Tranier: "J’ai perdu espoir plus d’une fois"

  • Laurent Tarnier, en juillet, lors du stage organisé par Provale - Photo : Provale
    Laurent Tarnier, en juillet, lors du stage organisé par Provale - Photo : Provale
  • Laurent Tranier, lors du stage organisé par Provale à Colomiers - Photo PROVALE
    Laurent Tranier, lors du stage organisé par Provale à Colomiers - Photo PROVALE
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Champion de France de Pro D2 avec Lyon en mai dernier, Laurent Tranier n’avait pas été prolongé. Sans club à l’intersaison, il s’était engagé avec Angoulême en Fédérale 1 jusqu’à cette signature comme joker médical à Tarbes début janvier. Il revient sur ces derniers mois, pas toujours faciles à vivre.

Quel regard portez-vous sur cette expérience en Fédérale 1 avec Angoulême ?

Laurent TRANIER : Et bien une expérience un peu compliquée... Tu es champion de France de Pro D2 et tu te retrouves sans club. Petit à petit, ça repart en se disant qu’il ne faut pas lâcher. Tout le monde te dit qu’il ne faut pas lâcher mais dans ta tête, tu penses que tu vas craquer et tu te dis : j’arrête tout ! Au final, tu t’accroches un petit peu. J’ai eu deux ou trois contacts qui ne s’étaient pas concrétisés et il y a eu Tarbes, donc ça fait du bien.

En plus, le SA XV montait tout juste de Fédérale 2...

L.T.: Oui mais j’ai choisi ce club parce qu’il gardait un statut et une ossature professionnels. Ils continuaient à mettre en place cela. C’est pour ça que j’ai choisi d’aller à Angoulême, pour garder le même rythme d’entraînement, les mêmes semaines. Sur la partie rugby, c’était comme un club pro avec des séances avec un préparateur physique.

Vous y avez trouvé de bonnes personnes pour vous accompagner ?

L.T.: Je connaissais déjà pas mal de joueurs qui étaient là-bas donc cela a facilité mon intégration. Après, le club a essayé de tout faire pour que je sois bien et j’ai rencontré de très bonnes personnes sur Angoulême. Je vais rester en contact avec eux.

Quand tu n’as rien, tu te poses pas mal de questions

La Fédérale 1 est-elle un bon moyen pour se relancer ou peut-elle être un piège ?

L.T.: Cela peut vite être un piège quand on est sorti du système. Cela reste la Fédérale 1, qui est semi-professionnelle. Du coup, il y a moins de visibilité, certains matches sont beaucoup moins agréables car il n’y a pas beaucoup de jeu. C’est plus compliqué et ça peut aller vite vers le bas, surtout derrière. Devant, un première ligne peut plus facilement rebondir qu’un trois-quarts.

Il ne faut pas se morfondre et tout le temps garder espoir...

L.T.: Oui voilà, après ce n’est pas forcément facile. J’ai perdu espoir plus d’une fois et heureusement que mon entourage m’a fait garder l’espoir et l’envie de vouloir rebondir.

Laurent Tranier, lors du stage organisé par Provale à Colomiers - Photo PROVALE
Laurent Tranier, lors du stage organisé par Provale à Colomiers - Photo PROVALE

Vous vous êtes dit "j’arrête" à plusieurs moments ?

L.T. Je me le suis dis plusieurs fois ! Surtout quand est arrivé fin mai, début juin. Quand tu n’as rien, tu te poses pas mal de questions : Qu’est-ce que je fais ? Où je vais ? Pourquoi je vais en Fédérale 1 dans tel ou tel club parce que j’avais plusieurs contacts ? Tu te poses cinquante mille questions ! Est-ce que j’arrête et je rentre auprès de ma famille ? Est-ce que j’ai bien profité du rugby et je fais la suite ?

Si Tarbes me propose de prolonger, je n’hésiterais pas une seconde !

Et là, Tarbes est arrivé... À quand remontent les contacts ?

L.T.: J’ai eu des contacts un peu avant la trêve de Noël. J’étais très content de l’intérêt qu’ils ont porté pour moi. On s’est rencontré, tout s’est bien passé et on espérait que cela se concrétise pendant la trêve pour pouvoir prévoir le déménagement, l’installation, l’arrivée et reprendre dès le lundi suivant. Finalement, cela s’est fait le jour de la reprise.

Et vous n’avez pas hésité pas une seule seconde, vous avez foncé ?

L.T.: Ils m’ont appelé le lundi matin à 11h30 et ils m’ont dit : "il faut que tu soies là ce soir pour signer" ! Donc j’ai fais un sac, j’ai pris ma voiture, je suis parti et je suis venu signer. J’ai foncé. Sur l’instant, j’ai laissé ma femme et mon petit à Angoulême.

Comment prenez-vous, du coup, cette signature à Tarbes ? Comme un tremplin ? Pour s’y inscrire sur le long terme ?

L.T.: Pour l’instant mon avenir n’est pas fait. Je suis à Tarbes, qui m’a fait confiance en allant me chercher en Fédérale 1. S’ils me proposent de prolonger, je n’hésiterais pas une seconde. Pour moi, c’est un cadeau énorme qu’ils m’ont fait. Si demain ils me font une prolongation, je signe tout de suite. Je ne vais pas chercher à aller voir ailleurs, à moins d’avoir une très grosse opportunité. Aujourd’hui, je vais tout faire pour essayer de rester à Tarbes le plus longtemps possible.

Plus vite on sera maintenu, plus vite on sera un peu plus libérés

Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir relancer sa carrière quand on a connu la Fédérale...

L.T.: Ah non ! C’est une chance. Je suis un privilégié. Maintenant il faut que je la saisisse. Ils m’ont apporté de la confiance. A moi d’essayer de leur rendre du mieux que je peux.

Qu’est-ce qui vous a été demandé ? D’accrocher le maintien le plus vite possible ?

L.T.: Ils ont eu pas mal de blessés dont un arrêt de carrière obligatoire d’un trois-quarts centre. Après, il y a Maxime Veau qui s’est blessé sur le dernier match avant la trêve. Ça a précipité les choses, le fait qu’il fallait des joueurs. Maintenant, plus vite on sera maintenu, plus vite on sera un peu plus libérés.

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