Martin: "Je suis déçu de laisser mes potes"

Qu’est-ce qui vous a contraint à prendre votre retraite ?

Rémy MARTN: Depuis plusieurs semaines, j’avais mal au bras et à l’épaule mais je n’ai pas l’habitude de me plaindre donc je n’ai rien dit. Mais la douleur devenait de plus en plus forte, les anti-inflammatoires n’agissaient pas et j’ai un peu fondu musculairement  donc j’ai évoqué le problème avec Ludovic Denais, le docteur du club, à la reprise début janvier. J’ai passé une IRM qui a révélé une double hernie. Le docteur a décidé de me mettre au repos puis il a joint à Bordeaux le professeur Bernard, spécialiste référent de la LNR. Ce dernier m’a dit d’arrêter le rugby. Les médecins m’ont conseillé de me faire opérer rapidement donc lundi j’ai pris la décision de me faire opérer ; l’opération est programmée pour le mardi 20 janvier.

(Le docteur Denais intervient : le chirurgien n’enlèvera qu’une hernie. La seconde ne nécessite pas d’intervention mais elle contre indique à la pratique du rugby. Donc à la question est-ce qu’il rejouera ? La réponse est non.)

Quelle a été votre réaction après appris cette nouvelle ?

R.M.: Forcément, c’est dur car ce n’était pas prévu et malgré la douleur, je voulais m’entraîner normalement. J’avais envie de continuer, j’étais à la recherche de mon meilleur niveau mais je me sentais bien. (Très ému) Je n’avais pas envie d’arrêter mais pour ma santé et pour pouvoir continuer à jouer avec mes enfants j’ai été forcé d’arrêter. Je suis déçu de laisser mes potes… J’étais en fin de contrat en juin mais avec le club, on discutait pour prolonger d’un an.

J’ai une seconde vie qui commence, la vie après le rugby et si je m’accroche je suis sûr qu’elle sera belle

Que retiendrez-vous de cette longue carrière ?

R.M.: Plein de choses ! Le titre de champion de France avec Aubenas en Fédérale 1 contre Graulhet en 1999. Puis les trois titres de champion de France avec le Stade français, le club qui m’a lancé et qui a fait ma carrière. Je pense aussi bien sûr à l’équipe de France avec le Grand Chelem en 2002 puis la participation à la Coupe de monde en 2007… Ces quelques souvenirs sont les plus beaux.

Avez-vous des projets de reconversion ?

R.M.: J’ai plein d’idée mais rien de concret car tout est allé très vite, ça a été brutal, c’est dur à encaisser,  je n’y étais pas préparé et je n’avais pas envie de l’entendre. Je ne sais pas faire deux choses en même temps et je me consacrais à mon métier de rugbyman. Mais j’ai une seconde vie qui commence, la vie après le rugby et si je m’accroche je suis sûr qu’elle sera belle.