Bonnefond : "J'espère qu'ils me rappelleront"

Par Rugbyrama
  • Sevens - Paul Bonnefond (France)
    Sevens - Paul Bonnefond (France)
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Champion de France avec Castres et au LOU lors de son accession en Top 14, Paul Bonnefond est arrivé à Vannes cet été avec un double projet. De retour de blessure, il est du déplacement à Biarritz ce vendredi.

Rugbyrama : Paul Bonnefond, comment s'est établi le contact avec Vannes ?

Paul Bonnefond : Mon agent, Damien Dussault, m'a proposé en mai. Début juin, j'avais président et coaches au téléphone.

Pourquoi tourner la page du 7 ?

P.B. : Ca n'est pas vraiment cela. Je l'ai dit aux coaches. C'est un choix de vie. J'ai eu un deuxième enfant en janvier. Or le 7 a un calendrier très exigeant. On part vingt-cinq jours d'affilé, cinq fois par an pour les compétitions, plus les stages. Ce rythme de vie n'est plus compatible avec mon envie d'être à la maison pour voir grandir mes garçons.

Pourquoi Vannes, le Pro D2, pour vous "l'ancien" du Top 14 ?

P.B. : C'est un club qui grandit et se structure dans le bon sens, sans brûler les étapes. Un club ambitieux, sain et costaud. C'est l'image que j'avais de l'extérieur via quelques joueurs vannetais (Kevin Bly, Charles Lagarde et Pierre Popelin) côtoyés au 7. Ca se confirme de l'intérieur.

Mon intérêt est d'avoir du temps de jeu

Il n'y avait pas d'autres clubs intéressés ?

P.B. : Quand tu sors de deux saisons à 7, tu n'as pas une grande visibilité. Les entraîneurs n'en ont pas forcément une image d'excellence. En Top 14, il n'y avait rien de sérieux. Il me fallait vraiment des coaches intéressés pour entrer dans un projet et ne pas être un énième Jiff. Mon intérêt est d'avoir du temps de jeu. Le contact humain, le feeling, les échanges avec Jean-No (Jean-Noël Spitzer, entraîneur général) et Ged (Gerard Frazer, entraîneur des trois-quarts) ont été importants pour me décider.

Vous aviez eu écho des performances du Vannes de l'an dernier ?

P.B. : L'ambiance à La Rabine, l'atmosphère autour du club, tout le monde en parlait. J'ai vu le ¼ de finale contre Mont-de-Marsan, le jeu, le score (50-10). Ca donne envie de jouer.

Ce quart de finale a fait pencher la balance ?

P.B. : Bien sûr. Le feeling et le timing. Biarritz attendait son entraineur des 3/4. Colomiers était intéressé avant qu'il ne prenne Perrin. Grenoble aussi, mais bloqué par sa masse salariale, il fallait d'abord des départs. Vannes s'est présenté. C'était concret, tout était réuni pour que je vienne.

En quoi votre profil intéresse Vannes ?

P.B. : Mes qualités individuelles, ma vision du jeu, la gestuelle pour faire jouer les autres et jouer juste. Et mon expérience. C'est un mix entre mes qualités à XV et celles que j'ai développées à 7. Et il y a la maturité. Je vois le rugby différemment, je lis plus les situations. A XV, j'ai appris de Michalak et Armitage. A 7, c'est plutôt moi qui encadrais les jeunes. C'est un peu ce rôle là que j'ai ici, dans un club aux nombreux jeunes à fort potentiel. C'est dans l'esprit de ce que j'ai vécu à Castres avec Seremaia Bai quand j'étais plus jeune. Je n'ai que 30 ans, mais ça compte pour moi de dire que ce qui importe c'est que l'équipe soit performante. Que mon coéquipier du centre soit fort. Si je fais un bon match, tant mieux. Mais l'important, c'est l'équipe et le plaisir pris sur le terrain, ensemble. Il faut du liant. J'étais ce liant à 7, entre avants et trois-quarts. J'étais le soutien, celui qui doit faire le bon choix. Ca ma permis de développer le tri des ballons, la vision globale. Ca peut aider et soulager la charnière à XV.

Que pouvez-vous apporter sur le terrain ?

P.B. : Le 7, ce ne sont que deux années dans ma carrière, mais ça m'a apporté de la caisse, de l'explosivité, de la vitesse. Et la technique des longues passes. Je peux porter ou percuter, sauter, jouer au pied. Mais le but c'est de jouer juste . Je n'ai pas une qualité forte mais des qualités un peu partout. Je suis "moyen +" partout.

C'est un double projet. J'espère qu'ils me rappelleront en juin

La page 7 est-elle fermée ?

P.B. : Non ! Ce qui m'a motivé pour y aller c'était les Jeux olympiques. En accord avec Vannes et la Fédération, j'ai pu prendre part au tournoi qualificatif olympique mi-juillet, alors que j'étais déjà sous contrat ici. Pour moi l'objectif c'est clairement de faire une très bonne saison et être sélectionné pour faire la repêche mondiale en juin prochain pour espérer se qualifier pour les JO. C'est un double projet. J'espère qu'ils me rappelleront.

Que pensez-vous du début de saison ?

P.B. : Deux déplacements d'affilé, c'est compliqué. Il est difficile d'être performant à l'extérieur. On va essayer de grappiller des points à droit à gauche. Biarritz, prétendant à la montée, c'est costaud. La réception d'Oyonnax sera un match décisif car le premier à la maison. Nous aurons peut-être d'ici là besoin de nous rassurer. C'est un gros bloc pour un club qui sort d'une saison très positive. Il ne faudrait pas basculer dans une mauvaise spirale. Il faut se donner les moyens de gagner, qu'il y ait une bonne connexion tous ensemble, qu'on soit soudés, plus que des coéquipiers, avec une augmentation globale du niveau de chacun.

Par Laurent Vilboux

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