Nicolas : l'âme d'un leader !

Depuis le début de la saison Erwan Nicolas s’est fait une place de choix dans l’effectif de Soyaux Angoulême et ne semble pas effrayer par le niveau de la Pro D2. " Julien Laïrle, qui était coach des trois quarts en début de saison, nous avait dit - à Adrien (Ayestaran) et moi-même qu’il n’y aurait pas de numéro un au poste. On devait donc partager le même temps de jeu ", détaille le jeune demi de mêlée. Les deux numéros 9 du groupe se partagent donc les feuilles de matches depuis le début de la saison. Une concurrence qui le pousse à se dépasser.

"On n’est pas du genre à se bouffer la gueule tous les deux. Mais on essaye l’un comme l’autre de se passer devant. C’est comme ça qu’on arrive à progresser et qu’on fait des bons matchs ", poursuit-il. Néanmoins, son coéquipier au poste a un petit avantage : l’expérience. Aussi, à 31 ans, il arrive à trouver les mots et à s’imposer auprès de tout un groupe. Une chose qui était loin d’être évidente pour Erwan Nicolas.

"J’ai pris conscience de la responsabilité du poste"

Celui qui a fait ses armes à Bègles dans les catégories jeunes puis à l’UBB (en espoirs) a rapidement endossé le costume de leader. Un nouveau rôle facilité par des connaissances dans l'effectif de Soyaux Angoulême. "Je suis arrivé à Angoulême et je connaissais déjà quelques joueurs comme Kévin Le Guen qui a été capitaine en fin de saison dernière et une partie de cette saison. A partir de là, c’est déjà plus simple de s’imposer dans un groupe comme ça".

Si la peur de ne pas être pris au sérieux pouvait l’effrayer en début de saison, le jeune demi de mêlée semble s'habituer à ce nouveau rôle. "C’est sûr qu’il y a toujours des appréhensions. C’est plus compliqué de se demander si son discours va passer auprès des joueurs plus vieux […] j’ai vraiment pris conscience de la responsabilité du poste, et j’essaie, entre guillemets, de m’imposer. Après, il faut essayer de ne pas trop en faire non plus". Un caractère qui a bien évolué depuis son passage à Rouen en Fédérale 1. "En Normandie, je n’étais pas vraiment comme ça", se souvient-il.

Il faut dire, les entraîneurs de l’équipe lui font entièrement confiance notamment sur sa capacité à prendre les points au pied et à distribuer le jeu. La question peut se poser alors. Est ce que endosser ces deux costumes n'est pas trop compliqué ? "C’est assez particulier. On va dire que c’est la première année que je bute. J’avais commencé à Béziers où c’était le premier match officiel ou je butais. Il ne faut pas se prendre la tête. Il faut aussi rajouter des cordes à son arc pour devenir le joueur le plus complet possible", poursuit-il avant d’ajouter : "comme le disait l’entraineur du jeu au pied, c’est un sport individuel. Après j’essaie de ne pas trop me prendre la tête sur ça".

La blessure, un coup dur mais pas une fatalité

Alors qu’il était à son domicile, Erwan est victime d’une fracture de fatigue début février. "Au début ça a été un coup dur. Pour être honnête moi je ne me suis jamais blessé, du coup ça a été compliqué". Le pied dans le plâtre pendant plusieurs semaines, il fait face à l’un des moments les plus difficiles de sa jeune vie de rugbyman. Sa saison vient de se terminer avec cette blessure. Son retour ? Il l'attend comme une vraie délivrance. " Là le fait d’avoir enlevé le plâtre, de revenir à l’entrainement, au stade, refaire de la musculation avec les joueurs blessés et les repas entre joueur font que je relativiste un petit peu plus ".

Un mental de champion qui lui permet de voir plus loin et de préparer la saison prochaine dès à présent. " Je me dis qu’il y a pire comme blessure, là je n’en ai que pour trois mois. Il y en a qui se font les croisés. Donc je relativise, j’essaie de me dire qu’il me reste une année de contrat. L’année prochaine je suis encore dans un bon club de pro D2 avec un bon projet. Maintenant c’est à moi de prouver que j’ai ma place ici, que je reviens bien de ma blessure. "

Entre musculation le matin et kiné l'après-midi, le demie de mêlée devra encore patienter avant de retrouver le chemin des terrains. Nul doute, que les Charentais auront besoin d'Erwan Nicolas et de son âme de leader.

Par Dylan Munoz