Mentières : "Arrêter de faire Caliméro!"

Par Rugbyrama
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Le nouveau duo d'entraîneurs blagnacais Mentières-Hueber n'a pas réussi à mener le BSCR à sa première victoire hier contre Aurillac (18-19). Les deux hommes tirent toutefois du positif de ce match et entendent bien décomplexer la lanterne rouge du champio

Quel est votre sentiment après cette défaite ?

Thierry Mentières : On peut être très peiné pour les joueurs parce qu'ils ont vraiment fait un match courageux, solide en conquête et plus ou moins structuré.

Franck Hueber : Je suis déçu pour les joueurs parce que quand on a des mecs qui se donnent comme ils se sont donnés aujourd'hui, qui ont respecté ce qu'on leur a demandé alors que nous avons beaucoup exigé en trois jours, c'est dur. C'est très dur de n'être pas passés loin encore une fois. Mais il nous reste encore vingt matchs et à moment donné, on gagnera forcément.

Qu'est-ce qui a manqué pour l'emporter ?

T.M. : En fin de mi-temps, on ne sait pas gérer, on stresse et au lieu de porter l'estocade à Aurillac, on les fait revenir. On a peut-être cru un peu trop tôt qu'on pouvait faire claquer le champagne... Tant pis, ce sera peut-être pour le week-end prochain. A ce jeu, il faut savoir être courageux, dur, engagé et patient également. Et il nous a manqué un peu de patience sur ce match.

F.H. : Un peu de fraîcheur physique en fin de match pour pouvoir gérer les ballons. Ensuite, Aurillac nous a mis sous pression pendant un moment. Nous avons résisté, et nous sommes déjà satisfaits de ça, mais à la fin quand on doit conserver le ballon, on s'en débarrasse en voulant créer un renversement de pression et ça ne fonctionne pas...

Comment avez-trouvé l'équipe à votre arrivée dans le club mercredi ?

T.M. : Nous avons trouvé un groupe enthousiaste, qui a envie, qui n'est pas du tout abattu. Il est juste frustré. C'est vrai que ce n'est pas facile pour les joueurs. Après le match, je leur ai demandé de ne pas baisser la tête parce que, par moments, ils ont vraiment pris du plaisir sur le terrain.

F.H. : Nous avons trouvé des joueurs réceptifs, enthousiastes malgré leur situation. Ce n'est pas facile pour eux. Ils sont assez professionnels donc ils s'adaptent mais ils ont besoin d'être rassurés. Et malheureusement, ce n'est pas encore pour cette fois.

Quel est le message que vous voulez leur faire passer ?

T.M. : Il faut amener de la confiance à l'équipe, lui faire comprendre qu'elle a certaines qualités à développer et qu'elle peut gagner des matchs. Aujourd'hui, elle a l'impression qu'elle est maudite. Elle ne l'est pas ! Mais pour franchir un palier, il faut fournir beaucoup de travail dans le détail, à tous les niveaux et il faut accepter de le faire. Nous avons un gros travail devant nous pour réussir à faire basculer ces matchs et enfin réussir à être joyeux. Au niveau du jeu, on a trouvé une conquête ce soir. Il y a aussi eu une gestion au pied intéressante à certains moments... Maintenant, il faut plus jouer parce qu'on a des qualités pour ça. On a trop la carapace de Caliméro sur la tête. Il faut arrêter de dire qu'on est des petits qui ne gagnerons jamais !

F.H. : La première des choses, c'est qu'il doit y avoir un énorme respect. Entre eux, avec l'adversaire, avec l'environnement tout autour. Ils méritent le respect quand ils jouent comme ils l'ont fait contre Aurillac. Nous voulons ensuite amener de l'enthousiasme et vraiment leur transmettre la joie d'être sur un terrain. Malgré les défaites, il faut qu'ils en profitent parce qu'ils ont de la chance d'être là. Après, il faut de l'organisation bien sûr. Nous souhaitons mettre en place une autre forme de jeu avec d'autres lancements et notamment un jeu un peu plus élargi. Nous en avons les moyens mais nous allons devoir travailler physiquement pour pouvoir le faire.

Comment gère-t-on un groupe comme celui-là, un peu meurtri, frustré et qui a un pied en Fédérale ?

T.M. : Malgré la défaite, il faut que les joueurs ressentent les moments du match où ils ont pris du plaisir. Il faut aussi qu'ils prennent conscience que nous avons un gros travail devant nous. C'est difficile à entendre et à leur dire mais ils ont senti dans la semaine que nous amenions un discours différent. Nous sommes là pour remettre les choses dans l'ordre.

F.H. : C'est difficile, mais c'est difficile pour tout le monde vous savez. Pour Agen et Toulon aussi, qui doivent absolument rester en haut. Ce n'est pas simple de gérer des hommes qui se donnent beaucoup et ne récoltent pas grand chose. Mais ce sont des sportifs et le propre des sportifs, c'est de se dire qu'un jour ou l'autre, ça va payer.

A titre personnel, comment vivez-vous votre nomination à la tête de l'équipe ?

T.M. : C'est un challenge qui me plaît ! J'ai toujours fait des challenges tordus de toute façon (rires) ! Cette situation difficile ne me dérangeait surtout pas dans la mesure où les garçons étaient motivés, avaient envie d'apprendre et de voir autre chose. Quand les victoires arriveront, elles ne seront plus belles. Et puis quand on se sort de ce genre de situations, on est presque champion de France !

F.H. : C'est une grande satisfaction. Il faut savoir que je n'ai pas arrêté avec grand plaisir l'an dernier parce que je quittais l'équipe alors qu'elle accédait à un niveau beaucoup plus intéressant (Franck Hueber entraînait déjà les arrières de Blagnac l'an dernier, NDLR). Je le vis donc avec beaucoup de joie, d'enthousiasme et d'envie et ça me fait plaisir parce que si on m'a demandé de revenir, c'est que quelque part on était satisfait de ce que je faisais et de ce que j'étais. Je suis donc très heureux mais je ne vais pas en faire une priorité dans ma vie personnelle pour autant. Parce que, pour moi, le rugby restera toujours une joie et un amusement.

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