Narbonne se reprend à rêver... en Australien

  • Valentine - Narbonne - 15 septembre 2013
    Valentine - Narbonne - 15 septembre 2013
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Auteur d'une excellente saison, Narbonne, relégué en Pro D2 en 2007, se prend à rêver d'un retour dans l'élite. Dans le sillage de sa colonie australienne.

En position de demi-finaliste à onze journées de la fin du championnat, ce qui ne lui était jamais arrivé depuis sa relégation en Pro D2 en 2007, Narbonne, devenu colonie australienne, se prend à rêver d'un retour dans l'élite. Une ambition retrouvée et un peu inespérée pour le champion de France 1979, moribond sur le plan financier et sportif il y a encore trois ans et menacé de relégation administrative en Fédérale 1. A la recherche d'un second souffle, le RCNM s'en était alors remis à l'arrivée d'un fonds d'investissement australien, FGM, spécialisé dans le partenariat sportif, qui cherchait à prendre le contrôle d'un club historique français.

Dirigé par Bob Dwyer, l'entraîneur des Wallabies champions du monde en 1991, FGM a porté son choix sur le club audois. Une décision facilitée par Anthony Hill, ex-troisième ligne australien des Orange et Noir durant les années 1990 et désormais président du directoire du RCNM. Et malgré quelques réticences initiales des supporters locaux, la greffe semble prendre. En s'appuyant toujours sur le tissu économique local, les Aussies n'ont pas fait de révolution mais ont su imposer leur style.

Deux figures des Wallabies sont à l'origine du redressement narbonnais: Rocky Elsom, ancien capitaine et troisième ligne aux 75 sélections, et Justin Harrison (34 sélections), finaliste du Mondial 2003. Elsom, 31 ans, d'abord arrivé dans les bagages de FGM, est devenu l'actionnaire principal par l'intermédiaire de sa société RCNM Invest en fin de saison dernière. Celui qui était encore joueur, à Toulon, il y a quelques mois encore, a alors imposé au club une cure d'austérité avec la casquette de patron avec un oeil avisé sur le sportif. "Nous avions besoin de faire des économies sur près de 17 contrats. On a donc recruté un grand nombre de joueurs inconnus des supporters. Je n'étais pas le gars le plus populaire de la ville à ce moment-là", explique Elsom pour qui "il ne s'agit pas seulement de bien recruter mais de rendre les joueurs meilleurs". Et c'est Justin Harrison qui a été chargé d'appliquer cette politique.

Un recrutement bien senti

Après quelques piges comme deuxième ligne lors de la saison 2011-2012, il a pris les rênes de l'entraînement. Rigoureux et exigeant avec les joueurs, il a apporté la touche australienne au jeu audois. "Il veut des gars très impliqués dans leur travail, à 200% de leurs possibilités et de concentration à l'entraînement", indique Antony Hill. Si les deux premières saisons ont été moyennes, elles ont permis à Harrison de prendre le pouls de la Pro D2. Associé à l'ex-demi de mêlée des Waratahs et du Leinster, Chris Whitaker, son coéquipier en équipe nationale, ils ont apporté une autorité qui faisait défaut ces dernières années.

Sans recrutement tapageur, hormis le demi de mêlée Joshua Valentine et le deuxième ligne Jonathon Jenkins, deux anciens des Waratahs, le Racing s'est appuyé sur des joueurs d'expérience, depuis longtemps au club, comme Nicolas Strauss ou Christopher Ruiz. Mais il a aussi misé sur des jeunes et relancé des talents oubliés, comme le trois-quarts polyvalent Vincent Rattez, ex-Espoirs du Racing Métro voilà trois ans, une des révélations de la saison. Sakiusa Navakadretia, l'ailier fidjien, actuellement en tête des meilleurs marqueurs d'essai avec onze réalisations, a été sorti de sa torpeur de la Fédérale 1, à Saint-Etienne. En deuxième ligne, Romain Manchia, ex-Espoirs de Toulon, est aussi une belle trouvaille d'Elsom.

Conséquence de ce recrutement ciblé et de la gestion raisonnée de la masse salariale, les finances sont maîtrisées. Avec le dizième budget prévisionnel (4,61 millions d'euros) seulement de la division, tous les clignotants sont au vert pour passer à la prochaine étape: retrouver le Top 14. Mais, après avoir épinglé Lyon, La Rochelle ou Pau à son tableau de chasse cette saison, Narbonne, cinquième, doit encore tenir le rythme. Et ce dès dimanche (13h) face à un concurrent direct: Agen.

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