Beco : "Laisser glisser les choses ne nous aidera pas à nous relever"

  • Aurelien Beco - Colomiers
    Aurelien Beco - Colomiers
  • Pro D2 - Aurélien Béco (Colomiers) contre Carcassonne
    Pro D2 - Aurélien Béco (Colomiers) contre Carcassonne
Publié le
Partager :

PRO D2 - De retour sur le banc pour affronter Soyaux-Angoulême ce vendredi soir, sept mois après son dernier match, le troisième ligne Aurélien Beco se livre et fait le tour d'horizon de l'actualité du club haut-garonnais. Le capitaine refuse de se résigner alors que Colomiers est dans l'urgence de points.

Rugbyrama : De quand date votre dernier match ?

Aurélien Béco : Il s'agit de la dernière rencontre de saison régulière face à Massy (victoire 49-24, N.D.L.R), le 15 avril dernier à l'occasion de la 30ème journée.

Cela fait sept mois que vous n'avez pas joué... À quoi a été dû votre absence ?

A.B. : Je me suis fait opérer d'une hernie lombaire en mai. La rééducation a été plus longue que prévue car l'hernie avait touché un nerf de la jambe gauche. Le muscle était innervé et n'avait pas les bonnes informations, il ne voulait plus marcher. S'en est suivi une grosse fonte musculaire, j'ai mis beaucoup de temps à récupérer. Ça a été long, j'étais inapte pour reprendre durant l'été. Je travaille d'ailleurs toujours dessus pour essayer de combler le petit déficit que je pourrais avoir.

J'espère désormais que les soucis de santé sont derrière moi

Vous deviez reprendre lors du précédent bloc à Bourg-en-Bresse le 26 octobre, que s'est-il passé ?

A.B. : Ma reprise a été tronquée. Lors du deuxième entraînement le lundi après-midi avant le déplacement à Bourg, j'ai eu une déchirure au niveau de l'ischio-jambier. Je pense que cela est dû à mon absence et à une grosse période d'inactivité couplé à un long déconditionnement.

Cela vous a t-il contrarié ?

A.B. : Forcément. C'est une petite blessure de reprise mais elle m'a quand même fait louper le bloc et elle a duré presque cinq semaines. J'espère désormais que les soucis de santé sont derrière moi et il me tarde de passer au révélateur du terrain. Je veux voir comment le corps va répondre.

La saison dernière avait déjà été dure sur le plan physique vous empêchant de livrer un exercice complet (16 feuilles de matchs, 14 titularisations), loin de ce que vous aviez connu en 2016 et 2017. Comment l'expliquez-vous ?

A.B. : Je pense que mon problème ne date pas seulement du printemps dernier. On ne l'a pas forcément détecté mais je l'ai traîné, car je ressentais des douleurs à la mi-saison en décembre 2017. On ne détectait rien mais mon hernie était en train de se produire, c'était latent. Au final, ça a rompu sur le dernier match face à Massy.

Colomiers est quinzième et premier relégable. Comment vivez-vous la situation actuelle ?

A.B. : On ne va pas se mentir, nous sommes confrontés à une situation délicate. Nous sommes dans le dur comptablement et incidemment ça se traduit au classement. Rien n'est joué puisqu'il reste dix-huit matchs, et maintenant on connaît notre objectif qui est le maintien. C'est à nous de nous mobiliser pour l'atteindre. Pour cela, il faut prendre des points dès ce vendredi soir. Laisser glisser les choses ne nous aidera pas à nous relever.

Pro D2 - Aurélien Béco (Colomiers) contre Carcassonne
Pro D2 - Aurélien Béco (Colomiers) contre Carcassonne

À quoi faut-il se raccrocher ?

A.B. : Il faut se raccrocher à nous-mêmes. Avoir une grosse cohésion nous permettra de nous en sortir. Il va falloir être exemplaire dans l'effort. Ce sont dix-huit finales qu'ils nous restent, et on sait qu'une finale ça se joue à l'effort. Il y aura encore des moments difficiles mais nous allons devoir faire preuve de beaucoup de mental et avoir une abnégation sans faille. Si on arrive à être soudé entre nous, on va réussir à traverser la tempête.

Vous êtes capitaine depuis sept saisons, est-ce le moment le plus difficile que vous ayez connu dans ce club ?

A.B. : Comme je l'ai dit, déjà, c'était dur de le vivre hors du groupe. Je pense que malgré tout l'investissement est là. La défaite à domicile face à Oyonnax à la dernière minute lors de la troisième journée nous a particulièrement fait mal.

Pardon de vous couper, mais est-ce toujours bon de parler des défaites ?

A.B. : Non, justement, les défaites sont derrière nous, il faut les évacuer et se projeter sur ce qui arrive et le prochain rendez-vous contre Soyaux. Je ne vois pas pourquoi nous n'aurions pas la capacité de gagner à l'extérieur. Nous en sommes capables.

Nous sommes au pied du mur, à nous de le gravir. Il faut basculer du bon côté

Vous ne connaissez pas ce cas de figure de jouer le maintien, est-ce que ça change quelque chose dans les esprits par rapport à vos objectifs de début de saison ? Est-ce que c'est plus dur ?

A.B. : Dans le fond, cela joue. Nous n'étions pas préparés à le vivre contrairement à des équipes qui sont elles conditionnées pour cet objectif. Après, je le vois comme un défi, celui de tester la force de caractère de chacun et celle du collectif. Il faut se lever tous les matins et se poser les bonnes questions : "est-ce que j'ai toujours la même force en moi, est-ce que je suis toujours au même niveau de performance, est-ce que je peux toujours donner autant ?" J'insiste sur la force de caractère collective. Dans tous les sports collectifs, les équipes qui s'en sortent sont celles qui font front, qui sont solidaires et ne lâchent rien. Nous sommes au pied du mur, à nous de le gravir. Il faut basculer du bon côté.

Comment se prépare t-on à ce combat ?

A.B. : Nous avons un état d'esprit qu'il faut absolument garder. Hormis à Mont-de-Marsan, je n'ai pas vu l'équipe subir totalement. Il faut garder cette détermination et le faire sur la totalité d'un match. Sur le premier bloc, on s'est trouvé des excuses et nous avons perdu des rencontres lors des dix dernières minutes. Désormais, il faut être capable de retrouver de l'allant et de l'énergie pour être performant du coup d'envoi au coup de sifflet final. C'est le moment d'envoyer des signaux positifs forts sur la discipline, la rigueur... C'est ce qui nous a manqué lors des matchs précédents. Parfois, on réussit les entames, et on se dit "c'est fini". C'est un ensemble et selon moi nous avons trop subi les événements. On doit savoir relever la tête quand tout s'enchaîne mal pour nous. Il faut retrouver de la fierté mais aussi de l'énergie et de l'intelligence pour repasser à autre chose. Nous nous sommes résignés trop facilement à mon goût. Ce n'est pas le caractère de mes coéquipiers et des hommes de ce club que je connais depuis un moment.

Que voulez-vous dire à vos coéquipiers justement ?

A.B. : Nous avons le caractère, maintenant il va falloir être plus serein pour appréhender les choses. Il faut abandonner le mot résignation de notre vocabulaire.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?