Matthys Gratien, l’insouciance à la vannetaise

Par Rugbyrama
  • Matthys Gratien avec le RC Vannes
    Matthys Gratien avec le RC Vannes
  • Matthys Gratien a intégré le groupe professionnel au début de la saison.
    Matthys Gratien a intégré le groupe professionnel au début de la saison.
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Pépite de Pro D2 - Arrivé au cœur du Golfe du Morbihan à 17 ans alors qu’il jouait en catégories jeunes à la Roche-sur-Yon, Matthys Gratien dispute sa toute première saison avec l’effectif professionnel du RC Vannes. Avec déjà 10 titularisations au compteur, voilà un rêve devenu réalité pour le jeune ailier originaire de Bondy, qui à en croire sa trajectoire ne se destinait pas du tout au rugby.

Arrivé il y a seulement 4 ans en terres bretonnes, le jeune ailier a plongé cette année dans le bain de la Pro D2. Titularisé à 10 reprises depuis le début de la saison 2019/2020, le joueur âgé de 20 ans a déjà inscrit 4 essais. Meilleur marqueur de Vannes aux côtés du talonneur Pat Leafa et de l’ailier Kevin Bly, il est revenu sur ses premiers matchs disputés : "C’est que du bonheur car je ne m’attendais pas à réaliser autant de rencontres et avoir autant de minutes de jeu." D’autant plus que Matthys a déjà largement dépassé ses objectifs de début de saison, pour lui qui s’était fixé comme but "de faire minimum une feuille de match avec les pros". Un juste retour à ses bonnes performances réalisées avec le RCV. Finisseur efficace, il est tout aussi actif en défense et dispose d’une belle vision du jeu.

A la fin du match, on se dit merde c’est déjà fini, va falloir faire en sorte de se donner les moyens d’y retourner.

Le jeune joueur, encore sous "convention", (pré-signature d’un contrat espoirs) aura enregistré sa première titularisation le 4 octobre dernier à La Rabine face à Aurillac, rencontre soldée par la victoire 34 à 13 de Vannes. "C’est très paradoxal. J’ai tout autant l’impression que mon premier match en pro remonte à super longtemps et d’un autre côté, j’ai l’impression que c’était hier." "Pas plus stressé que ça" avant de fouler la pelouse, il confie même avoir été plus stressé en jouant le rôle de 24e homme lors d’un précédent match de Pro D2. Dès le retour aux vestiaires à la fin des 80 minutes règlementaires, l’ailier redemandait déjà à s’exprimer de nouveau sur le terrain. "A la fin du match, on se dit merde c’est déjà fini, va falloir faire en sorte de se donner les moyens d’y retourner." Après une première fois passée avec succès, Matthys inscrira son premier essai chez les "grands", à peine un mois plus tard, lors de sa 3e titularisation, face à Grenoble.

A mi-saison, le joueur se sent "bien et en confiance". Mais maintenant, les hommes du duo Spitzer-Fratzer sont tous centrés vers le même objectif : la qualification. "L’année dernière, la qualification a été historique pour le club. Il est évident que les supporters, et nous en tant que joueurs, nous avons tous envie de regoûter à ces phases finales et pour ceux qui n’y ont pas goûté de découvrir ces ambiances de folie. On va tout mettre de notre côté pour y arriver."

Matthys Gratien a intégré le groupe professionnel au début de la saison.
Matthys Gratien a intégré le groupe professionnel au début de la saison.

Un chemin loin d’être tracé pour le jeune originaire de Bondy. Avant de pencher vers le ballon ovale à 14 ans, Matthys passera par la natation, le judo et la gymnastique qu’il a pratiqué pendant 5 ans. "Petit, je n’ai pratiqué que des sports individuels et j’ai eu envie de me lancer dans un sport collectif. Un ami avec qui je faisais de la gymnastique s’est justement mis au rugby et m’a dit "c’est super, viens essayer". Je l’ai suivi et même si au départ je n’étais pas vraiment convaincu, j’ai fini par accrocher." Scolarisé en internat au lycée de la Colinière à Nantes où il suit la section rugby gérée par le comité de rugby des Pays de la Loire, il joue parallèlement au club de La Roche-sur Yon. C’est à ses 17 ans que le jeune joueur rejoindra le centre de formation de Vannes pour poursuivre son aventure. "La possibilité de rejoindre un club professionnel me tentait vraiment, j’avais envie de progresser et de voir ce que ça donnait par la suite."

La suite, c’est celle que l’on connaît aujourd’hui. Néanmoins, c’est à force de travail et d’abnégation que le jeune joueur réussit peu à peu à faire son nid dans l’effectif professionnel. D’abord joueur du groupe espoirs tout en ayant effectué la préparation estivale deux années consécutives avec le groupe pro, il note aujourd’hui le changement flagrant du passage entre ces deux catégories. "Les entraînements sont beaucoup plus intenses à des rythmes plus élevés, mais la plus grosse différence, je la ressens pendant les matchs. Par exemple, les courses, la prise d’informations, la communication, tout est amplifié par rapport au niveau espoirs." Du haut de ses 20 ans, Matthys n’a pas eu de mal à s’intégrer au groupe vannetais. Aidé au quotidien par les "anciens", il apprend tous les jours et accueille avec plaisir les conseils de ses coéquipiers, que ce soit sur ou en dehors du terrain. "Dans tout sport de haut niveau, plus on côtoie le groupe professionnel, plus on fait ses preuves sur le terrain, plus on réalise des prestations pertinentes, plus l’intégration est d’autant plus facile."

C’est important de garder le cap à côté du rugby, car le statut de rugbyman professionnel est très éphémère.

En première année de master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) à l’université de Rennes, Matthys assure ses arrières. "C’est important de garder le cap à côté du rugby, car le statut de rugbyman professionnel est très éphémère. Il y a un moment où même si notre mental veut continuer, notre corps lui ne suivra plus, ou même il y aura meilleur que nous qui pourra faire plus." Alors que son emploi du temps n’est pas vraiment adapté par l’Université, il reçoit la majorité de ses cours par correspondance et a la possibilité de décaler ses périodes de partiels. "C’est un peu compliqué à gérer depuis le début de l’année car tout s’est enchaîné très vite avec Vannes, c’est un rythme à prendre. J’essaye tout de même d’assister aux plus de cours possibles en fonction des mes entraînements."

Ce qu’on peut lui souhaiter ? De continuer à grandir sur les pelouses de Pro D2 et de s’épanouir personnellement au RC Vannes. Victime d’une contusion musculaire aux ischio-jambiers face à Colomiers, il sera absent pour la réception de Provence Rugby ce vendredi à 20h mais sera vite de retour afin de poursuivre sa belle aventure bretonne.

Par Marianne Calero.

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