Raconte-moi le dernier essai de ta carrière, Maxime Petitjean

"C’était une belle fin". Une phrase que nombre de joueurs ont rêvé de déclarer à l’aube de leur carrière. Maxime Petitjean l’a fait. À la 36e minute du match face à Mont-de-Marsan, le demi d’ouverture d’Aurillac file dans l’en-but pour permettre à son équipe de prendre le score. "Cet essai c’est la cerise sur le gâteau, surtout que je ne suis pas habitué à marquer beaucoup d’essais. C’était peut-être un petit signe du destin" sourit le joueur de 34 ans. Une juste récompense pour la légende du Stade Aurillacois qui disait ses adieux dimanche dernier à Jean-Alric après plus de 213 matchs disputés avec les Cantalous.

"Sur cet essai, je profite d’un bon travail des avants qui pilonnent près de la ligne puis j’envoie mon centre Alexandre Luatua percuter près des poteaux. La balle sort rapidement et je vois le centre d’en face qui commence à glisser. Je fais une feinte de passe pour que cela s’ouvre devant moi avant de plonger dans l’en-but 5 mètres plus loin". Cet essai permet aux joueurs d’André Bester et Thierry Peuchlestrade de se redonner un peu d’air après une "entame compliquée" et surtout de prendre les devants au score pour la première fois du match.

Boosté par un discours d’avant-match empreint d’émotions, le capitaine aurillacois ne voulait pas dire ses adieux au terrain sur une défaite : "Tout au long de ma carrière, ma famille m’a soutenu dans les bons comme dans les mauvais moments alors j’avais vraiment à cœur d’effectuer une belle sortie pour que tout le monde soit fier de moi". Finalement le Stade Aurillacois, porté par un Maxime Petitjean en état de grâce, finira par l’emporter 31-26. Pourtant la saison n’a pas toujours été rose pour celui qui aura passé 12 saisons dans le Cantal.

"Cela a été une saison un peu galère. Mon corps commençait à me donner quelques signes qu’il fallait arrêter. J’ai effectué tout le début de saison en tant que titulaire jusqu’à ce match à Biarritz où je loupe 3 pénalités. Je sors sous les sifflets du public et depuis ce jour-là, j’ai beaucoup moins joué….". L’expérimenté numéro 10 voit alors la fougue de son concurrent Joris Segonds prendre peu à peu le pas. Ayant perdu la confiance de son entraîneur, le demi d’ouverture doit finalement se résigner. "Il y a un mois, je me suis dit qu’il valait mieux arrêter ma carrière sur une bonne note plutôt que de finir aux oubliettes".

Un crève-cœur pour celui qui aura inscrit plus de 3000 points sous les couleurs aurillacoises devenant l’un des meilleurs marqueurs de l’histoire de la Pro D2. Figure du monde de l’Ovalie, le Corrézien de naissance a par ailleurs effectué plus de 70 matchs de Top 14 sous les couleurs de Brive, son club fétiche, puis de Dax. Une longue expérience passée dans l’élite du rugby français que le néo-retraité compte bien mettre à profit. "Aujourd’hui je suis en train de passer mes diplômes pour devenir entraîneur. J’ai la volonté de également à donner un coup de main au Stade Aurillacois parallèlement à ma formation". L’occasion de continuer à voir cet amoureux du rugby sur les bords du terrain pendant encore de nombreuses saisons.

Par Théo Combes