Rey : "Ce petit grain de folie peut nous faire basculer"

  • Joël Rey - Entraîneur - Bayonne
    Joël Rey - Entraîneur - Bayonne
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PRO D2 - Joël Rey a disputé cinq phases finales avec la Section Paloise entre 2009 et 2015. Alors, quand il faut aborder ces rendez-vous particuliers, l’entraîneur des avants sait de quoi il parle...

Rugbyrama : Quel a été le programme de cette semaine ?

Joël Rey : Il y a vraiment eu une très grosse intensité et il a fallu beaucoup s’employer face à Nevers. Comme nous affrontions une équipe assez dense, nous avons laissé pas mal d’énergie dans le match. Sur le début de la semaine, tout a été basé sur de la récupération, il n’y a pas eu de contact. Lundi, c’était très light, mardi, nous avons fait beaucoup de vidéo et de répétition en trottinant légèrement. Nous allons mettre tout ça en place jeudi (NDLR : l'entretien a été réalisé mardi). Nous allons nous déplacer sur deux jours. Nous partons jeudi en bus, pour faire une première partie du voyage, puis nous le finirons aujourd'hui.

Votre défense vous a fait défaut contre Nevers. Allez-vous axer la semaine là-dessus ?

J.R. : Le côté qui m’a un peu gêné, je ne vous le cache pas, c’est le duel homme à homme. Nous avons loupé beaucoup de plaquages. C’est plus ça qui a été notre point faible, que l’organisation. Maintenant, nous savons que ce sera la même chose samedi. Il y aura beaucoup de défi physique, et comme nous avons plus une équipe de mouvement que de défi, nous avons travaillé sur la technique pour essayer de moins subir.

Où en êtes-vous concernant l’infirmerie ? Aymeric Luc et Peyo Muscarditz seront-ils aptes ? Emmanuel Saubusse sera-t-il remis de sa commotion ?

J.R. : Aymeric et Peyo n’ont pas fait de contact. Nous attendons et nous ne prendrons une décision les concernant que jeudi. Ugo Boniface n’est toujours pas revenu. Evrard Dion Oulai est blessé. Tom Darlet et Armandt Koster aussi. Il n’y a pas de retour. Pour Manu Saubusse, suite à son choc à Brive, il devait observer quinze jours de repos, donc je ne pense pas qu’on l’aura.

Le match se déroulera sur le synthétique de Mathon. Pensez-vous que ce genre de terrain puisse être un avantage pour votre équipe ?

J.R. : À priori, ça accélère le jeu. Si Oyonnax est bien entraîné là-dessus, je ne suis pas sûr que ce soit une faiblesse pour l’Aviron. Nous avons plus une équipe de mouvement que de percussion, avec des jeunes joueurs vifs, qui se déplacent. Après, il faudra savoir ralentir Oyonnax, parce que leurs forces sont quand même le physique et la vitesse d’exécution.

Qu’avez-vous pensé des derniers matchs d’Adam Jaulhac, qui n’a pas beaucoup joué cette saison, mais qui revient bien ?

J.R. : Je suis très content pour lui. Sur le début de saison, nous avons eu besoin de lui. Sur la suite, peut-être qu’il était moins performant. Nous avons été exigeants avec lui dans sa façon de porter le ballon et je reconnais qu’il a écouté ce que nous lui avions demandé. Ça nous a amenés à réviser notre façon de le voir. Depuis trois semaines, Adam est un joueur important. Après, je ne vais pas vous dire qu’il traverse le terrain avec le ballon en faisant des feintes de passe. Il est présent dans le jeu, il porte la balle, il reste beaucoup plus debout qu’il ne le faisait en début de saison. Et pour moi, avoir Adam en conquête, c’est vraiment sécurisant.

Pieter Jan Van Lill a joué troisième ligne centre toute la saison. Vous l’avez, récemment, repositionné en 4 puis en 6 et ça semble bénéfique pour l’équipe…

J.R. : Par rapport à notre système de jeu, ça lui permet d’être beaucoup plus utilisé dans nos cellules qu’avant. C’est pour ça qu’on l’a déplacé. Filimo Taofifenua, gestuellement, est quand même très à l’aise, donc ça nous a permis d’amener des mains en numéro huit et de la puissance en troisième ligne aile. Ça nous permet aussi d’être plus dangereux dans le jeu.

Samedi, comment faudra-t-il faire pour ne pas basculer dans la folie des phases finales et garder un brin de maîtrise ?

J.R. : Nous avons bien compris que ça allait être rugueux. Bien sûr, ce sera primordial de les bloquer le plus vite possible, mais après, quand on aura des occasions, il faudra vraiment être très efficace pour les mettre au fond et ne pas se poser de questions. Après, il faut un peu de folie ! Si tu attends que l’adversaire fasse une erreur pour gagner le match, ça n’arrivera pas. Il faudra la provoquer et c’est à nous d’aller la chercher. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs. Le week-end dernier, peut-être qu’ils ont un peu trop tenté, mais ce n’est pas grave. Malgré tout, nous avons réussi et je pense que c’est ce petit grain de folie qui peut nous faire basculer. Tout au long de la saison, j’ai bien compris que nous avions une équipe de phases finales. Aujourd’hui, en ayant réussi notre quart à Bayonne, tout ce qui peut nous arriver ce sont comme des extra-balls au flipper ! Il ne faut pas se poser de questions et il faut de la folie pour y arriver.

Vous avez joué cinq phases finales de Pro D2 avec la Section. Ressentez-vous toujours la même excitation pendant ces semaines particulières ?

J.R. : Ah oui ! Au fond de moi, il y a toujours cette excitation, cette envie. Ça n’a rien à voir avec le reste de la saison. C’est quelque chose d’à part. Le Pro D2, c’est long, c’est rude. Des fois, c’est chiant, mais les phases finales, c’est super. Parfois, des équipes sont préparées pour les phases finales parce qu’elles sont très solides et qu’elles maîtrisent toute leur saison. Pour nous, ça a été beaucoup de travail et de sueur. Les joueurs ont beaucoup, beaucoup donné je trouve et ils se sont gagnés ça. Quand tu as la chance de pouvoir faire des phases finales, il ne faut pas dire "on reviendra l’année d’après". Des fois, ça ne revient pas de suite donc il faut en profiter pleinement.

Que pensez-vous du système de montée proposé cette année en Pro D2 ?

J.R. : J’ai connu les deux formules et je reconnais que j’aimais bien l’ancienne. Au jour d’aujourd’hui, Brive serait monté et nous, nous jouerions une demi-finale à la maison. Le championnat est vraiment long et rajouter deux matchs supplémentaires, ce n’est pas terrible. Mais bon, ce n’est pas grave, nous n’allons pas nous poser de question, c’est comme ça.

Pour vous, est ce que tout est remis à zéro ?

J.R. : Oui. Avec Vincent, Yannick et Eric nous en avons parlé. C’est vrai que nous avions un peu de pression la semaine dernière. Là, je trouve que la pression est sur Oyonnax. Ils sont chez eux, ils veulent y arriver. Pour nous, la saison est réussie. Nous ferons tout pour faire un beau match. Pour moi, c’est 50-50 et je ne leur manque vraiment pas de respect. L’équipe qui sera efficace va y arriver.

Propos recueillis par Pablo Ordas

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