Perez: "Nous avons retrouvé le plaisir de jouer"

Vous qui n’aviez connu que le Top 14 avec l’Usap, quel bilan dressez-vous après 6 mois en Pro D2 ?

Jean-Pierre PEREZ: Tout d’abord on a retrouvé le plaisir de jouer, chose qu’on avait perdu après avoir vécu une saison de galère l’année dernière. Quand une équipe est en difficulté, la pression prend le pas sur le plaisir. Cette année, l’Usap est repartie sur un nouveau cycle avec un nouveau staff, de nouveaux joueurs et pour le moment tout va bien.

Vous vous reconnaissez toujours dans cette Usap ?

J-P.P: Oui, car nous sommes revenus aux bases que nous avions oubliées les années précédentes: l’Usap a toujours existé par le collectif, le jeu d’avant, le combat… Quand j’ai commencé, j’ai été accueilli par Bernard Goutta, Michel Koniek, Greg Le Corvec et d’autres. Ceux de ma génération nous avons été "éduqués" avec ces notions-là. Quand ils sont partis, la transition ne s’est pas bien faite mais aujourd’hui je sens un retour de ces valeurs.

Vous avez ce rôle de guide auprès des jeunes ?

J-P.P: Non, car de nombreux jeunes sont d’ici et ils savent comment ça doit fonctionner. Les joueurs étrangers qui sont restés comme ceux qui sont arrivés se sont très bien adaptés.

Quand ils ne sont pas pris, certains joueurs ont tendance à embrouiller un peu le jeu pour casser la vitesse des actions…

Un mot sur la Pro D2 que vous découvrez…

J-P.P: Il y a de très belles équipes, très solides. Ça joue beaucoup sur les bases: mêlée, défense, maul. L’arbitrage est aussi différent puisqu’il n’y a pas l’appui de la vidéo: quand ils ne sont pas pris certains joueurs ont tendance à embrouiller un peu le jeu pour casser la vitesse des actions…

Vous prenez plaisir dans ce contexte ?

J-P.P: Oui bien sûr car il y a des victoires et qu’on arrive à mettre en place ce qu’on travaille durant la semaine. Mais la route pour retrouver l’élite est encore longue donc je reste lucide.

Aujourd’hui quatre ou cinq équipes visent la montée. Laquelle vous semble la mieux armée ?

J-P.P: Pau et Biarritz sont ambitieux mais je vous assure que toutes les équipes sont dures à bouger ! La qualité d’une équipe et son classement n’ont parfois rien à voir. Souvent les équipes de bas de tableau sont plus difficiles à manœuvrer que les autres.

Je crois, avec du recul, que nous avons beaucoup appris de cette défaite à Tarbes 

Vous n’avez signé qu’un succès à l’extérieur (à Albi), du coup les matchs à domicile deviennent des matchs à pression où le faux pas est interdit…

J-P.P: Oui on a deux facettes: à l’extérieur bien que nous ayons pris quelques bonus défensifs nous n’arrivons pas à valider les bons matchs qu’on réalise à Aimé-Giral. Nous savons aussi que nous sommes attendus partout. Et puis quand une équipe descend de Top 14 tout le monde veut la battre ! De la même façon quand nous étions en Top 14 et que Toulon ou Clermont se présentaient ici nous voulions absolument gagner.  

Vous avez une petite revanche à prendre sur Tarbes qui vous avez battu sur le fil (16-15) au match aller.

J-P.P: Sur ce match, nous avons eu deux occasions franches pour l’emporter et nous avons échoué. Nous n’étions pas encore prêts pour pouvoir gagner à l’extérieur. Mais je crois avec du recul que nous avons beaucoup appris de cette défaite-là…