Bilan des clubs : Oyonnax, un cador à réactions

  • Pro D2 - Valentin Ursache (Oyonnax) contre Valence Romans
    Pro D2 - Valentin Ursache (Oyonnax) contre Valence Romans
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PRO D2 - Le retour de Joe El Abd en tant que manager ayant entraîné un changement de style de jeu, l’USO a longtemps donné l’impression de se chercher, peinant à trouver son rythme de croisière.

Venu se tester à Castres en Top 14 après deux saisons pleines à Biarritz, Yohan Le Bourhis n’avait malheureusement pas réussi à faire son trou au sein de l’effectif tarnais, la faute notamment à l’omniprésence du Puma, Benjamin Urdapilleta… Ce retour en Pro D2 dans l’ambitieuse écurie oyonnaxienne ressemblait ainsi fortement à une relance et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune ouvreur l’a parfaitement négociée… Adroit face aux perches avec 260 points à son actif cette saison (meilleur réalisateur du Pro D2), Le Bourhis s’est ainsi fendu de plusieurs partitions haut de gamme à Charles-Mathon, comme lors des réceptions de Nevers (24points), Aix-en-Provence (26 points) ou encore Grenoble (20 points), lors de la dernière journée avant la coupure liée au coronavirus. Malgré la concurrence de Lionel Beauxis, dont il profita de l’absence sur blessure, Le Bourhis a même ajouté à sa panoplie de bon gestionnaire au pied, des qualités d’animateur de jeu intéressantes, dont le staff de l’USO espère tirer la quintessence la saison prochaine.

Le fait est trop remarquable pour ne pas être noté : alors que toutes les équipes de Pro D2 ou presque présentent un ailier comme meilleur marqueur d’essai, ceux d’Oyonnax ne sont autres que les talonneurs. Hasard ? Certainement pas tant le nouvel entraîneur Joe El Abd a souhaité revenir, dès son arrivée, aux préceptes qui firent les succès des Oyomen, rompant ainsi avec le précédent staff. Désireux de reconstruire un paquet d’avants dominant, El Abd s’est ainsi appliqué à (re)faire des ballons portés un des atouts majeurs des Haut-Bugistes, comme à la bonne époque de Christophe Urios. C’est ainsi que le talonneur néo-zélandais Quentin MacDonald a été propulsé à six reprises derrière les lignes d’en-but adverses par ses partenaires, tandis que son alter ego, Benjamin Geledan, a marqué 5 fois. Une preuve que le travail accompli commençait à payer et ne demandait qu’à être validé lors des phases finales. Les Oyonnaxiens se consoleront néanmoins en se disant que la saison prochaine, les ballons portés devraient encore compter parmi leurs points (très) forts...

Tout avait bien débuté cette saison, du côté d’Oyonnax. Un recrutement solide avec Lionel Beauxis en tête de gondole, le retour au club de l’ancien capitaine Joe El Abd dans un nouveau rôle de manager et, surtout, la promesse d’une reconstruction sur les valeurs de l’ère Urios, après plusieurs saisons passées à s’égarer dans un jeu de mouvement qui correspondait peut-être à la pelouse synthétique de Charles-Mathon mais un peu moins à l’identité profonde de l’USO… Portés par cette vague d’enthousiasme, les Oyomen attaquèrent ainsi tambour battant, avec deux succès à plus de cinquante points sur leur pelouse de Charles-Mathon, face à Valence-Romans et Nevers.

La résilience, à défaut de la constance

Le hic ? Il est que jamais vraiment les Oyonnaxiens ne parvinrent par la suite à s’inscrire dans la constance, enchaînant rapidement les succès à domicile aux revers à l’extérieur et les bonnes séries (sept victoires consécutives entre le 11 octobre et le 8 décembre) aux mauvaises (cinq défaites en sept matchs entre le 13 décembre et le 14 février, conclue par une contre-performance à domicile face à Rouen, 22-23). Voici comment, après s’être un temps installé dans le duo de tête, l’USO fut progressivement décrochée après une défaite dans le derby à Grenoble (28-13, bonus offensif à la clé pour les locaux), et contrainte à chasser en permanence les leaders Perpignan, Colomiers et Grenoble. Leur mérite étant en revanche de ne jamais rien lâcher, faisant montre en cela d’une admirable résilience.

Gros dégraissage à l’intersaison

Équipe à réaction, les joueurs de l’Ain furent ainsi capables d’aller chercher un bonus défensif dans les dernières secondes à Colomiers (22-19) puis de prendre une éclatante revanche face à Grenoble au retour (40-21) malgré un début de match catastrophique. De quoi susciter les plus fous espoirs dans l’optique de la fin de saison, jusqu’à ce que la pandémie de covid-19 passe par là, renvoyant l’USO à ses frustrations. Le décès de l’ancien président Jean-Marc Manducher, emporté par cette épidémie, acheva d’ajouter la tristesse à la frustration sportive, au bout d’une saison dont Oyonnax devra faire son deuil pour mieux rebondir. Pour ce faire, le club a choisi (à son image) de miser sur la continuité tout en effectuant un sacré dégraissage de son effectif, avec trois arrivées pour dix départs. Suffisant pour passer du statut d’équipe à réaction à celui de légitime favori ? Réponse dans quelques mois…

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