Bilan des clubs - Aurillac : un nouveau sursis

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Kévin Lebreton (Aurillac)
    Pro D2 - Kévin Lebreton (Aurillac)
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PRO D2 - Maintenus, les Cantaliens ont rempli leur mission. Mais face à une concurrence qui se renforce, Aurillac se rapproche du précipice.

Habitué, comme leurs homologues de Carcassonne, à se maintenir chaque année avec des moyens très limités, le Stade aurillacois semble se rapprocher de plus en plus du bord de la falaise. À l’arrêt du championnat, la lutte pour le maintien pouvait se résumer à un duel Rouen-Aurillac. Duel dans lequel les Cantaliens avaient pris un avantage non-négligeable de sept points sur les Normands. À voir les ambitions affichées par ces derniers, à savoir lutter à court terme pour les phases finales, la question apparaît plus que jamais légitime : combien de temps la formule du SACA tiendra bon ? Avec des promus-maintenus qui ont pu mesurer la température du Pro D2 et qui auront, cet été, l’occasion de bénéficier d’une véritable préparation, la tâche s’annonce plus que délicate.

De très bons joueurs vont également quitter le club à l’intersaison, tels Ojovan (Clermont), Nostadt (Castres), Adendorff (Northampton) ou Lebreton (Rouen). Néanmoins, il en faudra plus pour inquiéter Maxime Petitjean, entraîneur des arrières et buteurs du club : "Très sincèrement, je ne suis pas anxieux. Je pense que notre recrutement est le meilleur depuis pas mal d’années. Nous sommes conscients que toutes les équipes se seront renforcées mais on connaît les qualités de nos joueurs et le groupe est cohérent."

L’électrochoc

Le 14 janvier, la préfecture, souvent identifiée comme minimale des températures lors des bulletins météo, aurait pu afficher l’alerte rouge, tant l’avis de tempête était violent sur Jean-Alric. Thierry Peuchlestrade, emblème du club, joueur de 1978 à 1994, puis membre de l’encadrement depuis dix-sept ans, était limogé à six mois du terme de son contrat. "Nous ne trouvions plus de solutions, détaille le président Christian Millette. Cette décision, je ne l’ai pas prise de gaîté de cœur. Et il me semble que depuis ce changement, ça allait un peu moins mal." Paul Boisset confirme : "C’est vrai que nous ne sommes pas habitués à ça, à Aurillac. On s’y attendait un peu mais le timing nous a surpris. Nous l’avons appris en milieu de semaine par la presse, alors que nous avions commencé à travailler sur le match suivant."

Une fois la page tournée, force est de constater que l’électrochoc a bien eu lieu sous les nouveaux ordres de Romeo Gontineac. "Les joueurs avaient bien assimilé le nouveau projet de jeu, poursuit le numéro 9. La fin de saison aurait dû nous permettre de poursuivre la reconstruction du projet. Perdre ces trois mois, c’est dommage." Faire que cet élan perdure jusqu’à l’automne sera sûrement une des clés du maintien aurillacois.

La recette du miracle réside dans la continuité et la stabilité. Certes, cette saison, avec le départ de l’illustre Thierry Peuchlestrade, on pourrait croire que le club a été bien secoué. Mais son remplacement s’est fait en interne avec des symboles du club présents de longue date et en poste auprès des jeunes. Christian Millette dévoile ses clés : "Depuis une vingtaine d’années que je suis président, j’ai toujours été inquiet car nous avons toujours lutté contre des budgets plus conséquents que le nôtre. C’est quelque chose que nous savons. On s’appuie donc sur notre centre de formation. Ce dernier a été désigné comme le meilleur centre de Pro D2. Comme Carcassonne, nous sommes un club historique, on a un savoir-faire. Notre budget très étroit se concentre au maximum sur les joueurs. J’ai peu de charges de structures. Notre masse salariale, qui reste peu conséquente, n’est pas si loin que ça des autres clubs de Pro D2. Voilà comment on s’en sort. Et parfois ça sourit ; en 2016, nous étions en finale. Regardez Colomiers cette année ! Alors, pourquoi pas…" À Aurillac, même dans la difficulté, tous les rêves sont permis.

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