Aurillac à rebours du rugby moderne

Par Rugbyrama
  • Le Stade Jean-Alric d'Aurillac
    Le Stade Jean-Alric d'Aurillac
  • La joie de Jeremy Davidson (Aurillac) - 28 mai 2016
    La joie de Jeremy Davidson (Aurillac) - 28 mai 2016
  • Théo Nanette
    Théo Nanette
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PRO D2 - Aurillac, son budget riquiqui et son ambiance familiale détonnent dans un rugby de plus en plus professionnel : mais peut-être faudra-t-il s'y habituer puisque les Cantaliens peuvent accéder à l'élite en cas de victoire en finale de Pro D2 contre Bayonne samedi à Toulouse (16h15).

Je n'ai pas de sueurs froides par rapport au fait d'être à 80 minutes du Top 14. Nous sommes des compétiteurs et nous irons en finale pour gagner, assure le président Christian Millette, à la tête du club depuis 23 ans. A 63 ans, ce notable local, directeur d'un hyper-marché de cette préfecture de 26 000 habitants, également vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Cantal, a accompagné l'évolution du Stade aurillacois vers le professionnalisme, notamment depuis 2007 après une année en Fédérale 1.

Ce purgatoire a provoqué un changement de politique et le passage comme entraîneur de Pierre-Henry Broncan (2009-2011), désormais en charge de la défense et responsable du recrutement au Stade toulousain, a été déterminant. Broncan puis l'Irlandais Jeremy Davidson, qui lui a succédé en 2011, ont contribué à mettre en place un effectif, devenu entièrement professionnel depuis cinq. Clé de la réussite : des contrats de longue durée, pour freiner le pillage à chaque intersaison et assurer une réelle stabilité.

La joie de Jeremy Davidson (Aurillac) - 28 mai 2016
La joie de Jeremy Davidson (Aurillac) - 28 mai 2016

Malgré cette professionnalisation, plusieurs joueurs parmi les 37 sous contrat sont encore pluri-actifs, à l'image de Paul Boisset. Chef d'entreprise, le demi de mêlée (29 ans) partage son temps entre les entraînements, les matches et la direction de la blanchisserie familiale qui porte son nom. Cela me permet de garder les pieds sur terre, dit-il.

Savoir-faire dans le recrutement

Avec un budget de seulement 4,7 millions d'euros (qui pourrait monter à 8 millions en cas d'accession en Top 14), dont 2,7 millions d'euros de masse salariale, le Stade aurillacois fait preuve d'un réel savoir-faire dans le recrutement. Chez les pros comme chez les jeunes. Aurillac bénéficie de la proximité de Clermont. Le Cantal peut constituer un tremplin pour les Espoirs recalés du grand voisin.

En trois ans, ils sont sept Clermontois (Baptiste Hézard, Maxime Granouillet, Arthur Roulin, Théo Nanette, Bastien Colliat, Giorgi Sharashidze et Romain Briatte) à avoir rejoint Aurillac à la recherche de temps de jeu. Sportivement, le Stade aurillacois peut présenter quelques similitudes avec le Bourgoin des années 1990 même si le CSBJ pouvait compter sur la générosité de son président-mécène Pierre Martinet, PDG de la société éponyme, pour boucler son budget.

Théo Nanette
Théo Nanette

A Aurillac, les entrepreneurs locaux qui entourent Christian Millette n'ont pas la fortune de Martinet mais assurent une bonne gestion financière et surtout humaine pour tirer le meilleur d'une équipe sans vedette qui contribue à promouvoir la ville connue avant tout par les bulletins météo et le Festival international de théâtre de rue, en août. Ainsi, le bouche à oreille fonctionne bien notamment pour le recrutement des joueurs étrangers qui apprécient l'ambiance conviviale régnant autour du club. Pour preuve, les supporters se sont arraché en deux jours les 4 000 places allouées au club pour assister à la finale.

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