Niko, la pépite paloise dont va se méfier La Rochelle

  • Elijah Niko - pau carcassonne - 7 decembre 2013
    Elijah Niko - pau carcassonne - 7 decembre 2013
Publié le Mis à jour
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Arrivé en tant que joker médical à Pau, l'ailier Elijah Niko n’a pas mis longtemps à s’habituer au Pro D2 avec 12 essais marqués. La Rochelle est prévenue dans l'optique de la demi-finale d'accession dimanche.

Le monde ultra-professionnel du XIII australien lui a inculqué de solides bases. C’est là qu’Elijah Niko y a développé un grand nombre de ses qualités. Déjà physiquement impressionnant, le désormais Palois a beaucoup gagné en technique, notamment dans ses courses et au contact, avec les Melbourne Storm en Rugby League. C’est une des raisons pour lesquelles David Aucagne s’est intéressé à son profil. "Le XIII est très bon pour les appuis, pour jouer dans la défense, ou pour ne pas être tendre au placage". De quoi expliquer, en partie, le franchisseur de défense qu’est aujourd’hui cet Australien né dans une famille branchée ovalie (plusieurs de ses ongles ont évolué chez les pros). Après ses premiers pas dès 6 ans dans le monde du rugby, c’est à 16 printemps qu’il décide de se tourner vers le XIII, tenté par un contrat avec une équipe Espoirs.

Un joker médical arrivé très affûté

Une aventure interrompue en 2012 pour revenir au XV, qu’il redécouvre alors plus rapide (d’abord à l’entraînement avec les Waratahs, puis avec les Eastern Suburbs). Une transition compliquée. "J’étais perdu avec les règles, avalise-t-il. Même aujourd’hui, c’est parfois toujours un peu confus dans les regroupements". Aujourd’hui, l’ailier Niko s'est donc rendu à Pau, où il s’est engagé comme joker médical en octobre dernier, après la grave blessure de Saula Radidi. Également brièvement membre de la sélection australienne de VII, où le travail physique est "très dur" selon ses dires, Elijah Niko est arrivé affûté dans les Pyrénées-Atlantiques. L’héritage aussi, d’une préparation très professionnelle à XIII. "On a découvert un garçon très consciencieux", confirme l’entraîneur des arrières palois.

A peine de retour chez lui, à Melbourne, à la fin de sa saison dernière, c’est son manager qui l’a appelé pour lui proposer de venir en France. "J’ai un peu hésité, mais mon père m’a fortement encouragé à vivre cette expérience", continue Niko, 23 ans. Face à cette tentation de la nouveauté, David Aucagne, très intéressé par ses capacités physiques, n’a pas vraiment eu à le convaincre. Quelques semaines plus tard, le Samoan d’origine débarque donc pour la première fois en Europe. Avec un peu d’appréhension ? "Plutôt de l’excitation, coupe-t-il. Mais elle se mélangeait avec un peu de tristesse de quitter ma famille dont je suis très proche". D’un naturel "généreux" selon l’entraîneur des arrières palois, Elijah Niko trouve vite une solide communauté îlienne à Pau. Parfaitement bilingue, le Sud-Africain André Hough l’aide également pour ses démarches administratives et son intégration au groupe.

"Un jeu à l’opposé du rugby australien"

Ses qualités font le reste. "C’est un excellent athlète, il a couru sur 200 mètres", abonde son entraîneur qui n’hésite pas à le faire évoluer sur chacune des ailes. A l’aube de la demi-finale de Pro D2 face à La Rochelle, Niko a déjà disputé 20 rencontres depuis son arrivée. Pourtant, le rugby tricolore était une inconnue pour lui. Surtout en Pro D2, où se dispute "un jeu très agressif", d’après ses mots. "C’est un rugby de mêlées et de rucks, à l’opposé de notre jeu en Australie, où le ballon arrive toujours sur les ailes. Ici, il faut aller le chercher". Mais finalement, son temps d’adaptation a été plus rapide que prévu, en atteste ses douze essais inscrits depuis son arrivée. Lui-même se dit surpris. "J’en suis très heureux parce que je ne m’y attendais pas. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Mon objectif était déjà de bien jouer". David Aucagne, qui ne s’attendait pas forcément à un tel finisseur, met en images ses félicitations. "Nous avons décidé de le récompenser sur la longueur et dans son salaire".

Niko a ainsi prolongé de deux ans dans le Béarn. "C’est une ville sympa, pas trop grande, pas trop petite. J’y suis parfaitement installé", se réjouit-il. Dans la rue, l’ailier ne passe pas inaperçu, et s’amuse des sollicitations. "C’est assez fou pour moi ! Mais je commence à m’y habituer". Sur le terrain, son coach évoque des progrès dans "sa capacité à voir les espaces autour de lui". Mais sait qu’il peut faire mieux. "Il monopolise souvent plusieurs adversaires, mais garde parfois trop le ballon". Niko ne dit pas autre chose. "Je peux encore faire des matchs plus propres". De son aveu, il insiste encore sur son jeu au pied ou son positionnement, mais se dit encore en "processus d’apprentissage". Ce pourquoi il n’hésite pas à s’adonner à des séances supplémentaires d’entraînement. Au-delà de la demi-finale qu’il a hâte de jouer, l’ailier se verrait bien disputer le Mondial avec les Samoa, son pays d’origine. Le Top 14 serait alors la rampe de lancement idéal.

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