélien Callandret (Oyonnax)
    Pro D2 - Aurélien Callandret (Oyonnax)
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Pro D2 – Le jeune ailier de 22 ans est l’une des révélations de la première partie de saison d’Oyonnax, qui joue également les premiers rôles. Aurélien Callandret s’exprime pour Rugbyrama sur les performances de son équipe, convaincante face à Provence et qui aborde un déplacement à Carcassonne. Et il évoque aussi cette nouvelle étape de sa carrière.

Rugbyrama : Vous sortez d’une victoire convaincante face à Provence (51-10), à Charles-Mathon, aussi bien en termes de résultat que dans le contenu ?

Aurélien Callandret : Oui, on s’est même dit dès le soir même que c’était un peu le match référence, avec ceux de Nevers et Valence-Romans. On a mis beaucoup de rythme dans notre jeu. C’est ce que l’on veut faire. C’est un match référence, et qui nous a permis de reprendre confiance en nous après la défaite à Grenoble.

Cette défaite au Stade des Alpes, qui s’enchainait après le revers à Aurillac, marquait un coup d’arrêt après une série de sept succès consécutifs…

A.C. : Ce match nous a frustrés. Avant les fêtes, avoir deux défaites d’affilée à l’extérieur… On n’était pas arrivé à mettre notre jeu en place, on perdait nos 1 contre 1 en défense. Chez nous, réussir à reprendre de la confiance sur les bases du rugby, ça nous permet d’aller à Carcassonne de manière beaucoup plus sereine.

Le jeu proposé pour débuter 2020, entre la vitesse, l’exécution, la répétition et la capacité à vous trouver les uns les autres, c’était plutôt convaincant !

A.C. : Oui, on va dire que le repos a fait du bien (rires). C’est ce que l’on travaille à l’entrainement. On fait des sessions de 40 à 50 minutes qui sont très très intenses. On s’entraine plus durement que l’on joue. Ça nous aide ensuite en match.

Vous évoquez la fraicheur physique, vous sentiez que vous en aviez donc besoin à ce stade ?

A.C. : On a tous senti que ces quinze jours ont fait du bien. Ceux qui sont rentrés voir leur famille ont pu rajouter de la fraicheur mentale à la fraicheur physique. Ça a joué dans la balance.

Avant la coupure, vous aviez enchainé sept succès consécutifs, en étant parfois brouillons, ou du moins en gagnant à l’arrachée. C’est votre avis ?

A.C. : C’est vrai. Vous parlez des victoires face à Perpignan et Montauban à la maison… Ces matchs ont été gagnés dans les dernières minutes mais on a tout fait pour. On a pris les 3 points quand il le fallait, le capitaine a pris les bonnes décisions.

Mais ce constat fait que l’on va surement être plus exigeant désormais avec Oyonnax, notamment à l’extérieur…

A.C. : Surement. On est dans le trio de tête et on va nous attendre sur les gros matchs. Et on vient en plus de faire une belle prestation. C’est sûr que l’on va être attendu. Il va falloir que l’on réponde présent. À l’extérieur, il va falloir montrer cela. Ce ne sera pas la même opposition à Carcassonne. Il faudra que l’on mette les mêmes ingrédients, que l’on joue aussi vite, que l’on mette notre jeu en place, et du volume. On met des choses en place, des focus, par rapport à l’adversaire mais notre système ne va pas changer.

Si l’on résume, c’est une volonté plus marquée de mettre de la vitesse, d’écarter au maximum, de sortir également plus vite de votre camp ?

A.C. : Avant, c’était plus un jeu de mêlées et de groupés-pénétrants, et maintenant qu’il y a le synthétique, c’est un jeu de vitesse. Joe (El Abd) nous le dit tout le temps qu’il faut que l’on joue vite, que l’on se trouve et que l’on mette du rythme. On arrive à mettre plus de vitesse dans nos matchs cette saison car nos entrainements ont un rythme beaucoup plus soutenu. Ça se retrouve peut-être sur le terrain. On travaille beaucoup plus dur aux entraineurs en comparaison à l’année dernière.

Au regard du classement actuel, Oyonnax présente le même bilan que Perpignan, Grenoble et Colomiers avec 11 victoires pour 5 défaites. Ces quatre équipes se tirent la bourre et se challengent semaine après semaine.

A.C. : C’est sûr ! On a été devant durant la première partie de saison et maintenant il faut que l’on arrive à repasser devant. On est troisième, à 1 point du premier, ça se tient dans un mouchoir de poche. Il faut que l’on arrive à refaire le trou et rester dans les deux premiers. On regarde souvent les résultats, direct, dès que l’on a fini notre match mais on regarde leur contenu seulement quand on joue le week-end contre eux. Le moindre point, le moindre bonus, la moindre victoire à l’extérieur fera du bien à la fin au classement. Toutes les équipes qui ont de grosses ambitions veulent être dans les deux premiers pour avoir la demi-finale à domicile ensuite.

Maintenant je joue, je suis content, je fais ce que j’aime. En plus je suis à Oyo, pas loin de chez moi

Mais du coup, vous sentez l’équipe plus en confiance, plus sereine ?

A.C. : Franchement, non. On voit qu’il y a des surprises dans ce championnat. L’année dernière, Colomiers était en bas de tableau, ils patinaient un peu, et là ils sont quatrièmes. Ils ont eu des victoires surprenantes. On ne peut donc pas dire que l’on est sûrs de nos forces. C’est un championnat très dur. On ne peut pas être sûr de nous, ce qui serait quand même prétentieux mais on veut gagner cette Pro D2 !

Ce qui veut quand même dire que vous croyez en vos capacités ?

A.C. : On sait que l’on a une équipe très joueuse et on déplace beaucoup le ballon. Depuis deux matchs, notre temps de jeu effectif est supérieur à certains matchs du Top 14. On veut mettre du volume de jeu et déplacer les équipes. C’est notre force et notre identité. Joe veut mettre en place un nouveau système un peu révolutionnaire avec beaucoup de jeux au pied, s’inspirant un peu des Anglais.

Dans ce contexte et d’un point de vue personnel, vous avez explosé durant la première partie de saison avec 13 matchs pour 12 titularisations et 5 essais !

A.C. : C’est sûr. Vous m’auriez dit ça l’année dernière, je vous aurais dit : vous mentez ! J’avais du mal à m’imposer, je faisais des matchs en Espoirs et cette année cela tourne plus. On est trois ailiers et on a à peu près le même temps de jeu. En plus le schéma permet que je marque. Quand tu as un coach qui te fait confiance, tu joues plus libéré et tu essaies des trucs. Quand tu es moins stressé et que tu n’as pas peur, cela permet de se dévoiler. Certains explosent plus jeune mais chaque chose en son temps. Je suis peut-être arrivé plus tard mais ce n’est pas grave. Maintenant je joue, je suis content, je fais ce que j’aime. En plus je suis à Oyo, pas loin de chez moi (il est originaire de La Motte-Servolex, près de Chambéry, ndlr).

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