Bayonne : Un statut à assumer

  • Pro D2 - Bayonne
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  • Pro D2 - Julien Tisseron (Bayonne)
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PRO D2 - Leader du Pro D2, Bayonne se déplace avec une nouvelle étiquette dans le dos à Provence demain soir. Les ciel et blanc savent qu’ils seront attendus.

L’Aviron bayonnais s’est emparé seul, vendredi soir, des commandes du Pro D2. Quelques instants après la victoire contre Aurillac, Julien Tisseron ne cachait pas les conséquences directes de ce succès, en plus du titre honorifique de champion d’automne : "On aura un statut de leader à assumer". Oui, car quatre mois plus tôt, pas grand monde n’attendait l’Aviron à cette place. Si celle-ci reste symbolique puisque Nevers, second, n’est qu’à un point et Oyonnax, troisième, à deux unités, elle récompense tout de même le résultat de six mois de travail intensif. Et des progrès conséquents. Physiquement, défensivement et dans l’état d’esprit, Bayonne a franchi un palier. "Ce titre honorifique fait plaisir. Il vient récompenser le travail de tous. J’insiste bien sur le mot "tous" parce que c’est vrai qu’on est beaucoup à participer" affirme Grégory Arganèse.

Les anciens ont mangé leur pain noir

Pour expliquer cette réussite, outre les progrès défensifs ou la rotation quasi-permanente qui porte ses fruits, il est nécessaire de rappeler que le noyau dur du groupe sort de deux saisons difficiles. Que ce soit en Top 14, il y a deux ans, ou l’an dernier, l’Aviron n’était pas vraiment à la fête. Et ces épreuves, aussi compliquées soient-elles, ont forgé le caractère des anciens. "On a mangé un peu notre pain noir depuis quelques années maintenant reconnaît Arganèse. On a eu notre dose. Ça fait du bien au moral, ça fait du bien à tout le monde, au club, aux supporters. C’est bien qu’on vienne récompenser un peu tout le monde."

Les leçons des claques reçues à Perpignan (66-6) pendant la première journée du Pro D2 version 2017-2018, à Mont-de Marsan (68-15) ou même à Toulon (82-14) en mars 2017, pour ne citer qu’elles, ont donc servi. "On a vu l’année dernière que la défense nous avait fait défaut. Il ne faut pas être devin pour comprendre que quand on prend l’eau, c’est difficile de pouvoir gagner les matchs. On s’est aperçu qu’on pouvait s’appuyer là-dessus et, résultat, nous sommes premiers" savoure le talonneur.

Pro D2 - Julien Tisseron (Bayonne)
Pro D2 - Julien Tisseron (Bayonne)

Humilité

Néanmoins, sur les bords de l’Adour, personne ne s’enflamme. Dès vendredi soir, en conférence de presse, Joël Rey avait longuement insisté sur la notion d’humilité quant à cette étiquette de leader.

Parlez à Grégory Arganèse d’un résultat à Provence, il vous répond que le comportement sur le terrain sera plus important. Évoquez-lui la possibilité de faire un 4/4 sur ce bloc, il rétorque : "Il faut vraiment se méfier. L’erreur serait de se dire que ce sont bientôt les vacances et que nous sommes premiers. En tant que compétiteur, il faut qu’on ait tous cet état d’esprit de vouloir rester en haut.".

Avant d'enchaîner : "L’humilité est primordiale dans ce sport. De toute façon, si tu n’es pas humble, tu reprends une claque le week-end suivant. Après la victoire à Colomiers, nous avons beaucoup insisté là-dessus. On a su le gérer cette fois-ci. Il faut continuer à savoir le gérer de la même manière pour les prochains matchs. On va être reçus comme il faut par Aix, vendredi. Attention, parce qu’on peut vite revenir les pieds sur terre dès vendredi si on ne fait pas ce qu’il faut."

Départ de nos joueurs pour le dernier match de l'année 2018 à @ProvenceRugby
Match demain à 20 heures. pic.twitter.com/BmjRgTkezK

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) December 20, 2018

Une étiquette lourde à porter ?

Pour avoir joué le maintien pendant quatre saisons en Top 14, le talonneur le sait. Lorsqu’une équipe affronte le leader, la motivation est toute trouvée. "Ça va être compliqué de gérer cette étiquette-là reconnaît-il. Provence va vouloir "se taper le premier". La première place peut vite changer de camp. Il faut que nous aussi, les joueurs, on en soit conscients. Bien entendu, on n’a pas le droit à une seconde chance. On est prévenus."

Mais comme humilité ne rime pas forcément avec langue de bois, les Bayonnais se savent toutefois dangereux. "Tout en respectant les autres équipes, nous avons démontré que nous pouvions être forts dans certains secteurs et domaines. Il faut s’en servir, mais ne pas s’arrêter là. On se sent forts, mais ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre" déclare le joueur de 36 ans. Avant de conclure : "C’est un bon test pour voir si on est costauds dans nos têtes et si, vraiment, on a envie de réussir de belles choses cette saison."

Pablo Ordas

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