Blin: "J’ai demandé du temps au président"

Vous avez été nommé manager général à l'issue de la saison dernière, est-ce une marque de confiance qui vous a touché?

Mathieu BLIN : Oui, d'autant plus que c'était vraiment inattendu car j'étais très marqué par la descente du club en Pro D2. En tant que compétiteur, j'ai vécu des moments difficiles, même s'il faut parfois apprendre à relativiser.

C'est quand même un challenge excitant qui vous attend?

M.B. : C'est vrai qu'il y a une très grosse excitation, c'est une chance de représenter une telle institution. Du coup, je n'ai pas pris de vacances, j'ai essayé de diagnostiquer ce qui allait et ce qui n'allait pas pour que la transition s'établisse plus facilement. Je me suis retroussé les manches, aidé par un staff bien organisé, pour tenter d'apporter un certain équilibre.

Comment s'est passée la reprise?

M.B. : Très bien. On a repris l'entraînement depuis le 21 juin, donc cela fait déjà un bon moment. On va clôturer samedi un premier bloc de trois semaines où les joueurs ont bien bossé physiquement, au niveau du volume et de l'aérobie. On avait aussi décidé d'organiser une petite semaine de stage tous ensemble pour travailler la cohésion du groupe. Les gars n'ont pu retoucher le ballon que récemment et je décèle beaucoup d'énergie. Le groupe est très homogène et c'est très positif.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés? Une remontée immédiate en Top 14?

M.B. : Non, pas du tout. J'ai demandé du temps au président. L'objectif initial est qu'Agen retrouve une place dans le top 20 du rugby français. Mais tout dépendra évidemment de l'évolution de la saison et de la dynamique du club. Le principal objectif sera surtout de rebondir, par le travail, par le partage, par le plaisir et aussi grâce à cette sensation de revanche qui anime l'effectif.

Vous avez recruté malin cette année, tout en vous appuyant sur les jeunes et certains cadres. Était-il important de lier ces trois composantes?

M.B. : C'est surtout un devoir lorsque l'on entraîne Agen. Il est très important pour nous d'intégrer pas mal de jeunes. Le centre de formation, dirigé par François Gelez, fait un travail formidable. Ces joueurs représentent une matière toute fraîche évidente et bourrée de qualité.

Vous pensez à l'éclosion de votre pilier Afatia?

M.B. : C'est un joueur qui, c'est vrai, a effectué une très bonne partie de saison l'année dernière et qui a beaucoup travaillé avec Jean-Jacques Crenca. Il a connu une baisse de régime, mais c'est normal à son âge. C'est lié à un phénomène de surcompensation..

Stéphane Prosper, ex-coach de Mont-de-Marsan, est venu garnir les rangs de votre staff. Comment se passe votre association?

M.B. : Elle se passe extrêmement bien. Et ce pour deux raisons. D'abord parce que c'est un mec bien, ensuite parce qu'il a beaucoup d'expérience. Nous avons la même culture du projet de jeu, il est très précis. Ensemble, nous allons essayer d'apporter beaucoup d'alternance en basant notre philosophie sur le mouvement. Le fil conducteur des neuf premières semaines sera néanmoins notre bloc défensif.