Talès : "Très dur si dimanche tout s’arrête"

  • Pro D2 - Remi Tales (Mont de Marsan)
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  • Pro D2 - Rémi Talès (Mont-de-Marsan) contre Montauban
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  • Pro D2 - Wame Naituvi (Mont-de-Marsan) contre Massy
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PRO D2 - Au repos forcé depuis janvier après plusieurs commotions, Rémi Talès a fait son retour vendredi dernier face à Bourg-en-Bresse. L’ouvreur international revient sur ses trois derniers mois compliqués et se projette sur le déplacement à Vannes qui conditionnera la fin de saison montoise.

Rugbyrama : Comment s’est passé votre retour sur les terrains ?

Rémi Talès : Très bien, mes coéquipiers avaient fait ce qu’il fallait pour que je rentre dans une situation plutôt favorable. J’étais surtout content de ne pas avoir pris de coups à la tête, ça va me remettre en confiance.

Pourquoi avez-vous été contraint à cet arrêt ?

R. T. : J’ai fait deux commotions en novembre et j’ai reçu des coups à la tête sur les matchs de janvier. Après ces rencontres, j’étais hyper fébrile et j’avais la sensation d’avoir des jambes en coton. Sur la dernière, j’évitais carrément le contact. En fait, le neurologue m’a dit que j’étais arrivé à un stade où ma tête ne supportait plus le moindre choc.

Pro D2 - Rémi Talès (Mont-de-Marsan) contre Montauban
Pro D2 - Rémi Talès (Mont-de-Marsan) contre Montauban

Qu’aviez-vous droit de faire pendant cette période ?

R. T. : J’ai complètement coupé les trois premières semaines et j’ai ensuite pu suivre tous les entraînements sans contact. En gros, j’ai refais une préparation physique donc j’arrive frais même s’il faut que je reprenne le rythme. En tout cas, je me sens bien pour finir la saison.

Vous avez eu peur de ne pas pouvoir reprendre ?

R. T. : Non, ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Beaucoup de gens m’ont posé la question mais c’était clair avec le neurologue et je m’étais fixé cette date de reprise contre Bourg-en-Bresse. Heureusement, j’ai très vite récupéré.

On est encore en vie

Quel regard portez-vous sur les prestations montoises depuis janvier ?

R. T. : Il y a eu des hauts et des bas avec des passages compliqués où on a pas mal douté. En plus de mon cas, il y avait énormément de blessés donc ça a quand même été une saison chaotique au club. Mais même dans les moments durs, le groupe n’a pas lâché et on est encore en vie, avec notre destin en main, avant le dernier match de la phase régulière.

Depuis la défaite à domicile face à Provence Rugby et celle à Oyonnax, le SMR a pris des points à chaque sortie, c’était l’électrochoc attendu par le groupe ?

R. T. : On avait un peu touché le fond, mentalement c’était dur car rien n’allait. Je crois que l’équipe a pris conscience du potentiel qu’elle avait. Des joueurs, qui ne jouaient pas forcément en début de saison, on éclot et on énormément apporté au groupe. Je pense notamment à l’ailier Wame Naituvi mais aussi aux jokers médicaux (Shingler, Taulagi, Peikrishvili ndlr) qui se sont très vite intégrés avec une plus-value immédiate pour le groupe. Avec leur fraîcheur et le fait qu’ils n’ont pas connu ce passage compliqué, ils ont emmené tout le monde dans leur sillage. Tout ça a relancé la machine pour grappiller des points un peu partout.

Pro D2 - Wame Naituvi (Mont-de-Marsan) contre Massy
Pro D2 - Wame Naituvi (Mont-de-Marsan) contre Massy

Le Stade Montois aime quand même se faire peur cette saison…

R. T. : Il y a toujours une période où ça ne va pas du tout et une autre où ça va mieux. Quand on s’énerve un peu… On est une équipe à réaction, c’est pour cela qu’on a ces deux visages. On l’a vu la semaine dernière avec une super entame, on menait 19-0 au bout d’un quart d’heure mais Bourg-en-Bresse est revenu à 19-17 en vingt-minutes. Il reste un match avant les phases finales, j’espère, et ce genre de prestation ne passera pas dans ces duels qui arrivent.

Comment vous avez vécu ces moments sans être sur le terrain ?

R. T. : C’était compliqué d’apporter quelque chose à l’équipe malgré que je sois un peu "le vieux" du groupe. Quand on ne joue pas, c’est dur de prendre la parole mais on a essayé d’être positif avec Romain Cabannes et de conseiller les jeunes.

Le contexte est posé, c’est un huitième de finale

Ce déplacement à Vannes peut conditionner un barrage à domicile, à l’extérieur ou être le dernier match de votre saison, comment vous l’abordez ?

R. T. : C’est fou qu’une saison avec trente journées se joue sur le dernier match. On peut être quatrième comme sixième voir même septième et non qualifié surtout que Vannes marche sur l’eau depuis le début de la phase retour. On avait eu énormément de mal au match aller et cette rencontre s’annonce très compliquée. J’espère que nous arriveront à arracher au moins un point pour se qualifier.

Pour vous, le match aller n’est pas un très bon souvenir…

R. T. : C’est à ce match là que j’ai subi ma première commotion en voulant plaquer Albert Vulivuli avec qui j’ai joué trois ans au Racing. On a essayé de la plaquer à deux avec Laurence Pearce et son genou ou son bras m’avait mis KO donc je n’ai pas de revanche par rapport à Vannes (rires).

Surtout que l’ambiance à La Rabine s’annonce très chaude…

R. T. : Le contexte est posé et La Rabine doit déjà être à guichets fermés. Ça me fait un peu penser à l’époque où je jouais à La Rochelle avec un peu le même style de stade, énormément d’ambiance, de supporters et une équipe très complète qui joue très bien au rugby. C’est un super test pour nous, on n’a rien à perdre… Enfin, la qualification… C’est un huitième de finale donc à nous de croquer à pleine dent dans cet événement et d’être à la hauteur pour atteindre cet objectif de qualification.

Christophe Laussucq nous confiait la semaine dernière que "ce serait con de finir septième", c’est la crainte du groupe ?

R. T. : Ah oui, c’est la place du con (rires). Je crois qu’on n’est jamais sorti des six depuis le début de la saison donc à ce moment-là ce serait terrible. Ce serait très dur que dimanche tout s’arrête d’un coup surtout que cela fait quatre cinq ans que le Stade Montois est abonné aux phases finales. Ne pas en faire partie serait une grosse déception et une saison ratée.

Un objectif renforcé par les nombreux départs dont ceux de Christophe Laussucq et de votre ami d’enfance, Romain Cabannes…

R. T. : Oui, c’est la fin d’un cycle avec une page qui se tourne au Stade Montois. Christophe Laussucq a fait un gros boulot au club, le kiné aussi, Matthieu Hervé, ça fait vingt ans qu’il est au stade... Il y a aussi de nombreux joueurs qui s’en vont dont deux qui vont prendre leur retraite, Ropate Ratu et Romain Cabannes. J’ai débuté avec lui et j’étais revenu pour finir ma carrière à ses côtés. Malheureusement, on n’a pas pu joué ensemble. Partir comme ça, ne pas choisir sa sortie, ça me fait mal au cœur et me donne d’autant plus envie de jouer pour lui afin qu’il arrête sa carrière sur des bons moments. À nous de leur offrir la plus belle des sorties.

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