Oyo a conscience d’être à un tournant

À l’image de Ben Botica faisant cracher les décibels de sa dernière voiture sur le parking du stade Mathon, l’on sent que l’envie des Oyonnaxiens est probablement de faire entendre leur voix de manière encore plus prononcée sur la Pro D2. Positionné sur la plus petite marche du podium, à 1 point de Brive et Nevers mais avec deux réceptions de moins que le CAB et une de moins que l’USON, Oyo n’est "pas trop mal engagé", dixit Adrien Buononato.

Voilà pourquoi au classement britannique, c’est bien la formation de l’Ain qui est en tête. Biarritz, Carcassonne, Montauban et Bourg-en-Bresse se présenteront face à elle durant ce bloc "qui peut permettre de valider complètement, de basculer dans les quatre premières places. Il faut l’aborder avec sérieux car ce n’est pas un bloc simple mais c’est l’occasion de creuser un vrai écart avec les équipes non qualifiées", poursuit l’entraineur haut-bugiste.

Ça peut être un bloc charnière

L’ambition se ressent, elle le fruit de performances qui vont crescendo. "On s’était fixé un objectif de prendre moins d’essais que sur le bloc précédent et c’est ce que l’on a réussi à faire à domicile", argumente Tim Giresse qui veut confirmer cette progression. L’ailier est d’ailleurs l’un des symboles de cette prise de conscience et de ce rebond après la descente, car l’ancien Biarrot est le deuxième joueur le plus utilisé de l’effectif (800 minutes, 4 essais) après n’avoir disputé qu’une seule rencontre de Top 14 la saison dernière.

Clairement, pour le joueur, "ça peut être un bloc charnière. Les blocs avant et après Noël dirigent notre saison et nos ambitions. On va tout faire pour ramener le plus de victoires, le plus de points."

Se montrer encore plus efficace dans le jeu

Après avoir travaillé sur la capacité à mettre de l’intensité et du volume, puis la mise en place de systèmes de circulations offensives des joueurs et enfin fabriquer une défense plus imperméable et meilleure proche des lignes, "on va essayer de travailler sur l’occupation et où lancer le jeu", explique Adrien Buononato.

Plus de 50% des essais oyonnaxiens viennent de lancements se jouant dans les 30 mètres adverses et seulement deux essais l’ont été après des ballons joués depuis leur camp. "Donc pourquoi s’épuiser à jouer depuis notre camp ? On va essayer de rationnaliser un peu plus l’occupation pour être encore plus efficace", insiste celui qui a fait venir pour une dizaine de jours le Sud-Africain Vlok Cilliers, spécialiste du jeu au pied. Une façon de faire qui semble trouver un écho positif auprès des joueurs, quelques jours après avoir fait venir le spécialiste de la défense Omar Mouneimne.

D’autant que face aux Biarrots, la gestion au pied et plus largement encore du jeu courant, sera probablement la clé. Biarritz encaisse 52% de ses points dans les 20 dernières minutes, une période pendant laquelle Oyonnax marque 50% des siens… "On construit vraiment nos matches sur la durée", précise l’entraineur qui prône ainsi la patience, peut-être ce qu’il a manqué pour ramener mieux qu’un bonus défensif de Brive. Mais Oyo sait où il veut aller.