L'Usap confirme enfin

  • Alan Brazo (Perpignan) - 11 août 2017
    Alan Brazo (Perpignan) - 11 août 2017
  • Jacques-Louis Potgieter (Perpignan), face au Leinster, lors de la préparation- août 2017
    Jacques-Louis Potgieter (Perpignan), face au Leinster, lors de la préparation- août 2017
  • Lifeimi Mafi, ailier de Perpignan
    Lifeimi Mafi, ailier de Perpignan
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PRO D2 - Excepté un dernier match sans génie sur la pelouse de Béziers, l’Usap a réussi son entame de championnat. Contrairement à la saison dernière. Avec vingt points glanés en six journées et une troisième place au classement, les Sang et Or ont validé leurs ambitions et leur statut de prétendants à la montée. État des lieux de la formation catalane au terme de ce premier bloc.

Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas à Perpignan. Bien loin de leurs débuts catastrophiques de l’an dernier, les Catalans ont planté le décor d’emblée lors de cet exercice 2017-2018. Dans le sillage d’un tonitruant succès contre Bayonne en ouverture du championnat (66-6), les hommes du trio Lanta-Arlettaz-Freshwater ont surfé sur une dynamique très positive ensuite. Seules les défaites à Colomiers (29-27, bonus défensif) puis à Béziers (21-8) ont contrecarré les plans des Sang et Or. Révélant, au passage, les forces et les faiblesses d’une formation taillée pour la montée.

Trois préparateurs pour un été réussi

Si l’Usap n’a pas raté son début de championnat, c’est qu’elle a tout fait pour s’éviter un remake de la saison passée. Avec cinq points acquis en seulement cinq journées, une 15ème place au classement et un changement d’entraîneurs, Perpignan avait ensuite traîné ce retard jusqu’au terme de la phase régulière. Ne parvenant jamais à se remettre d’une telle course-poursuite. Fort de cette douloureuse expérience, les Catalans ont d’abord misé sur la continuité, avant de cibler particulièrement leur début de saison. Dotés de trois préparateurs physiques (rare en Pro D2), les Sang et Or ont été mis à rude épreuve depuis le 19 juin. l'ancien joueur Laurent Arbo, Marc Milhau et Ange-François Costella, venu de l’Olympique Lyonnais, ont tous trois poussé les Catalans dans leurs retranchements physiques. Bien leur en a pris. Puisque c’est d’abord sur cet aspect-là que l’Usap est apparue au-dessus du lot.

Jacques-Louis Potgieter (Perpignan), face au Leinster, lors de la préparation- août 2017
Jacques-Louis Potgieter (Perpignan), face au Leinster, lors de la préparation- août 2017

Plus de la moitié des essais en première main

C’est l’atout numéro un de Perpignan. Le petit monde du Pro D2 est unanime là-dessus : les Catalans font peur offensivement. Sur leurs trois premières réceptions à Aimé-Giral, les Usapistes ont à chaque fois glané le bonus offensif. Inscrivant 17 essais en trois rencontres (seul le Stade Montois fait mieux, 18). Mais bien au-delà des chiffres, c’est la manière qui impressionne. Avec une ligne de trois-quarts très proche des standings du Top 14 et sous la houlette de son entraîneur des arrières Patrick Arlettaz, l’Usap semble capable de marquer n’importe quand, n’importe comment. Plus de la moitié de ses essais ont été inscrits en première main. Au terme de combinaisons souvent très bien huilées. Rien d’étonnant, donc, si Perpignan est la meilleure attaque du championnat avec 32 points marqués en moyenne par match.

Avides de possession

La meilleure défense, c’est l’attaque. Cet adage semble être le maître mot des Catalans, mais aussi et surtout d’un homme : Patrick Arlettaz, encore lui. Le coach des lignes arrières revendique cette envie de prendre les choses en main : "Je n’aime pas que l’on décide pour moi". Alors forcément, sur le terrain, l’Usap est à son image : très entreprenante. Les Sang et Or raffolent du ballon et font de la possession leur leitmotiv. À peine le ballon perdu, les Catalans se montrent très durs sur les premiers plaquages, à l’instar d’une équipe qui cultive le pressing haut en football. Victime de Perpignan à Aimé-Giral, Montauban doit encore se souvenir de sa seconde période. Harcelés, oppressés, les Sapiacains n’ont jamais franchi la ligne médiane durant le deuxième acte et ont très rarement eu la possession. Une tactique qui, même si elle engendre quelques maladresses offensives, permet de garder son en-but inviolé. Mine de rien, l’Usap est aussi la meilleure défense du championnat.

Des hommes qui font la différence…

Si Perpignan est un cador du championnat, c’est qu’il dispose avant tout d’énormes talents dans ses rangs. Des joueurs qui auraient tout à fait leur place en Top 14 et qui sont capables, individuellement, de faire des différences. Surtout, l’Usap s’est dotée d’une "colonne vertébrale" très solide au sein de laquelle Jacques-Louis Potgieter incarne le maître à jouer que Perpignan attendait depuis longtemps. Genesis Mamea Lemalu réprésente quant à lui l’atout puissance du pack catalan. Derrière, les incontournables Tom Écochard, Julien Farnoux et Mathieu Acebes confirment leur statut et encadrent à merveille une paire de centres qui semble se trouver les yeux fermés. Associés depuis 2012 au cœur de l’attaque perpignanaise, les Tongiens Sione Piukala (32 ans) et Lifeimi Mafi le capitaine (35 ans) sont impliqués dans la grande majorité des essais usapistes. Avec ces joueur-là, l’Usap apparaît difficile à battre au deuxième échelon professionnel.

Lifeimi Mafi, ailier de Perpignan
Lifeimi Mafi, ailier de Perpignan

… et d’autres qui n’y parviennent pas

Le problème justement, c’est que Perpignan ne dispose pas toujours de ses hommes forts. Blessures, suspensions, usure… Turnover oblige dans un championnat réputé où l’endurance est souvent la clé du succès. Mais en Roussillon, si l’équipe-type semble irrésistible, les seconds couteaux ont plus de mal. Tel est le talon d’Achille d’une Usap ayant beaucoup misé sur la qualité. Au détriment de la quantité. Une faiblesse déjà pointée du doigt face à Nevers et Béziers, quand le staff Sang et Or avait tenté de ménager une partie de son effectif. Ou plus globalement lorsque les premiers pépins physiques se sont fait sentir. Conquête, animation offensive, défense… c’est l’ensemble des secteurs de jeu qui ont été touchés. Symptôme d'une "grande Usap" qui repose seulement sur une vingtaine d’éléments. Des joueurs qui ne pourront pas être alignés chaque week-end. Au risque, sinon, de ne pas répondre présents lorsque le Top 14 sera en ligne de mire.

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