L’USAP en quête de régularité

  • Top 14 - Patrick Arlettaz (Perpignan) contre le Stade Français
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  • Top 14 - Mathieu Acébès (Perpignan) contre Toulouse
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PRO D2 - Auteurs d’un premier bloc plutôt moyen, les Catalans peinent à trouver leur rythme de croisière sur ce début de saison et espèrent désormais monter en puissance. Mais l’Usap a encore du pain sur la planche et doit également composer avec une infirmerie débordante.

Dix points amassés en quatre journées, deux victoires à domicile, deux revers à l’extérieur et une septième place au classement… l’Usap se veut discrète sur ce début de saison. S’ils n’ont pas réalisé une entame de championnat tonitruante, les Sang et Or se sont contentés du minimum syndical. Mais les champions de France 2018 de Pro D2 nourrissent bien d’autres ambitions. "Si on n’élève pas notre niveau, ce sera difficile", prévenait il y a quelques semaines Patrick Arlettaz. Retour sur quatre premières journées imparfaites où Perpignan a souvent manqué de repères et de régularité.

Top 14 - Mathieu Acébès (Perpignan) contre Toulouse
Top 14 - Mathieu Acébès (Perpignan) contre Toulouse

À domicile, deux victoires sans étincelle

Le positif d’abord. Avec deux victoires en deux réceptions, l’Usap fait partie des six écuries encore invaincues à domicile. Dans leur antre d’Aimé-Giral, si malmené l’an passé en Top 14, les Catalans ont sorti Béziers (23-13) en ouverture de la saison avant de se défaire de Colomiers (34-13) deux semaines plus tard. Deux précieux succès, certes, mais dont le contenu n’a pas totalement rassuré.

Dans un derby âpre et électrique, les coéquipiers de Mathieu Acebes ont difficilement dominé des Biterrois réduits à quatorze dès la septième minute. Très maladroits et plutôt stériles en attaque, pénalisés à de nombreuses reprises dans les phases de ruck et en conquête, les Perpignanais ont manqué de cohésion et ont joué à se faire peur en seconde période, n’inscrivant que trois petits points au retour des vestiaires.

Face à Colomiers, l’Usap a également essuyé un trou noir de plus de trente minutes. Incapables de trouver les solutions et cueillis d’entrée par un essai haut-garonnais, les joueurs de Patrick Arlettaz ont couru derrière le score jusqu’à l’heure de jeu, avant de se libérer et de faire exploser une formation columérine rajeunie. Avec quatre essais inscrits en l’espace de quatorze minutes en fin de match, Perpignan a montré ce dont il était capable. Comme lors de l’unique et sublime réalisation inscrite face à l’ABSH deux week-ends auparavant.

#PROD2 | L'image de la J1

?Le premier essai de la saison ! Une remontée de 90 mètres avec 11 joueurs de l'@usap_officiel qui touchent le ballon sur cette action ?

Un magnifique mouvement collectif conclu derrière la ligne par Shahn Eru ? pic.twitter.com/lBxYUNWsEm

— Rugby PRO D2 (@rugbyprod2) August 23, 2019

Le problème, c’est que les Sang et Or n’ont affiché aucune régularité sur l’ensemble d’une rencontre. Presque démunis à la moindre difficulté. "Il y avait une bonne part de chance qu’après la saison que nous avons passée, la confiance ne revienne pas à 100% tout de suite. L’Usap ne pouvait pas redevenir une équipe en pleine possession de ses moyens dès les premiers matches. On y travaille dessus" soulignait Karl Chateau, pointant du doigt le manque d’assurance de son équipe. On sait comment ça va se passer si l’Usap continue de montrer autant de signes de fébrilité et de manque de confiance. "Il faut revenir à des choses simples", espérait le troisième ligne. La victoire contre Colomiers a marqué une nette progression sur certains domaines, mais a également confirmé les différents chantiers sur lesquels doivent travailler les Catalans.

À l’extérieur, un non-match et beaucoup de frustration

Des chantiers nettement plus visibles, nettement plus importants et un peu plus inquiétants à l’extérieur. "On ne peut pas avoir un plus mauvais état d’esprit que celui affiché à Aix. Le rugby, ça se joue au départ sur le gain du ballon. Et pour le gagner, il faut être agressif, avoir envie d’être meilleur que l’autre. Le minimum, que nous n’avons pas eu". Les mots de Thibauld Suchier résument à eux seuls le premier déplacement de la saison des Sang et Or. Sur la pelouse de Provence Rugby, l’Usap a existé pendant… dix minutes.

Le temps d’inscrire le premier essai de la rencontre par Taumoepeau puis de mener 10 à 3, avant de totalement s’écrouler (25-10). Minés par leur inefficacité offensive et une totale indiscipline, les Catalans ont livré un non-match lors de leur première rencontre à l’extérieur de la saison. Un sérieux rappel à l’ordre.

D’autant que le deuxième déplacement, à Carcassonne le week-end dernier a accouché d’un scénario quasi semblable. Taumoepeau, encore lui, a permis à ses coéquipiers de prendre l’avantage au tableau d’affichage très tôt dans la rencontre. Si les Catalans ont ensuite tenu le score jusqu’à l’heure de jeu cette fois, leur indiscipline chronique leur a, à nouveau, été fatale. Après les vingt points au pied du demi de mêlée aixois Clément Darbo, c’est Gilles Bosch, vingt-quatre unités face aux perches , qui s’est offert le scalp de Perpignan (24-22). À Albert-Domec, les Sang et Or peuvent nourrir le sentiment d’avoir laissé filer la victoire. Malgré très peu d’essais encaissés depuis le début de l’exercice (3 seulement, meilleure performance avec le leader Angoulême, NDLR), Perpignan ne maîtrise pas encore son agressivité défensive. Laquelle faisait figure de nouveauté dans le système de jeu catalan, dans le sillage de l’arrivée de Gérald Bastide au sein du staff.

#PROD2 #PRUSAP | J2

Victoire de @ProvenceRugby face à l'@usap_officiel ! ? pic.twitter.com/7G74ttsdMy

— Rugby PRO D2 (@rugbyprod2) September 1, 2019

Et maintenant ? Un deuxième bloc "favorable", oui mais…

Il ne fait désormais plus aucun doute que le chemin sera long pour l’Usap. Le club roussillonnais est toujours en rodage et après quatre journées d’une Pro D2 marathon, l’heure n’est pas aux conclusions. D’autant que Tom Écochard, Jean-Bernard Pujol et consorts ont assuré l’essentiel dans la difficulté. Mais pour décrocher les phases finales, objectif affiché du club, ces derniers vont devoir assurément monter en puissance et augmenter leur rythme de croisière. Pourquoi pas dès le deuxième bloc ?

Une nouvelle série de quatre matchs se profile dès la semaine prochaine. Au programme pour l’Usap, un déplacement très important à Rouen lors de la cinquième journée, avant la réception d’une équipe d’Angoulême particulièrement en forme. Les Catalans se rendront ensuite à Aurillac, où ils restent sur deux sévères défaites depuis 2016, puis recevront Vannes à la fin du bloc. Un calendrier plutôt "favorable", où un bilan de trois victoires pourrait lancer comme il se doit la saison de Perpignan. Seul point noir à l’horizon, une infirmerie qui ne désemplit pas.

L’entraîneur Patrick Arlettaz doit aujourd’hui composer avec pas moins de dix-huit absents ! Raphaël Carbou, Charles Géli, Manu Leiataua (talonneurs), Alex Brown, Quentin Walcker (piliers), Berend Botha, Yohan Vivalda (2e lignes) Lucas Bachelier, Pierre Reynaud, Genesis Mamea Lemalu, Michael Faleafa (3e lignes), Thibauld Suchier (ouverture), Andrea Cocagi (centre), Wandile Mjekevu, Mathieu Acebes (ailiers) et Jonathan Bousquet (arrières) sont actuellement blessés. Sans oublier les deux samoans sélectionnés pour la Coupe du monde au Japon, le talonneur Seilala Lam et le troisième ligne Piula Faasalele.

C’est tout simplement un XV de départ complet qui manque à l’appel sur ce début de saison. Résultat, le staff usapiste fait appel à ses joueurs du centre de formation. Les jeunes Matteo Rodor, Lucas Dubois et autres Alivereti Duguivalu assurent plutôt bien l’intérim sur le plan personnel, mais ces derniers devront être suppléés pour tenir sur la durée.

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