Nier : "Le maintien au mininum"

Par Rugbyrama
Publié le Mis à jour
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Après trois années passées à Oyonnax, Olivier Nier a rejoint Aix-en-Provence. Aux côtés de Gilbert Doucet et Serge Laïrle, il aura la lourde tâche de maintenir le club en Pro D2. Un pari osé mais le technicien est persuadé que le projet "humain" porté par l'équipe dirigeante peut porter ses fruits.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre Aix-en-Provence ?

Olivier NIER : J'étais en contact depuis plusieurs semaines avec Lucien Simon, le président. Il m'a présenté un projet très humain, qui me ressemble, et que j'aurais le plaisir de mener avec Serge Laïrle. Je le connais bien, notamment grâce à notre belle aventure avec la Roumanie. Ce sont principalement les hommes engagés dans ce projet qui m'ont motivé. Nous avons vraiment plaisir à travailler ensemble avec Serge... En ce qui concerne Gilbert Doucet, c'est l'homme de la situation. Ça fait six ans qu'il est au club, il connaît très bien la culture particulière du sud-est de la France et nous, nous voulons vraiment nous imprégner de cette culture, de cette identité très forte. Alors c'était important, compte tenu du projet que nous voulons mettre en place, qu'il joue ce rôle de manager.

Vous étiez en contacts avec différents clubs, de Top 14 notamment, et étiez habitué à jouer le haut du tableau avec Oyonnax en Pro D2. Comment abordez-vous ce nouveau défi ?

O.N. : C'est exactement ça : je veux relever un défi. Il y a beaucoup d'humain dans ce projet et ça me plaît. Ensuite, c'est une dimension différente. Le groupe a beaucoup souffert l'an dernier. Il a connu peu de départs et l'idée, c'est de se sentir comme des miraculés et de saisir cette chance extraordinaire qu'a eue le club. Une chance comme ça, dans un territoire aussi grand que le sud-est, ça ne se refuse pas alors il va falloir relever le défi justement et fournir un gros travail cet été pour attaquer la saison avec quelques certitudes.

Est-il plus difficile, pour un entraîneur, de prendre en main un club qui joue le maintien ou un club qui joue le haut du tableau ?

O.N. : Je ne sais pas, c'est un challenge différent mais très intéressant. Vous savez, il y a des joueurs de qualité ici, il suffit juste de parvenir à mettre les choses dans l'ordre. Le contexte est complètement différent d'Oyonnax alors l'idée n'est surtout pas de faire du copié-collé. Par contre, la démarche sera la même : c'est à dire de construire ensemble, d'être mû par des valeurs et de se fixer un objectif en commun.

Le club, relégué sportivement, a été maintenu sur tapis vert. Le prendre en main constitue tout de même un gros challenge.

O.N. : On va dire que c'est un challenge courageux ! Mais ce que nous voulons surtout, c'est créer un état d'esprit. Nous souhaitons nous appuyer sur des valeurs fortes que nous allons construire avec le groupe et sur lesquelles nous allons nous appuyer toute l'année. A la fin de la période de préparation, nous déciderons collectivement d'un objectif commun avec les joueurs.

Tout le monde pense au maintien...

O.N. : Quand on veut faire quelque chose, c'est toujours plus facile que quand on doit faire quelque chose. Donc, notre objectif, ce n'est pas le président ou les entraîneurs qui le détermineront. C'est le groupe tout entier à l'issue du travail de préparation. Mais c'est vrai que, sans se mentir, le maintien sera bien sûr un objectif minimum.

Avez-vous eu une première prise de contact avec les joueurs ?

O.N. : Oui. C'était mercredi et ça s'est très bien passé. Il a consisté en la présentation d'un premier projet aux joueurs, avec l'idée qu'ils aient envie d'y adhérer. Nous y avions beaucoup travaillé avec Serge et ça a été accueilli très favorablement.

Comment avez-vous senti le groupe ?

O.N. : J'ai senti un groupe meurtri et frustré, qui a vraiment envie de montrer qu'il vaut mieux que ses résultats de la saison dernière. Aix en 2009-2010, c'est la quinzième place du Pro D2, la quinzième attaque, la quinzième défense, sept points de bonus et seulement huit matchs gagnés dans l'année. Mercredi avec les joueurs, nous avons fait ce constat. Ils sont meurtris de cette souffrance parce qu'ils sortent d'une saison extrêmement difficile, mais ils ont beaucoup d'énergie pour se lancer à corps perdu dans un nouvel objectif. Nous savons d'où nous partons alors, maintenant, nous allons construire en sachant où nous voulons aller ensemble.

Partez-vous d'Oyonnax sans regret ?

O.N. : J'ai vécu trois années merveilleuses à Oyonnax. J'avais annoncé dès janvier que je partais parce que j'estimais que ces trois années étaient suffisantes. Mais j'ai vécu une très belle aventure là-bas et je n'ai pas de regrets, si ce n'est la montée ratée peut-être. Après ce foutu match perdu à la Rochelle, les joueurs m'avaient fait la surprise de prendre le bus du club et de venir chez moi à l'improviste pour un apéritif qui a duré toute la nuit. C'est un souvenir fantastique.

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