Urios: "Nous travaillons pour le Top 14"

Par Rugbyrama
  • Christophe URIOS - 25.11.2012 - Oyonnax / Brive
    Christophe URIOS - 25.11.2012 - Oyonnax / Brive
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S'il demande à ses joueurs de "ne pas céder à la facilité" alors qu'ils sont désormais quasiment assurés d'accéder au Top 14 la saison prochaine, Christophe Urios, le directeur sportif d'Oyonnax, reconnaît volontiers que le club de l'Ain, et donc lui-même en tant que manager, est en train de préparer le prochain exercice.

Vingt points d'avance sur La Rochelle, mais encore cinq déplacements pour deux réceptions. Comment voyez-vous la fin de saison de Oyonnax ?

Christophe URIOS : On sait qu'on a fait le plus dur pour accéder au Top 14, mais on sait aussi que nous n'y sommes pas encore. Et ce pour trois raisons. D'abord à cause de notre calendrier qui est très difficile (N.D.L.R. : déplacement à Aurillac, Narbonne, Brive et Pau). Ensuite, en tant que leader, nous avons le statut de tête à couper pour toutes les équipes que nous rencontrons. Enfin, il nous reste la réception du Lou qui sera un des matchs les plus importants de la saison. Donc nous devons rester vigilants jusqu'à la fin de saison. Nous devons tous restés bien concentrés sur ce que l'on a à faire. Il faut continuer de gagner les matchs et ne pas céder à la facilité.

Pensez-vous que le groupe sera capable de supporter la pression qui va s’accroître au fur et à mesure des matchs jusqu'à la fin de la saison ?

C. U. : Je suis sûr que le groupe ne souffre pas de ce genre de pression. Nous sommes un groupe très uni, qui sait d'où il vient et ce qu'il a fait pour y arriver. Nous sommes extérieurs à ce genre de pression. De plus, nous sommes leaders depuis la quatrième journée, donc nous nous sommes habitués à ce statut et à la pression qu'il incombe. D'abord, nous étions surpris de notre parcours. Puis, nous avons étonné les autres équipes en gardant le rythme et en ne cédant rien. A présent, nous sommes dans la confirmation de ce qu'on produit depuis le début de la saison. Le groupe garde donc la tête froide et les pieds bien sur terre. Les mecs sont costauds dans leur tête, c'est aussi une de nos forces. Il y a un gros collectif qui vit bien ensemble, donc il n'y a pas de changements dans notre façon de travailler et surtout pas de suffisance dans notre façon d'aborder les matchs.

Commencez-vous à penser à l'avenir, à votre possible ou probable saison en Top 14 ?

C. U. : Bien sûr, c'est aussi mon travail de manager de penser à l'avenir, d'anticiper les choses. Nous travaillons aujourd'hui pour le Top 14. On bénéficie d'un certain confort avec ces vingt points d'avance, c'est une opportunité rare que nous avons la chance de saisir. On peut ainsi travailler sereinement sans prendre de trop gros risques. Les équipes qui sont derrière nous vont être amenées à se battre entre elles pour les demi-finales, ce qui fait notre jeu. On a notre destin entre nos mains. A nous de le soigner. Nous préparons la saison prochaine en nous basant sur trois axes majeurs. Premièrement, nous travaillons sur les infrastructures. Le stade et ses équipements ont été remis à jour, adaptés aux exigences du Top 14. Ce premier volet est réglé. Deuxièmement, nous évaluons l'effectif pour l'an prochain, notamment au niveau du recrutement. Là aussi, le travail est en partie fini. Dernièrement, nous travaillons sur le projet sportif pour l'an prochain. Être capable de donner à Oyonnax toutes les armes pour être compétitif en Top 14.

Grenoble, qui était promu en Top 14 et qui a réalisé une belle saison, est-elle une équipe qui vous inspire ?

C.U. : Nous ne voulons pas copier Grenoble. Nous sommes bien trop différents. Nous sommes un club atypique, avec nos valeurs, notre passé, notre avenir. Nous voulons écrire notre propre histoire. Mais bien sûr que Grenoble sera un guide pour nous, comme pour toutes les équipes qui dorénavant monteront de Pro D2 en Top 14. Je les ai bien regardés cette saison et j'ai repéré quelques-uns de leurs choix tactiques qui me paraissent judicieux. Je pense à la façon de gérer leur saison, leur effectif. Nous nous servirons de l'expérience grenobloise mais en aucun cas nous les copierons. Nous ne sommes pas Grenoble.

Pensez-vous que la disparition de Bourgoin de l'élite du rugby vous a permis de mieux vous mettre en lumière, de vous dégager d'une certaine tutelle et a permis à vos joueurs de prendre une certaine assurance ?

C.U. : Non, pas du tout. Nous sommes sur des territoires différents. Bourgoin est coincé entre Grenoble et Lyon. Nous sommes plus au nord, dans les contre-forts du Jura. Il n'y a pas de concurrence entre nous. A part sur les jeunes (rires). Je suis passé par Bourgoin, donc je ne suis pas insensible à la catastrophe qui est arrivée au club. J'ai appris ce qu'il fallait faire pour survivre en élite lorsqu'on est une petite ville, mais j'ai aussi vu ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas le détruire.

Le record de points de Montauban en championnat en 2006 (117 points) est-il un objectif que vous vous êtes fixé pour vous obliger à ne rien lâcher cette saison ?

C. U. : Non. Cela ne m'intéresse pas du tout. Cela fait sept ans que Montauban a réussi cela. Ça n'a plus aucun sens. Le championnat de Pro D2 n'est plus le même. Les équipes se sont renforcées. Par contre, nous nous sommes fixés un autre objectif. Celui de devenir la meilleure défense du championnat. Nous avons actuellement la deuxième derrière celle de Pau. Mais je veux qu'Oyonnax gagne ce challenge avant la fin de la saison. C'est un objectif très important pour moi. D'abord, cela permettrait de valider tout le travail effectué cette saison dans ce secteur. De plus, l'aspect défensif définit aussi le caractère d'une équipe. Une équipe qui ne lâche rien en défense est une équipe qui a un très bon état d'esprit. Je sais que les garçons ont un excellent état d'esprit. Et ça, je veux le montrer, non pas en battant un record obsolète de points en championnat mais en étant la meilleure défense du championnat. Enfin, travailler cet aspect défensif sera aussi très formateur pour l'an prochain. Notre survie en Top 14 va passer aussi par la défense. Ce sera très important. Lorsque je vois que Grenoble, meilleure défense de Pro D2 l'an passé, est devenue aujourd'hui la huitième défense de Top 14, je m'inquiète. Nous devons travailler dur pour le Top 14.

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