A Lyon, Mignoni n'a vraiment pas tardé pour donner de la voix
Nommé un peu à la surprise générale entraineur principal du LOU à l’intersaison, Pierre Mignoni a rapidement pris ses marques au Matmut Stadium. Associé à Sébastien Bruno, autre nouveau venu, et à l’Anglais David Ellis, ils auront pour mission de redorer l’image du club. Le Top 14 ? Chaque chose en son temps…
Il en a déjà perdu sa voix, mais pas son sourire. En quelques semaines seulement, Pierre Mignoni a réussi à marquer de son empreinte la vie quotidienne du club. Il suffit de voir l’intensité et le rythme des premières séances d’entrainement et de les comparer avec celles de la saison passée pour comprendre le net changement de cap pris par le Lou.
Il a fallu le convaincre de venir à Lyon
Dans l’ovalie, convaincre un homme de quitter Toulon pour Lyon, ce n’est pas une sinécure. Pourtant, c’était la mission du président Yann Roubert quand il a rencontré Pierre Mignoni au printemps dernier.C’est ce que j’ai dit à Yann quand on s’est vu. Au début, je ne voulais pas trop bouger de Toulon. Si je viens ici, c’est pour avoir un vrai projet avec des joueurs pour pouvoir le faire. À partir de là, j’ai senti une vraie volonté de la part du club, explique l’ancien demi de mêlée qui ajoute ne pas avoir été séduit que par le poste, on ne vient pas ici pour avoir une promotion. Sinon, je serais resté à Toulon où je n’étais pas trop mal. Le plus gros challenge pour nous, c’est créer l’esprit dans ce groupe et dans ce club. En plus d’être le nouveau numéro 1, il a tout à (re)construire.
Ecrire une nouvelle page du club
Faire l’ascenseur est sûrement ce qu’il y a de plus frustrant en sport ; de ne pas réussir à stabiliser un club. Le duo voit donc plus loin que la saison prochaine. Pierre Mignoni veut écrire une nouvelle page, commencer une autre histoire et on veut l’écrire nous ! Il va déjà falloir changer l’image que peut avoir le Lou. Ce qui m’énerve, c’est quand j’entends dire qu’à Lyon il n’y a pas de valeurs. On va essayer de leur montrer qu’ils ont tort, lance Sébastien Bruno. Cependant, ne demandez pas (pour le moment) à Pierre Mignoni si son équipe est favorite en Pro D2, car il vous répondra à coup sûr, favori de quoi ? On n’a pas fait un match ! Quel est alors son objectif ? Mon but est de donner une image positive de ce groupe et de ce club. Remonter ? Cela va être la conséquence de ce que l’on va faire. On sera favori que si l’on fait ce qu’il faut. Si je sens des mecs qui ont envie, je vous dirai que l’on va monter. Pour l’instant je suis dans l’objectif de construire ce groupe.
Entre travail, humilité, et rigueur
Il y a une mayonnaise à faire prendre, arriver à jouer ensemble, avoir une âme et un collectif, ajoute Sébastien Bruno mais pour cela il faut qu’il se passe des choses dans le groupe. Il a besoin de vivre sur le terrain et en dehors, dit Pierre Mignoni qui ne craint pas d’avoir des joueurs parfois réputés caractériels, à l’instar du troisième ligne anglais Carl Fearns. Alors quelle est sa méthode ? J’ai dit aux garçons que s’ils voulaient venir ou rester à Lyon, je voulais des joueurs qui veulent gagner et s’entrainer. Je ne supporte pas les mecs qui sont là pour être là. Le Lou Rugby maintenant, c’est ça ! Maintenant, il faut que les choses soient à leur place, que tout le monde soit à sa place. On a créé ou recréé des postes. On a besoin de stabilité et de sérénité, de travail et que chacun reste dans son domaine tout en essayant d’être le meilleur possible. Si on fait ça, je ne suis pas inquiet. Le LOU donnait en effet l’impression d’être jusque ici un navire avec plusieurs capitaines.
Avant tout des bases solides
Le LOU doit d’abord se retrouver sur le terrain, le seul révélateur. Pierre Mignoni et son staff ont ainsi ciblé très tôt les problèmes du groupe, l’an dernier la mêlée était nulle, lâche t-il sans gêne. La première des choses, c’est la conquête et la défense. Il faut des bases solides. J’adore le jeu mais ce ne sont pas les croisés ou les combinaisons qui vont nous faire gagner. C’est une conquête et une défense avec des joueurs morts de faim. Du beau jeu ? J’espère que l’on va en faire mais j’aime le cadre et faire du jeu c’est avoir une certaine liberté. La priorité est de revenir à des choses plus simples. Une grande équipe, ce n’est pas celle qui fait du beau jeu, elle met surtout l’équipe adverse en difficulté. Voilà donc l’objectif de ces deux mois de préparation, fait évoluer le style de jeu du LOU.
Et le recrutement a en partie été axé sur l’arrivée de joueurs visant à combler le manque de densité physique. Cependant, Sébastien Bruno l’assure, on ne va pas taper des chandelles toute la saison et faire des mêlées et des cocottes. Il faudra s’adapter à l’adversaire, aux joueurs et aux climats mais le haut niveau, c’est la défense et les meilleurs ballons sont les ballons de récupération, affirme l’ancien talonneur. Les deux anciens Toulonnais arrivent ainsi plein d’idées et d’ambitions pour Lyon, mais ils savent qu’avant eux, nombreux sont ceux à avoir échouer. Le défi sera donc de taille.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?