Fidèle à sa philosophie, l'Usap peut désormais rêver du Top 14

  • Adrea Cocagi - Perpignan
    Adrea Cocagi - Perpignan
  • Lifeimi Mafi - Perpignan
    Lifeimi Mafi - Perpignan
  • Karl Chateau - Perpignan
    Karl Chateau - Perpignan
  • Mathieu Acebes - Perpignan
    Mathieu Acebes - Perpignan
  • Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
    Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
  • Patrick Arlettaz (Perpignan)
    Patrick Arlettaz (Perpignan)
  • Raphaël Carbou (Perpignan)
    Raphaël Carbou (Perpignan)
Publié le Mis à jour
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Malgré un statut de favori à assumer, la pression des phases finales et la pluie, invitée de dernière minute, Perpignan est resté fidèle à ses principes de jeu face au Stade Montois. Les Catalans ne sont plus qu’à quatre-vingt minutes de retrouver l’élite du rugby français. Match à suivre en direct sur Eurosport 2 à 15h.

C’était le match à ne pas perdre, la fête à ne pas gâcher. Ce dimanche à Aimé-Giral, les 14 466 spectateurs de la cathédrale catalane ne s’imaginaient pas revivre pareille mésaventure qu’en 2015, et cette élimination après prolongations contre Agen (32-32), en demi-finale d’accession. Dans un contexte totalement différent, les Sang et Or devaient cette fois-ci gérer leur statut d’épouvantails de la Pro D2, et la pression qui repose sur les épaules du favori à la montée en Top 14. Mission accomplie pour les coéquipiers de Lifeimi Mafi, restés fidèles à leur philosophie de jeu malgré une première demi-heure poussive.

Lifeimi Mafi - Perpignan
Lifeimi Mafi - Perpignan

Entre maladresses et signes de nervosité, les Roussillonnais ont semblé vouloir trop bien faire, trop vite, donnant au Stade Montois l’opportunité de rester au contact malgré (déjà) une nette domination catalane. Patience et lucidité ont alors été les maitre-mots d’une Usap alors bâillonnée. Mais dont les premières frasques offensives laissaient paraître des certitudes inébranlables.

Éblouissante troisième ligne

Auteurs de 105 essais au cours de la phase régulière, et gravitant autour d’une moyenne de 5,1 réalisations dans leur antre d’Aimé-Giral cette saison, les Sang et Or ne se sont pas réinventés ce dimanche. Sans surprise, et malgré son retard à l’allumage, la "touche Patrick Arlettaz" a permis aux Catalans de venir à bout d’un Stade Montois trop peu fringant. Larges vainqueurs il y a six mois jour pour jour en terres perpignanaises, les Landais n’ont cette fois-ci pas existé. Un carton rouge (Dan Malafosse, 46e) puis deux essais coup sur coup (Karl Chateau 50e, Mathieu Acebes 55e) ont très rapidement éteint les espoirs du SMR, battu en demi-finale pour la troisième saison d’affilée. Au coeur d’une rencontre devenue à sens unique, c’est Alan Brazo, plein de malice et d’opportunisme, qui vint débloquer le compteur de sa formation et délivrer les travées d’Aimé-Giral juste avant la pause.

Karl Chateau - Perpignan
Karl Chateau - Perpignan

Symbole d’une troisième ligne catalane qui a survolé la rencontre, Karl Chateau s’est offert l’essai du break au retour des vestiaires, et quelques minutes après avoir fait dégoupiller le deuxième ligne montois Dan Malafosse. Sans parler de la suprématie du Samoan Genesis Mamea Lemalu, qui n’aura trouvé du répondant que dans les charges du numéro 8 adverse Laurence Pearce.

Mathieu Acebes : "Des moments uniques"

Plus forte sur chaque impact et maître de la possession, l’Usap a finalement coupé court au débat. "Ce match a été très compliqué. D’autant plus avec cette belle averse qui a humidifié le terrain juste avant le coup d’envoi. Je peux vous assurer que ça a tapé sur le terrain. L’Usap est vraiment aller se la chercher" tempère Mathieu Acebes, qui ne manquait pas d’ironie après la rencontre : "Il y avait du soleil au retour du vestiaire. On s’est dit que c’était sympa ! Plus sérieusement, il fallait appuyer sur sur cette entame de seconde période. L’équipe n’a pas douté et a tenu son rang. Nous avons imposé notre jeu, et ça a fini par payer. Je pense qu’on les a usés physiquement" poursuit l’auteur du troisième essai catalan, au terme d’un véritable exploit personnel.

Mathieu Acebes - Perpignan
Mathieu Acebes - Perpignan

Habitué aux phases finales de Pro D2 avec Pau, le facteur X de l’Usap a tenu à féliciter son public : "J’ai rarement joué dans des stades comme ça. Ce sont des moments uniques." Chiffres à l’appui, les 14 466 spectateurs du stade Aimé-Giral ont battu le record d’affluence de l’Usap en deuxième divisant, datant de la précédente demi-finale, contre Agen en 2015. Une ambiance survoltée, qui n’a pas manqué de plaire à Patrick Arlettaz. "On fait ce métier pour vivre des émotions, et aujourd’hui, il y en avait beaucoup. Je suis très fier, c’est un groupe qui le mérite. On avait vraiment très envie de la gagner, vraiment" insistait l’entraîneur des trois-quarts perpignanais, avant d’ajouter une touche d’humour : "Je n’aime pas passer pour un menteur. Quand je suis arrivé il y a un an et demi, j’ai dit aux joueurs qu’Aimé-Giral était le pire lieu pour perdre quand on joue au rugby, mais surtout que c’est le plus bel endroit du monde quand on y gagne. Et je suis content, car ils ont tous confirmé que j’avais dit la vérité."

Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP

Et maintenant, Grenoble

À peine la joie d’une importante victoire évaporée, qu’à Perpignan les esprits vont très rapidement devoir se tourner vers une échéance encore plus capitale. Une finale de Pro D2 dimanche prochain à Toulouse, et quatre vingt minutes qui pourront reconduire l’Usap vers l’élite du rugby français. "Il faut se projeter, mais pas ce soir. Je n’en ai pas envie et j’en suis incapable de toute façon. Mais ne vous inquiétez pas, on sait que ne nous sommes pas encore champions" lâchait Patrick Arlettaz, encore sous le coup du succès de sa formation.

Patrick Arlettaz (Perpignan)
Patrick Arlettaz (Perpignan)

Plus lucide, Raphaël Carbou insistait sur le fait que "les compteurs sont remis à zéro. Il va falloir reproduire le même effort". D’autant qu’en face, Grenoble vient de faire gonfler les statistiques des équipes parvenant à gagner une demi-finale à l’extérieur. "Je pense qu’on va s’accorder quelques heures de répit, mais ce soir nous restons ensemble avec le staff pour basculer de suite sur Grenoble. La semaine va être longue, je suis très impatient à l’idée de jouer cette finale, et on a tous à coeur de finir le travail" conclue le talonneur de l’Usap. Raphaël Carbou, qui incarne avec Enzo Forletta, Alan Brazo ou encore Julien Farnoux, cette génération qui a débuté son parcours en Pro D2 avec Perpignan en septembre 2014. Une bande de mecs qui rêve du Top 14 depuis tant de temps.

Raphaël Carbou (Perpignan)
Raphaël Carbou (Perpignan)
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