Biarritz, Bourgoin, Narbonne : les 3 rescapés racontent leur été tourmenté
PRO D2 - Après des semaines de lutte dans les coulisses, Biarritz, Bourgoin et Narbonne ont réussi à écarter la menace de rétrogradation administrative en Fédérale 1. Un combat qui a eu un impact sur les effectifs professionnels, forcément marqués par la peur de l'inconnu.
Lorsque le communiqué glacial de la LNR est tombé, à la fin du mois de mai, supporters et employés du CSBJ ont cru revivre un cauchemar traumatisant. Il y a quatre ans déjà, le club isérois, empêtré dans un marasme financier, avait dû abandonner sa place en Pro D2 et son statut professionnel. L'issue fut bien moins dramatique cette année, mais n'a pas manqué de réveiller quelques démons : On commence à avoir l'habitude des étés mouvementés à Bourgoin mais ce n'était pas évident, confie le capitaine Bogdan Leonte, déjà là lors de la rétrogradation en 2012. On se pose des questions, on ne sait pas trop ce que va devenir le club. On garde forcément ça dans un coin de la tête pendant la préparation. Après, on n'avait pas de temps à perdre donc on s'est dit qu'on allait laisser faire les dirigeants et que nous, joueurs, allions nous occuper du sportif pour ne pas rater le début de championnat.
Deuxième frisson d'affilée pour le BO
Le Biarritz Olympique n'a pas tout à fait le même vécu, mais a également failli disparaître l'été dernier. Il était alors question de fusion avec Bayonne pour donner une chance au rugby basque de perdurer au haut niveau, parce que Serge Blanco, l'ex-président biarrot, avait déjà anticipé une situation financière périlleuse à court terme. Un rapprochement avorté, mal vécu à l'époque mais qui a servi malgré lui au moment d'affronter cette nouvelle épreuve estivale, comme l'explique le demi de mêlée Maxime Lucu : Il y avait eu cette histoire de fusion l'an dernier et, là, cette affaire de descente à laquelle on ne s'attendait pas du tout. L'expérience de l'été précédent nous a aidé à nous focaliser sur le rugby. Le fait que Biarritz ait été rassuré plus tôt que les autres sur sa situation y a aussi contribué.
Herjean : "un effet de panique"
Contrairement à ses deux camarades d'infortune, le RCNM n'a pas connu pareille peur du vide dans son passé récent. Pour les joueurs, ce fut une plongée à froid dans un grand bain d'incertitude. Avec, en bonus, un changement de président dans la confusion, accompagné de quelques dommages collatéraux sur le plan sportif.
Le capitaine Étienne Herjean raconte ces moments particulièrement pénibles pour tout un groupe : Ça nous est tombé dessus ! On a fini le championnat sans jouer ni le haut de tableau ni la descente et chacun est parti en vacances en se disant qu'il pouvait couper quatre semaines. Puis on a appris cette relégation dans les médias et il y a eu forcément un effet de panique. On essaie de faire abstraction mais c'est compliqué. Il y a des avenirs en jeu. Pour ceux qui ont une famille, c'était envisager de changer de club ; pour tous, la question était de savoir si on allait continuer à jouer en pro. Entre ça et les changements de gouvernance, disons qu'on a hâte de redémarrer le championnat et de tirer un trait sur cette intersaison compliquée. Avec la reprise du championnat ce jeudi, le sport reprend sa place en Pro D2. Pour quelques mois au moins...
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