Tastet : "J’arrive un peu comme un jeune"

  • Pro D2 - Julien Tastet (Mont-de-Marsan) contre Perpignan le 29 avril 2018
    Pro D2 - Julien Tastet (Mont-de-Marsan) contre Perpignan le 29 avril 2018
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PRO D2 - Blessé à un ligament du genou lors du dernier match amical en août à Biarritz, le troisième ligne et capitaine montois Julien Tastet a raté le début de saison du club pour la toute première fois de sa carrière. Il se confie avant sa reprise vendredi soir face à Carcassonne (20h30).

Rugbyrama : Après quasiment quatre mois loin des terrains, comment vous sentez-vous ?

Julien Tastet : Je n’ai plus de douleur maintenant il faut reprendre le rythme et retrouver des bonnes sensations sur le plan physique en match. J’espérais revenir au bout de deux ou trois mois mais la dernière phase entre la reprise de la course et du contact a été plus longue que prévu. En terme de stabilité, mon genou était opérationnel mais il me manquait de la force, de l’explosivité et de la vitesse. Donc ça ne servait à rien de reprendre si c’était pour me blesser de nouveau.

Comment avez-vous vécu cette longue absence ?

J. T. : À partir du moment où j’ai su la nature de la blessure et la durée de mon indisponibilité, je l’ai vraiment pris comme une chance de me régénérer. J’ai réalisé un gros travail en profondeur que tu fais rarement quand tu enchaînes les saisons. Il me reste peut-être deux, trois ans à jouer à ce niveau donc je me suis dit que ça allait me permettre de me préparer physiquement pour bien finir ma carrière. Après j’avoue être un amoureux du jeu sous le soleil donc si j’avais pu choisir une période pour me blesser, j’aurais choisi l’hiver (rire).

Qu’est-ce qui a été le plus dur pendant cette période ?

J. T. : Quand l’équipe tourne bien, tu as envie de jouer surtout qu’il y a eu des matches très intéressants avec des bons moments. Ça m’a beaucoup manqué car quand tu es blessé, tu as des périodes où tu es un peu seul. Certes, tu es avec le préparateur physique mais tu travailles en marge du groupe donc tu es coupé de la vie du vestiaire. C’est ça qui a été le plus dur.

Pro D2 - Julien Tastet (Mont-de-Marsan) contre Perpignan le 29 avril 2018
Pro D2 - Julien Tastet (Mont-de-Marsan) contre Perpignan le 29 avril 2018

À 31 ans, vous avez (re)découvert le championnat Espoirs, qu’est-ce que ça fait ?

J. T. : C’était une demande de ma part et j’ai joué 40 minutes avec eux face à Bordeaux-Bègles il y a un peu plus de deux semaines. J’étais comme un gamin mais je dois avouer aussi que j’étais occis au bout de quinze minutes donc ça m’a vite calmé (rire). La plupart des joueurs s’entraînent déjà avec nous donc on se connaît bien et c’était rafraichissant de jouer avec eux car ils sont plein d’enthousiasme. Finalement, ce qui m’a fait le plus bizarre c’est d’avoir joué avec le coach, Joan Caudullo.

Amener de la fraîcheur et de l’enthousiasme

C’est la "vraie" reprise vendredi soir, quel sentiment domine avant ce match ?

J. T. : J’ai beaucoup d’excitation et d’enthousiasme ! Les joueurs ont quasiment fait la moitié de la saison donc on est peut-être arrivé dans une période de routine et moi j’arrive un peu comme un jeune avec l’envie de prouver que je suis toujours au niveau. Et puis, il y a une vraie envie de jouer et d’être avec le groupe.

Vous arrivez dans un moment de creux avec notamment cinq revers de suite à l’extérieur (un seul point pris), dans quel état d’esprit sentez-vous vos coéquipiers ?

J. T. : Je ne connais pas beaucoup d’équipes qui connaissent une saison sans passage à vide. Nous on y est en ce moment. Sur le début de saison, c’était hyper positif à l’extérieur mais là on reste sur deux déplacements compliqués sur le contenu comme dans l’état d’esprit donc il y a peut-être un peu de suffisance et de lassitude. On va tout faire pour en sortir le plus rapidement possible.

Qu’est-ce que vous souhaitez amener à l’équipe ?

J. T. : De la fraîcheur, de l’enthousiasme mais aussi mon expérience de ce niveau et des moments comme ça. C’est ma treizième saison, des périodes difficiles j’en ai connu donc il faut se remobiliser rapidement pour repartir de l’avant et surtout être au niveau auquel on peut prétendre au vu du potentiel de ce groupe.

Un match entre deux bêtes blessées

Selon vous, l’absence de plusieurs cadres a vraiment pesé sur le dernier bloc ?

J. T. : Oui bien sûr. C’est vrai qu’on a eu beaucoup de blessés, Clément Otazo, Rémi Talès dont on attendait beaucoup, Danré Gerber qui tenait la barraque depuis un petit moment et Romain Cabannes qui était le régulateur des trois-quarts. Sur certain moment, cette expérience et ce leadership ont peut-être manqué mais il faut aussi se servir de ces périodes pour que d’autres leaders apparaissent. Cela a été le cas, Christophe Loustalot, Yann Brethous ou encore Carlos Muzzio ont bien tenu ce rôle.

Vendredi soir, Carcassonne vient vous défier après son revers à domicile contre Oyonnax, comment abordez-vous cette solide réception ?

J. T. : C’est un match entre deux bêtes blessées, nous avec cette humiliation que l’on a subi et les Carcassonnais après ce faux pas chez eux face à Oyonnax. On craint beaucoup cette équipe car elle nous pose souvent des problèmes notamment dans les phases de conquête et dans le combat. On imagine sur quoi elle va vouloir se retrouver après cette défaite donc on est prévenus et on aura surtout à cœur de faire un gros match. Pour tous les joueurs, qui étaient à Bourg-en-Bresse ou non, ce n’est pas une semaine facile car cela parle beaucoup de cette humiliation dans les journaux ou dans les cafés du centre-ville. On a envie de vite passer à autre chose et de laver cet affront.

Malgré ce non match, vous êtes quatrièmes à quatre points du leader donc sur le plan comptable, il n’y a pas d’urgence...

J. T. : Oui mais les gens sont focalisés sur l’instant présent donc plus sur ce revers que sur le classement actuel. À nous de faire en sorte que samedi matin au marché à Mont-de-Marsan, ils aient retrouvé une équipe montoise pleine d’envie, qui produit un bon jeu et qui a gagné.

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