La Section paloise est-elle intouchable?

  • Damien Traille et les Palois n'en finissent plus de gagner
    Damien Traille et les Palois n'en finissent plus de gagner
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Avec neuf victoires en dix matchs, la Section Paloise impose un rythme effréné en tête du championnat. Au tiers de la compétition, on ne voit pas qui pourrait venir la déloger de son fauteuil de leader.

Qui aurait imaginé que les Palois infligeraient une telle fessée à Biarritz? Peu de monde et pourtant des signes avant-coureurs le laissait supposer. Vexés comme des poux d’avoir été battus une semaine plus tôt dans les Landes, suite à un non-match, les Vert et Blanc avaient la rage. Je ne sais pas si c’est le fait qu’on était vexé, mais on avait une grosse envie de bien faire et de remettre les pendules à l’heure, a reconnu le capitaine Julien Fumat. Il est vrai que, durant la semaine, Simon Mannix avait secoué son monde à l’occasion d’une séance vidéo qui a marqué les esprits. Même Damien Traille, fort de ses 86 sélections en équipe de France, a reconnu que cette dernière n’avait pas été de tout repos. Quand le manager sportif de la Section n’est pas satisfait de ses troupes, il le fait savoir sans détour. Après avoir enchaîné huit victoires on s’est cru trop beau et on l’a payé, estima pour sa part le très serein Jean Bouilhou. Or, à chaque match, tout est remis en question. Désormais, il faudra garder la tête froide et ne pas se laisser bercer par le son des sirènes. À bon entendeur…

Pau écrase la concurrence

Au tiers du championnat, les Palois possèdent treize points d’avance sur leur dauphin Albi. Au-delà de ce bilan comptable largement positif, il convient de citer les bonus offensifs engrangés à la maison contre des équipes comme Aurillac, Agen, Albi et Biarritz. Neuf victoires en dix matchs, la Section écrase la concurrence et marche sur les traces de Lyon l’an dernier et d’Oyonnax celle d’avant. Mais est-elle pour autant intouchable? Certes pas, et Mont-de-Marsan l’a démontré, rétorque Frédéric Manca en charge du jeu au pied des Palois. Nous sommes loin d’être intouchables. Même si on joue tous les matchs pour les gagner, chacun d’eux représente un danger. Quel que soit l’interlocuteur croisé, qu’il appartienne au staff ou à l’équipe, le discours est convenu et personne ne veut par superstition, peut-être, évoquer une éventuelle montée en Top 14. Là aussi, le berger Simon Mannix veille au grain au cas où une brebis s’égarerait. Pourtant l’idée fait son chemin et quelques-uns lâchent des bribes au fil des conversations. Les équipes qui partent en trombe, on les retrouve souvent en haut à la fin, concéde le capitaine Fumat. Seul le président Bernard Pontneau se laisse emporter par l’euphorie à l’issue de la victoire face à Biarritz: Avec le groupe qu’on a, je crois qu’on va pouvoir aller chercher autre chose et commencer à rêver, lâcha-t-il.

L'année de la Section?

En regardant attentivement le calendrier, on est en droit de se demander comment la Section pourrait se prendre les pieds dans le tapis lors des cinq matchs à venir. Elle va, en effet, recevoir deux fois au Hameau, -(Perpignan et Tarbes) et se déplacer trois fois à Colomiers, Montauban et Carcassonne. Lors de ces déplacements, on la voit mal ramener trois défaites ou, du moins, ne marquer aucun point. Pendant ce temps, il est difficile aussi de penser que ses poursuivants parviendront à gagner tous leurs matchs. Le championnat est-il d’ores et déjà joué? Non, le championnat n’est pas tué et ne le sera pas à la trêve, martèle Frédéric Manca. Il restera quinze matchs à jouer et ce serait utopique de penser que c’est dans la poche d’autant que le calendrier retour sera compliqué. On a bien compris le message, l’humilité prônée par Simon Mannix a fait école. Si la prudence est de mise côté sportif, les supporters, eux, commencent à croire à la montée en Top 14. Ancien joueur de rugby, abonné depuis des lustres au club Vert et Blanc, Yves appartient à ces passionnés qui pensent que c’est l’année de la Section: Depuis la descente en Pro D2, c’est la première année que je sens la Section aussi proche du bonheur, témoigne-t-il. Elle pratique un jeu abouti et l’équipe dégage puissance et maîtrise. Si on a une quinzaine de points d’avance sur le second à la trêve, les carottes seront cuites. Les autres n’auront plus en tête que de se déchirer entre eux pour les quatre autres places qualificatives aux demi-finales. Il suffira de gérer à la maison. Ce groupe a du vécu, il est quasiment intouchable! Et s’il ne monte pas cette année, le soufflet risque de retomber ensuite. La Section n’a sans doute jamais été aussi proche du bonheur. Elle a tous les atouts dans son jeu pour y parvenir. À condition, toutefois, de continuer d’abattre les bonnes cartes au bon moment.

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