Les Biarrots sont tombés les armes à la main

Il y a des gestes qui ne trompent pas. Après avoir commencé à fêter leur qualification pour les demi-finales de Pro D2, les Grenoblois ont improvisé une haie d’honneur aux Biarrots pour accompagner leur sortie. Si les Isérois ont produit de belles choses sur le terrain, ce fut également le cas des Basques. "Je ne suis peut-être pas objectif mais je sens que sur l’ensemble du match, on n’a pas joué contre une équipe plus forte que nous ce soir (samedi, ndlr)", estimait Gonzalo Quesada après la rencontre. "On travaille pour avoir un certain contenu, on l’a vu."

Amicalement, je vais exprimer ma haine et mon amour en même temps, Quesada

"Clairement on l’a senti et on le sait, il y avait la place", abondait Kylan Hamdaoui. "On y a cru jusqu’au dernier moment. On a joué seulement les dix dernières minutes de la première période. Après, on a fait une bonne seconde mi-temps mais malgré tout il y a toujours des petites fautes qu’on n’a pas réussies à gommer au fur et à mesure de la saison et qui nous coûtent cher à la fin. Il y a des regrets parce que clairement ce n’est pas passé loin."

Ce manque de maîtrise a été symbolisé en seconde période par le carton jaune d’Elvis Levi. Sans un doute un, si ce n’est le tournant de la rencontre. "Il nous fait un mal énorme à ce moment-là du match (69e minute, ndlr)", commentait Quesada. Le directeur sportif biarrot ajoutait un peu plus tard dans un sourire. "Je pense que je vais regarder et re-regarder ce match et je vais me faire plaisir à envoyer des images à certains joueurs pour partager la frustration. Amicalement, je vais exprimer ma haine et mon amour en même temps."

Un état d’esprit que je ne reverrai jamais dans une équipe à mon avis, M. Lucu

Si Quesada est frustré, il a salué "un bel état d’esprit, un engagement géant de la part de tous." Ses joueurs sont revenus plusieurs sur les talons des Grenoblois alors qu’ils ont compté trois fois entre dix et douze points de retard.

"On a tout donné. À voir les visages et les comportements dans les vestiaires, tout le monde s’est vidé. La chaleur a beaucoup pesé aussi mais on s’est accrochés, on n’a rien lâché", soulignait Maxime Lucu […] "(Tomber) les armes à la main, c’est la plus belle des fiertés. J’espère que l’on a rendu fiers tous les Biarrots restés à Biarritz, les familles, les copains. Je ne sors pas en ayant honte." Simplement "très déçu". "On avait eu ce match dimanche dernier contre Montauban qui nous avait redonné le sourire et l’espoir. Cet espoir on l’a eu jusqu’à la fin. Un grand merci à tous les mecs qui n’ont rien lâché et qui ont montré un état d’esprit que je ne reverrai jamais dans une équipe à mon avis."

Je suis triste, je me dis que je ne vais plus jouer avec tous mes potes, Hamdaoui

Le demi de mêlée du BOPB dresse un bilan positif de la saison malgré le contexte extra-sportif très compliqué avec lequel il fallait composer. "On s’était donné l’objectif de se qualifier, qui était vraiment réaliste au vu de notre demi-finale de l’année dernière, du groupe qui restait et des joueurs et du staff qui arrivaient. Forcément, il fallait être dans les six pour le club. Après, honnêtement, quand on vit des saisons comme ça, on prend dix ans d’expérience. Ce n’est pas facile tous les jours. On se dit de ne pas y penser mais c’est forcément pesant pour les mecs qui ne sont pas forcément gardés et qui donnent pourtant tout. Au vu de tout ce qui s’est passé, la saison est vraiment réussie."

La suite va s’écrire sans certains éléments comme Alban Placines ou Kylan Hamdaoui, entre autres. "Je suis triste, je me dis que je ne vais plus jouer avec tous mes potes, avec le staff, etc.", livrait l’arrière biarrot et futur parisien. "Ce qui m’a le plus marqué ces quatre ans, c’est partager du bonheur et du plaisir avec eux. Je suis content d’avoir fait ces quatre saisons avec des super mecs. On a quelques semaines encore où on va faire la bringue…"