Saga Provence Rugby - Chi va piano, va sano

  • Adrien Bau (Provence Rugby)
    Adrien Bau (Provence Rugby)
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Aix-en-Provence démarre l’an III de son aventure en Pro D2. L’objectif : monter les curseurs en ce qui concerne la constance et la qualité de jeu, afin de se mettre plus rapidement à l’abri. Et enfin rêver plus grand ? Fabien Cibray et son staff ne veulent pas griller les étapes, même si le Top 14 demeure un moteur pour le club aixois.

Si elle a un temps semblé être une équipe capable de bagarrer avec les membres du top 6 en début de saison passée, Provence Rugby est finalement rentrée dans le rang au cœur de l’automne. Animés par le jeu au large mais trop inconstants, les Aixois ont petit à petit dégringolé au classement général pour finalement venir se nicher dans le fameux ventre mou du championnat. Vous dîtes déception ? Ils répondent "apprentissage" d’un niveau dans lequel Aix-en-Provence a souvent évolué, mais ne disputait "que" sa deuxième saison consécutive. Tantôt brillants, tantôt décevants, les Provençaux semblent en tout cas avoir pris la mesure d’un championnat particulièrement dense.

"Le Pro D2 est long, difficile, rugueux, complexe et on doit tenir le cap tout au long de la saison. À l’avenir on ne pourra plus se permettre d’avoir des trous comme ce fut le cas en 2019-2020, où nous avons fait du très bon, puis du très mauvais. Il faut que l’on arrive à gagner un niveau de jeu moyen suffisamment élevé pour pouvoir exister dans cette compétition", expliquait avec beaucoup d’honnêteté et de recul Fabien Cibray, comme pour prouver que son groupe avait appris de ses erreurs. "La priorité est désormais de gagner en constance, et d’arrêter de faire le yo-yo. Cette régularité doit nous permettre d’être plus tôt à l’abri dans la saison, et éventuellement d’être plus ambitieux par la suite. On préfère gagner en constance et augmenter les curseurs de notre niveau de jeu, plutôt que de fixer des objectifs chiffrés. On doit apprendre à gagner petit quand on ne joue pas bien et à arracher un point quand on perd."

À court terme, pouvoir intégrer le Top 14

Après avoir été une équipe surprise lors de son retour dans la division, puis être devenue l’une des équipes bien installée en Pro D2, Provence Rugby et son ambitieux projet devront donc désormais relever le défi de la stabilité et de la progression linéaire… Pour atteindre un jour l’échelon supérieur ? Si l’échéance n’est pas déterminée, l’objectif était en tout cas sur les lèvres de Frédéric Paquet, directeur général en charge du secteur sportif, début juillet sur le site du club : "À un moment on parlait de survivre, mais désormais on veut être le plus performant possible et rester dans les objectifs ambitieux qui sont les nôtres : à court terme, pouvoir intégrer le Top 14." En ce sens, les dirigeants provençaux ont fait le choix de se donner les moyens de leurs ambitions. Comment ?

Primo en assumant le changement de la pelouse trop souvent capricieuse de Maurice-David au profit d’un terrain synthétique, afin de privilégier le jeu de vitesse et de mouvement prôné par Fabien Cibray. Secondo en réalisant un mercato bien plus qualitatif que quantitatif : signatures de jeunes joueurs ambitieux dont l’avenir aurait pu être doré sous d’autres cieux (Lucas De Coninck, Dorian Bonnin ou Karl Malanda pour ne citer qu’eux), prolongations de nombreux cadres (Loïck Jammes, Romain Sola, Clément Darbo, Nicolas Bézy et bien sûr Julien Le Devedec) et débauchages de différents joueurs estampillés Top14, qui auraient sans nul doute pu relever un nouveau défi en première division, mais qui ont choisi de venir apporter leur savoir-faire en Provence : Ludovic Radosavljevic, Théo Belan ou encore Mike Corbel. "Concernant l’effectif, il fallait que l’on monte en gamme, ce qu’on a fait doucement avec les arrivées de joueurs d’expérience et de qualité" justifiait à ce propos Frédéric Paquet, preuve, s’il en fallait, que les Provençaux ont décidé de grandir, étape par étape sans pour autant griller les étapes en se portant dès cette saison candidats au top 6. Ont-ils payé pour apprendre ? Les Aixois semblent en tout cas enfin prêts à gravir les quelques marches qui les séparent des toutes meilleures équipes de la division. Chi va piano, va sano.

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