Aurillac a pris ses marques

"Leeds était dans sa septième semaine de préparation, soit le double de nous qui entamions notre quatrième semaine", explique Pierre-Henry Broncan, l'entraîneur d'Aurillac. Une préparation qui, de plus, avait jusque-là été axée sur le physique. Autant dire que les attentes du staff aurillacois contre Leeds étaient relatives. "Le but était de jauger les joueurs sur l'état d'esprit et le combat en face d'une grosse armada anglaise. On aurait pu "prendre cher" mais nous avons répondu présents. Nous sommes satisfaits de l'engagement entrevu". Evidemment, l'organisation, la cohésion et la communication sont encore à peaufiner à ce stade de la préparation. Surtout qu'il y a encore sept Sud-Africains dans l'effectif cette saison et que le groupe compte au total entre 19 et 21 étrangers, ce qui ne facilite pas le travail de communication. Mais du côté d'Aurillac, on ne fait pas la fine bouche : "Nous avons vu des choses très intéressantes avec notamment des grosses séquences en défense et un paquet d'avants dominateur. Nous aurions même dû l'emporter. On a campé dans leur moitié de terrain en deuxième mi-temps ".

P.-H. Broncan : "C'est une bonne base de travail"

L'autre bonne surprise vient de la performance des jeunes joueurs retenus pour ce match. Ils ont non seulement tenu la comparaison mais certains d'entre eux ont même tapé dans l'oeil du staff, comme les deux centres Héry et Cassan, "qui sont athlétiques et ont été très présents", ou le troisième ligne centre Maituku, "qui a réalisé une bonne deuxième mi-temps". Enfin, les recrues ont déjà donné un aperçu de leur apport pour la saison à venir. Bref, que du positif ou presque. "C'est une bonne base de travail. Nous allons rejouer samedi contre l'équipe nationale d'Espagne et intégrer une dizaine d'autres joueurs, en gardant la même assise. Nous souhaitons monter en puissance, c'est-à-dire conserver les mêmes vertus, tout en progressant dans le jeu et en y mettant, en plus, la victoire au bout".

Le nouveau venu, Pierre-Henry Broncan, pourra s'atteler pleinement à ces tâches. Lui qui avoue se régaler à Aurillac après une saison ternie par les menaces financières à Auch, compte se servir de son expérience dans le Gers. "Cela m'a fait grandir plus vite, me permet de prendre plus de recul et d'avoir un regard plus détaché sur les problèmes. Je me sens plus mature ". Et il apprécie l'organisation et les infrastructures du club aurillacois : "Ici, j'ai la chance de me concentrer uniquement sur le sportif. Je ne parle que de rugby. Le reste, les questions financières et autres, il y a des gens qui sont là pour s'en occuper. Je prends beaucoup de plaisir et je suis surpris du contexte local. Aurillac est isolé mais c'est pays qui vit pour le rugby. Ici, ce n'est pas important, c'est capital".

La solution au problème des hivers...

Tous ces éléments positifs font bien sûr naître des ambitions mais la prudence est de rigueur. "Notre but est de gagner notre premier match de championnat contre Oyonnax. Nous ne nous fixons que des objectifs à court terme, insiste Pierre-Henry Broncan. Nous voulons évidemment aller le plus haut possible, mais construisons d'abord une équipe avec un état d'esprit irréprochable". A moyen terme, il faudra toutefois éviter de reproduire les erreurs des deux dernières saisons. A chaque fois, Aurillac avait réalisé un début de saison tonitruant avant de s'écrouler… "Le problème, c'est que les hivers sont rudes ici. Nous essayerons de nous adapter. Par exemple, au lieu de s'entraîner à 18h, on pourra s'entraîner entre midi et deux heures, quand il fait moins froid. Nous pourrons aussi le faire en salle ou sur le terrain synthétique que nous allons avoir à disposition. Nous serons dans de meilleures conditions pour progresser et avoir moins de blessés."