Acebes: "L’objectif ? Monter en Top 14"

Qu’avez-vous ressenti après les sifflets de votre propre public ?

Mathieu ACEBES: C’est vrai que ça nous a fait mal. Les sifflets, ça ne fait jamais plaisir. Maintenant, c’est à nous d’avancer. On ne doit pas s’attarder sur ce genre de choses. Mais c’est tous ensemble, joueurs et supporters, qu’on pourra avancer. Qu’ils montrent qu’ils sont avec nous, car on a besoin d’eux.

Vous affrontez Agen ce weekend, qui compte deux points de plus que vous. Comment allez-vous aborder ce déplacement périlleux, avec, qui plus est, une cascade de blessures ?

M.A.: C’est un très gros match. Quand on connaît l’importance d’une demi-finale à domicile, on se dit qu’on n’a pas le choix… Sachant qu’on n’est pas encore assurés de se qualifier. C’est quasiment un quart de finale. Malgré les blessés (près de sept dans la ligne de trois-quarts, parmi lesquels Taniela Moa et Kevin Boulogne. Mathieu Acebes est d’ailleurs lui-même incertain pour le match de dimanche, ndlr), il faut faire face et rester solidaire. Sans être prétentieux, on y va pour faire un résultat.

La Section, après deux finales d’accession consécutives, éprouve plus de difficultés cette saison. Comment l’expliquez-vous ?

M.A.: Depuis deux saisons, la Section était invaincue à domicile. Cette année, on perd deux gros matchs à la maison qu’on n’aurait jamais dû perdre (défaite d’un point contre La Rochelle, et de trois contre le Lou), et ça nous a mis dedans… Maintenant, c’est à nous d’aller chercher des points à l’extérieur pour accrocher une demie chez nous. L’objectif ne change pas: on veut monter en Top14.

 Les décisions d’un Jean Bouilhou, tu les respectes.

Jean Bouilhou a rejoint vos rangs en début de saison, et Damien Traille viendra vous renforcer l’an prochain. Un mot sur l’apport de tels joueurs ?

M.A.: On va pas refaire leur carrière hein. C’est des titres, des sélections en équipe de France. Ce sont des mecs qui ont un vécu, qui en imposent. A eux de nous montrer la voie vers le haut niveau. Jean est capitaine en ce moment. Les décisions d’un tel joueur, tu les respectes, sur le terrain et en tribunes (le public n’avait pas apprécié, par exemple, que les joueurs tapent en touche après la sirène face à Bourgoin, alors qu’il n’y avait aucun bonus à aller chercher, ndlr).

Vous qui connaissez bien la Pro D2, que pensez-vous de l’évolution de ce championnat ?

M.A.: Cela fait maintenant cinq ans que j’évolue en Pro D2. Il y a de plus en plus de joueurs qui descendent de Top 14 et qui trouvent eux-mêmes que le niveau est très bon. Oyonnax ou Brive, qui sont montés cette saison, ont prouvé qu’ils n’avaient rien à envier à des clubs de Top 14. Après, c’est sûr qu’il y a des écarts, des différences, notamment au niveau des sorties de balle, de la vitesse d’exécution, de la préparation également. Mais je pense honnêtement que ce championnat progresse.

Le FC Auch, où vous avez relancé votre carrière, est aujourd’hui en grande difficulté à la dernière place de la Pro D2…

M.A.: Ça m’attriste. J’y ai passé trois saisons magnifiques. C’est un club qui bataille avec peu de moyens mais énormément de valeurs. Chaque weekend, je regarde leur résultat en espérant qu’ils aient fait un gros coup. Ils sont derniers, mais ce n’est pas terminé. Ils attaquent un mini-championnat à trois avec Carcassonne et Bourg-en-Bresse. Ça va être difficile, mais j’espère de tout cœur qu’ils vont s’en sortir.