Paul Goze : "Il ne faut pas diaboliser le rugby"

  • Paul Goze president - LNR
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  • Paul Goze lors des funérailles de Pierre Camou
    Paul Goze lors des funérailles de Pierre Camou
  • Paul Goze lors de la finale de Top 14 2018
    Paul Goze lors de la finale de Top 14 2018
Publié le Mis à jour
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Dans le contexte actuel, la santé des joueurs était le fil rouge de la Causerie de reprise du Top 14 et du Pro D2, qui s’est tenue ce lundi à Paris. Agacé par les visions alarmistes et pessimistes sur l’évolution du rugby professionnel, le président de la LNR Paul Goze a souhaité tempérer les débats.

Rugbyrama : Vous affirmez regretter qu’il n’y ait pas eu plus de "mesure et de retenue" dans les commentaires qui ont fait suite au décès récent de Louis Fajfrowski. À qui pensez-vous exactement ?

Paul Goze : À personne en particulier et à beaucoup de monde en général. À tous les gens qui se sont lancés dans des explications longues et précises sur la cause du décès du joueur et qui ont fait des théories sans savoir de quoi il retournait. Je ne vais pas personnaliser mais je pensais à tout cet aéropage de gens qui connaissent, ou plutôt qui disent connaître.

La santé des joueurs est une priorité absolue dans notre sport. Avec la FFR et les acteurs du jeu, nous travaillons à faire converger investissements dans la formation, nouvelles mesures de sensibilisation, de prévention et de suivi des joueurs...1/2

— Paul Goze (@PaulGoze) August 11, 2018

On vous sent irrité…

Bien-sûr que tout cela m’a agacé ! Des gens ont voulu prendre la parole, ils l’ont prise, mais je le répète, il faut savoir garder la mesure. Il n’y a pas plus de risques dans le rugby de haut niveau que dans la boxe, le cyclisme ou la lutte. Même au foot, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons qu’au rugby, des joueurs meurent chaque année. Il ne faut pas diaboliser le rugby ! Le pire n’est jamais sûr donc constatons ce qu’il se passe, travaillons au mieux pour éviter les problèmes et ne nous posons pas d’autres questions sur l’avenir du rugby.

Paul Goze lors des funérailles de Pierre Camou
Paul Goze lors des funérailles de Pierre Camou

Comprenez-vous tout de même les interrogations que ce tragique événement suscite chez les amateurs et les acteurs du rugby ?

P.G. : Qu’on se pose des questions, c’est normal. Qu’on en arrive à des conclusions définitives sans savoir, je ne sais pas… Pour ma part, je pense que toutes les activités humaines en général, tous les sports en particulier, dans tous les niveaux, présentent des facteurs de risques. Le rugby est un sport d’évitement mais aussi de contact et de combat. Il a donc, peut-être, plus de prédispositions à comporter des risques. Notre rôle est d’être très vigilant là-dessus et de faire en sorte de limiter ces risques mais le risque zéro n’existe pas. On ne va pas nier les risques, mais il y a aussi des risques à faire du vélo, du parachutisme, de la natation…

Je serais pour un nombre illimité de remplacements, comme c’est le cas au hand ou au hockey "

La Ligue prend tout de même la question de la santé des joueurs très au sérieux…

P.G. La protection de la santé des joueurs est une priorité absolue pour nous et nous irons encore plus loin puisque, sur les quarante-cinq préconisations qui nous ont été soumises, nous n’en avons mis en place que quatre à l’heure actuelle. Ces quatre mesures en question ne sont pas des mesurettes. Il n’y en a pas une non plus qui soit totalement révolutionnaire. C’est l’ensemble des mesures qui permettra d’améliorer les choses.

Paul Goze lors de la finale de Top 14 2018
Paul Goze lors de la finale de Top 14 2018

Concernant l’instauration du carton bleu (adressé à un joueur lorsqu’il y a soupçon de commotion cérébrale), les arbitres devront désormais assumer un rôle médical en plus de celui de directeur du jeu. N’est-ce pas trop leur demander ?

P.G. : Je ne pense pas que l’arbitre prendra des décisions absolument intempestives. Puisqu’il est très près du jeu, on lui demande de prendre une décision au cas où il soupçonnerait une commotion. Comme pour les pénalités, il pourra peut-être se tromper. Cela fera peut-être naître des polémiques, car on peut imaginer un arbitre donnant un carton bleu à un joueur qui n’a rien. Mais il vaut mieux qu’il se trompe dans ce sens.

L’augmentation du nombre de changements (12 au lieu de 8) ne va-t-il pas, mécaniquement, augmenter encore l’intensité des matchs ?

P.G. : Cela n’a pas été fait dans ce but. Ce n’est pas comme si on avait ajouté quatre remplaçants en plus sur la feuille de match. Un joueur fatigué ou qui a mal quelque part ne sera plus forcément obligé de terminer la rencontre donc je pense que cela va dans le bon sens. Pour ma part, je serais pour un nombre illimité de remplacements, comme c’est le cas au hand ou au hockey.

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