Usap : Mafi s'en va comme un prince

  • Lifeimi Mafi - Perpignan
    Lifeimi Mafi - Perpignan
  • Perpignan champion de France
    Perpignan champion de France
  • Patrick Arlettaz (Perpignan)
    Patrick Arlettaz (Perpignan)
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Le capitaine perpignanais a été un des grands bonhommes de la finale après avoir mené la reconquête pendant quatre ans. A 35 ans, le Tongien, unanimement salué par le vestiaire catalan, s'en va sur un titre et une émotion dingue.

Derrière le titre et la remontée, fabuleux dénouements de cette saison de Pro D2 pour l'Usap, l'aventure sang et or recèle d'histoires humaines riches en émotions. La plus belle concerne sans nul doute Lifeimi Mafi. Le centre était arrivé en 2012 en provenance du Munster dans l'espoir d'atteindre les sommets du rugby français. Après deux saisons dans l'élite, l'international tongien avait vu ses plans contrariés par la relégation en Pro D2. Pourtant, jamais il n'a songé à quitter le navire en perdition. Il est même devenu un des principaux acteurs de la reconquête et un de ses plus fidèles serviteurs.

Ce dimanche, son émotion était d'autant plus grande. Le dernier objectif de sa riche carrière était atteint : ramener Perpignan à sa juste place, en Top 14. "Je suis très fier et reconnaissant. Ce match restera un des meilleurs souvenirs de ma carrière car toute l'aventure a été incroyable. Vous imaginez tout ce qu'il s'est passé et tout ce qu'il a fallu comme travail pour en arriver là. Nous y sommes finalement parvenus. Nous voilà de retour en Top 14. La boucle est bouclée."

Perpignan champion de France
Perpignan champion de France

Dans l'après-match, les souvenirs des quatre années passées se bousculaient dans sa tête : "Je me souviens qu'après un match perdu contre Dax la saison dernière à Aimé-Giral, il y avait eu une réunion avec l'ensemble du groupe. Tout le monde était tellement meurtri. On s'était fait la promesse ce jour-là de ne plus souffrir. Depuis, ce groupe a su se construire patiemment pour atteindre son objectif. Je suis tellement reconnaissant envers mes partenaires." Le capitaine a su montrer la voie du succès à ses coéquipiers et tout particulièrement à la nouvelle génération : "J'ai aimé voir grandir les jeunes. Une fois qu'ils ont pris conscience de leur potentiel, ils sont devenus capables de grandes choses. Ce qu'ils ont fait lors de cette finale le montre. Je suis content qu'ils puissent vivre un tel moment. C'est tellement mérité."

Le trophée le plus fort

L'hommage va dans les deux sens. Le centre recueillait tous les louanges de ses entraîneurs et partenaires dans l'après-match. Patrick Arlettaz, avec les yeux de l'amour, aurait pu en parler pendant des heures : "C'est un des mecs les plus fabuleux que j’ai vu de ma vie. C’est un tellement grand monsieur." Un très bon joueur, aussi. Ce dimanche, il a terminé meilleur plaqueur des siens, a été juste dans chacune de ses interventions et a inscrit l'essai de la délivrance en seconde période : "C'était mon premier de la saison, sourit le centre. Mais c'est anecdotique." Pas tant que ça, non.

Patrick Arlettaz (Perpignan)
Patrick Arlettaz (Perpignan)

Lifeimi Mafi ne pouvait rêver plus belle apothéose pour sa carrière. Un dernier moment de gloire, de bonheur, avant de raccrocher les crampons, sans regret : "Oui, c'est fini. J'ai pris ma décision il y a trois ou quatre mois. J'en ai longuement discuté avec ma femme et ma tante dont je suis proche. J'ai envie de me rapprocher des miens. Je rentre donc à la maison en Nouvelle-Zélande en juillet ou en août."

Le Tongien, modèle de travail et de rigueur, compte avant ce retour au bercail profiter pleinement de sa retraite sportive et cet ultime trophée : "J'ai gagné des H Cup et des Ligues celte avec le Munster. Au niveau de la qualité du rugby pratiqué et du niveau de mes partenaires, ils resteront à part. Mais ce trophée est le plus fort au niveau de l'émotion, probablement. Je veux fêter ce titre comme il se doit et profiter de mes derniers moments en France. Je considère Perpignan comme ma deuxième maison maintenant. Tout ça va me manquer."

Le sentiment sera sans nul doute réciproque du côté du stade Aimé-Giral. Ciao l'artiste et à bientôt sûrement.

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