Skrela: "La Coupe du monde 2007 reste le moment le plus compliqué de ma carrière"

  • David Skrela en 2007 face à l'Argentine
    David Skrela en 2007 face à l'Argentine
  • David Skrela cette saison
    David Skrela cette saison
  • David Skrela (Colomiers)
    David Skrela (Colomiers)
  • David Skrela en 2013 avec Clermont
    David Skrela en 2013 avec Clermont
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PRO D2 - Après 18 ans au plus haut niveau, couronnés de trois titres de champions de France, un titre de champion d'Europe et deux Coupes du monde disputées, David Skreka (23 sélections), 37 ans, mettra un terme à une riche carrière en fin de saison. Avec peut-être une demi-finale à la clé...

Après une carrière très riche, vous allez mettre un terme un votre carrière ne fin de saison à 37 ans. Pourquoi ?

David SKRELA: J'avais prévu d'arrêter l'année dernière mais vu notre saison, je sentais qu'on avait la capacité de faire à nouveau une très belle année. Du coup, j'ai prolongé d'une année supplémentaire. Je ne me suis pas trompé puisqu'on est toujours à la lutte pour se qualifier cette année. Tant qu'il y avait de l'envie et du plaisir, je me suis dit que je pouvais continuer. Mais cette année, j'ai eu pas mal de pépins physiques. Mon corps a de plus en plus de mal à récupérer. Ce n'est pas la peine de trop pousser et de faire la saison de trop même si j'adore toujours jouer. Je n'ai pas envie de passer une saison galère. Pour moi, c'est le bon moment.

Je crois que mon corps n'en peut plus. Il a tout donné

Sentez-vous ce genre de chose ?

D.S: À un moment, il faut se rendre à l'évidence. J'ai joué vendredi dernier et cela commence à aller mieux aujourd'hui (mercredi)... Je crois que mon corps n'en peut plus. Il a tout donné.

Comment gérez-vous ces derniers moments sur les pelouses ?

D.S: Je prends du plaisir. À l'entraînement et avant les matches, aussi sur le terrain. Après, je ne vivrais plus ces moments. Cela fait partie de ma vie depuis un petit moment donc je pense que je vais avoir un petit moment compliqué comme tous les joueurs qui arrêtent. Cela risque d'être compliqué mais d'autres y sont passés et ont réussi à tourner la page.

David Skrela cette saison
David Skrela cette saison

Appréhendez-vous ce moment ?

D.S: Évidemment, on se pose des questions. J'adorais ce que je faisais. C'était mon métier mais c'était surtout ma passion. On se demande toujours si on va pouvoir retrouver quelque chose d'aussi passionnant. Je me levais tous les matins avec l'envie d'aller m'entraîner et de jouer. Je sais que ce n'est pas le cas pour toutes les personnes. C'est parfois plus compliqué. Est-ce qu'on est capable de faire autre chose que du rugby ? Il y a beaucoup de questions. C'est un changement de vie total. Notre vie est rythmée par le rugby. On joue le week-end et on part en vacances décalées. On se pose énormément de questions sur ce qui va se passer après.

Je voulais avoir le choix au lieu de subir ce moment sans savoir quoi faire

Qu'allez-vous faire après la fin de saison ?

D.S: J'ai déjà une double activité. Je fais cela les après-midi quand je ne m'entraîne pas. Je possède une société à Toulouse dans la gestion du patrimoine, les assurances et les crédits. Je voulais avoir plusieurs pistes pour avoir le choix à la fin de ma carrière. J'ai passé mes diplômes lors de mon passage à Clermont pour préparer mon après rugby. Je voulais avoir le choix au lieu de subir ce moment sans savoir quoi faire. Quand on a un but, je pense que cela permet de moins réfléchir.

Et on parle aussi d'un poste de consultant dans le staff à Colomiers...

D.S: Rien n'est encore défini mais je pourrais m'occuper un peu du jeu au pied et aussi du centre de formation. Rester dans le rugby sans être impliqué tous les jours à 100% comme lorsque j'étais joueur. Mon rôle serait de détecter et guider les jeunes qui ont le potentiel pour jouer en équipe première à Colomiers.

David Skrela (Colomiers)
David Skrela (Colomiers)

Était-il important pour vous de garder un pied dans le rugby ?

D.S: Couper du jour au lendemain aurait peut-être été un peu compliqué pour moi. Certains le font mais le club m'a proposé cette option et je pense que cela va se faire même si rien n'est finalisé. Cela va me permettre de rester au contact de l'équipe première par le biais du jeu au pied et des tirs au but sans oublier la formation. Cela me permet un peu de toucher à tout et après on verra, tout est possible.

Pourriez-vous entraîner par la suite ?

D.S: On verra mais pas cette année. C'est très compliqué et cela prend énormément de temps. On pense vraiment tout le temps à l'équipe. Encore plus que quand on est joueur. Cela peut même vous ronger. J'avais envie de couper un peu avec cela et d'avoir quelques week-ends pour profiter de ma famille. Après, on verra. Je ne me ferme pas la porte. Je verrais en fonction de mes envies et des opportunités.

Les titres sont importants mais certains joueurs ont marqué ma carrière. J'ai toujours autant de plaisir à boire un coup avec eux

Quel est votre plus grand souvenir ?

D.S: Les premiers titres sont toujours des moments un peu spéciaux. Que ce soit en championnat ou en Coupe d'Europe. Ce sont des moments qui marquent une carrière. Il y a aussi des défaites au fin fond de l'Ecosse. Mais surtout, je suis heureux d'avoir rencontré mes anciens coéquipiers, qu'ils soient Parisiens, Toulousains, Clermontois ou Columérins. C'est toujours un plaisir de partager avec eux lors de nos rencontres. C'est le plus important pour moi. Les titres sont importants mais certains joueurs ont marqué ma carrière. J'ai toujours autant de plaisir à boire un coup avec eux.

David Skrela en 2013 avec Clermont
David Skrela en 2013 avec Clermont

Et le pire ?

D.S: Il y en a aussi quelque uns. J'ai perdu quelques finales. Mais la Coupe du monde 2007 reste le moment le plus compliqué de ma carrière.

Pourquoi ?

D.S: Parce que j'ai joué le premier match contre l'Argentine (défaite 12-17). Ce n'est pas le meilleur match de l'histoire. En plus, je me blesse sur cette rencontre et je n'ai rejoué qu'un match par la suite. Après, cela va très vite. Quand vous n'êtes pas bon et que votre remplaçant est meilleur, vous perdez votre place. C'était en France avec une énorme pression médiatique donc cela a été compliqué. Cela a été un mauvais moment à passer mais cela fait aussi grandir.

Auriez-vous aimé jouer ailleurs qu'en France ?

D.S: J'aurais pris du plaisir à jouer en Australie mais je pense que je n'avais pas le niveau pour évoluer en Super 15. J'ai eu l'opportunité d'aller à Leicester une année juste avant d'aller au Stade français mais je ne regrette pas mon choix. J'ai joué avec des supers joueurs.

On est 5e au bout de 28 journées. Cela veut dire quelque chose

Revenons à la saison de Colomiers...

D.S: Je savais qu'on allait faire une grosse saison mais la lutte pour les demi-finales me paraissait compliquée. On fait un très belle saison. On a eu moins de trous d'air que l'an dernier. On a réussi à gagner des matches importants à domicile face à de grosses équipes. Avec la victoire à Montauban, on bascule dans le bon groupe. On est encore à la lutte avec Perpignan et Béziers. Tout reste possible. C'est une belle saison.

Que vous souhaitez-vous pour terminer ?

D.S: Tout simplement d'aller en demi-finales et puis après, on verra... On travaille tous pour être le plus performant possible. On mérite notre place. On est cinquième au bout de vingt-huit journées. Cela veut dire quelque chose. Il reste deux matches à jouer contre Bourgoin et un autre à Carcassonne. On verra.

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