Lucas Blanc : Les montagnes russes d'un passionné !

Par Rugbyrama
  • Lucas Blanc
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  • Lucas Blanc - Albi
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LA PEPITE de PROD2 - Formé à l’UBB, son club de cœur, Lucas Blanc s’est ensuite révélé à Albi avant de rejoindre Nevers en mai dernier. Passé hier par des jours compliqués, le joueur nivernais savoure aujourd'hui tout en espérant des jours encore meilleurs demain. Portait d’un ailier passionné à l’ambition affirmée !

Vendredi 19 octobre 2007... Une date à oublier pour le XV de France, une date marquée d'une pierre blanche pour le jeune Lucas. Ce soir-là, l’équipe de France est battue par l’Argentine (10-34) lors de la "petite finale" de sa Coupe du monde. Pas suffisant pour lui retirer les étoiles qu’il a dans les yeux : Il vient de faire une haie d'honneur à ses idoles, Vincent Clerc en tête. Un moment fondateur pour le garçon de douze ans imprégné rugby depuis le berceau : "Cette soirée est incontestablement le moment moteur dans mon histoire avec le rugby !"

Dix années plus tard, il n’a pas encore la carrière d'un Vincent Clerc, un joueur auquel il était souvent comparé plus jeune, mais s’est déjà fait une belle place au soleil : Une place dans l’antichambre du Top 14 à savoir le Pro D2. Barré à l’UBB par Ashley-Cooper, Guitoune et consorts, alors que le club change de dimension (en 2016), il comprend que son avenir est ailleurs : "J'ai quitté mon club formateur, au sein duquel j'ai beaucoup appris, avec un pincement au cœur. Sans en vouloir à qui que ce soit, j’avais l'impression de pas avoir eu ma chance. C'est compliqué de voir que cela ne fonctionne pas alors qu'on met tout en œuvre. Cela fait partie du sport de haut niveau, il faut savoir l'accepter et complètement basculer."

La deuxième moitié de saison avec Albi ? Le meilleur souvenir de ma jeune carrière !

De bascule, il en question lorsqu'il répond favorablement aux sirènes d’Albi, une aubaine pour lui. Le but ? Emmagasiner du temps de jeu pour continuer de progresser dans une division "plus abordable (car présentant des effectifs moins étoffés) mais d'un super niveau." Un contact qui s'établit facilement avec le club albigeois mais une adaptation des plus compliquées pour le jeune ailier, lequel fut privé de temps de jeu durant la première partie de saison, bien malgré lui : "C'était compliqué de voir mon équipe en difficulté et de me sentir impuissant face à cette situation".

Lucas Blanc - Albi
Lucas Blanc - Albi

Une situation qui se décante lorsqu'on lui donne sa chance durant la deuxième partie de saison. Match après match, titularisation après titularisation, il illumine alors les pelouses du Pro D2 par sa vitesse et ses appuis de feu, qui plus est lors de matches couperets : "La deuxième moitié de saison fut le meilleur souvenir de ma jeune carrière. J'y ai pris beaucoup de plaisir et énormément appris en enchaînant des matches à fort enjeu. La confiance du groupe se ressentait sur le terrain". Preuve en est, il marque lors des trois dernières rencontres. Insuffisant pour sauver son club mais riche d'enseignements pour lui : "On a montré de superbes valeurs que j'avais perdues jusque-là. On a été solidaires dans la difficulté et cela me servira pour la suite de ma carrière. Cela m'a permis de me forger un certain caractère".

Impossible de refuser le projet neversois

Une descente d’Albi et des prestations de haute volée... Il n’en fallait pas plus pour que des clubs du Pro D2 se manifestent. Parmi lesquels Nevers, promu au projet attractif : "Nevers s'est positionné avec un projet ambitieux que je ne pouvais pas refuser. J'avais besoin de rebondir et d’accrocher ce wagon du Pro D2." Une évidence renforcée par le fort contingent d’anciens joueurs d’Albi qui avaient préalablement signé à Nevers, et qui se sont attelés à le conforter dans son choix. Alors pleinement convaincu, il se décide à quitter son sud-ouest natal... Pour la première fois de carrière. Nous sommes en mai dernier.

Lucas Blanc
Lucas Blanc

Une décision qu’il ne regrette aucunement aujourd’hui. "Ils (anciens joueurs d'Albi) avaient raison de me vanter les mérites du club, et nous sommes aujourd'hui tous contents d'être ici". Très sollicité au début de la phase aller, il l'est beaucoup moins aujourd'hui (sept matches disputés pour deux essais inscrits), sa dernière titularisation remontant au 3 novembre dernier et une défaite à Aurillac (23-33). Perfectionniste assumé, il travaille au quotidien pour enfin retrouver les terrains : "Je ne suis pas encore complètement satisfait de moi-même. Il faut que je me lâche et que j'arrête de me poser des questions. Je dois améliorer ma vision du jeu ainsi que mes replacements défensifs notamment. Dans le duel défensif et le jeu sans ballon je peux également mieux faire".

Je m'inspire des autres sans vouloir ressembler à personne

Dans cette optique de progression constante, il regarde avec attention un maximum de matches de rugby sans jamais que sa passion ne se retrouve entamée : "Je suis à fond rugby et prends autant de plaisir à suivre des matches de Top 14, de Fédérale 1, de Pro D2, de Super Rugby, ou encore de rugby à sept. Je m'inspire beaucoup de ce qui se fait et de toutes sortes d'ailiers y compris ceux de Pro D2. Je m'inspire mais j'essaie de mettre de ma personnalité parce que je veux ressembler à aucun autre joueur et avoir mes propres caractéristiques".

Lucas Blanc
Lucas Blanc

Une personnalité à polir et des progrès a accomplir pour voir loin, toujours plus loin. Satisfait et fier d’évoluer à Nevers aujourd'hui, il n'en demeure pas moins ambitieux pour demain. Le Top 14 ? Comme tout joueur de rugby français il l’espère. Avec son club formateur et ses anciens coéquipiers, dont Jalibert ? Il en rêve : "Je suis à fond UBB et ne manque jamais l'occasion de venir voir jouer mes copains. J'ai ce pincement au cœur qui revient lorsque je les vois évoluer sans moi mais suis surtout heureux pour eux. Je veux m'améliorer pour aller chercher le plus haut possible. Avec l'UBB ce serait génial mais si je devais évoluer en Top 14 sous les couleurs d'une autre équipe, ce serait bien aussi. Et pourquoi pas marquer un essai contre l'UBB, à Chaban (rires)".

Parmi ses rêves les plus fous, figure celui de revêtir le maillot du XV de France...

Avec les "grands" cette fois. Un maillot floqué du coq qu'il a porté à de nombreuses reprises, surclassé avec la génération 94 et auteur d'un Grand Chelem : "C'est un souvenir exceptionnel notamment ce dernier match à Tarbes contre l'Irlande". Fier d'avoir participé à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande avec cette même génération, il se souvient non sans émotion de cette demi-finale de Coupe du monde (en Italie) disputée et perdue avec ses copains de la génération 95 : "C'était extraordinaire malgré qu'on soit passé sous les roues du tracteur face aux "Blacks". En finissant quatrièmes, notre parcours restait positif. Allongé dans mon canapé, je me répète souvent à quel point j'ai de la chance. Ces supers moments rugby sont moteurs pour moi et me donnent envie d'aller le plus haut possible". Et pourquoi pas participer à une nouvelle haie d'honneur en plein Stade de France... En étant cette fois-ci à l'intérieur de la haie.

Par Johan Cailleux

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