Eales ou la perfection du "wallabisme"

Par Rugbyrama
  • John Eales
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Publié le Mis à jour
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Tour d’horizon des capitaines australiens, avec le deuxième ligne John Eales en figure de proue et Nick Farr-Jones ou Andrew Slack en brillants lieutenants...

Quand on pense aux capitaines australiens, un nom se détache tout de suite. Une silhouette plutôt, John Eales : un deuxième ligne immense et plutôt longiligne (mais il faisait 115 kg). Il fit partie de ceux qui décrochèrent deux Coupes du monde : 1991 et 1999. Il était capitaine la deuxième fois et il fit sensation en pleine finale contre la France en prenant l’arbitre à part pour lui signaler des "fourchettes" supposées de ses rudes adversaires.

Ce joueur du Queensland fut sélectionné 86 fois avec les Wallabies entre 1991 et 2001. Il fut ainsi sacré champion du monde pour sa toute première saison internationale. On le surnommait "Nobody" parce que "Nobody’s perfect". En plus de la touche et des déblayages, il avait la particularité de prendre parfois les tirs au but, chose qu’on avait plus vue depuis une vingtaine d’années (et le Dacquois Bastiat). Il réussit la bagatelle de 34 pénalités et 31 transformations. Il fut 55 fois capitaine entre 1996 et 2001, ce qui le plaçait à l’époque en deuxième position mondiale derrière Carling.

Bien sûr, il fut le relais de Gordon McQueen pour la conquête du titre 1999 avec un système de jeu bien huilé, basé sur la conservation du ballon et les multiples temps de jeu. Mais permit aussi aux Wallabies de gagner plusieurs Tri-Nations (2000 et 2001 notamment). Il personnifia le seul moment où les Australiens furent vraiment supérieurs aux Néo-Zélandais.

John Eales joua longtemps avec son grand successeur : George Gregan, le demi de mêlée des années 1990-2000. Celui-ci joua 139 fois avec les Wallabies en treize ans et les commanda à 59 reprises (2001-2007). Il était un éjecteur assez extraordinaire et brillait par sa finesse. Il joua deux finales mondiales (1999 et 2003) mais perdit la seconde en tant que capitaine. Il jouait pour les Brumbies en Super Rugby où il formait une charnière célèbre avec Stephen Larkham, l’ouvreur qu’il retrouva pendant dix ans en sélection. Ils ont flirté avec les quatre-vingts associations.

En 1991, pour leur première conquête mondiale, les Australiens étaient commandés par un autre demi de mêlée, Nick Farr-Jones, 36 fois capitaine entre 1987 et 1993 sur 63 sélections. Il était terrible pour dynamiser le jeu par la vivacité de ses passes mais aussi son sens du jeu. Il était un leader né, très psychologue avec ses partenaires, capables de discerner les moments qui demandaient un coup de gueule et ceux qui exigeaient un mot gentil. Lui-même était connu pour son sang-froid et son calme sous la pression, même si en 1989, le demi de mêlée des Lions, le Gallois Robert Jones, faillit lui faire perdre ses nerfs.

Nick Farr-Jones fit, à ses débuts, partie de la fameuse tournée de 1984 sous l’autorité d’Alan Jones. Mais le capitaine de cette équipe de légende s’appelait Andrew Slack, il jouait centre pour le Queensland. Il était au cœur de cette performance énorme qui fit basculer l’Australie dans le concert des grandes nations, il était au cœur du style de jeu nouveau de cette équipe qui attaquait à plat. Sur 39 sélections (1978-1984), il fut trente-quatre fois capitaine (1984-1987) et a laissé l’image d’un vrai cerveau du jeu. à noter que c’est Mark Ella qui aurait dû mener l’équipe en 1984 mais le choix d’Alan Jones avait été désavoué par l’ARU.

Avant cette période, les capitaines australiens n’ont pas laissé la même empreinte car leurs résultats n’étaient pas si impressionnants. Citons Tony Shaw, deuxième ligne chauve qui s’imposait dans le combat et sautait bien en touche. Il commanda les Wallabies quinze fois sur 36 sélections et, particulièrement, lors de la tournée de 1982 qui, dans le jeu, n’était pas si loin de celle du Grand Chelem. Il se rendit célèbre en balançant un terrible coup de poing à la face du deuxième ligne écossais Cuthberson, ce qui lui valut une expulsion immédiate et mit fin à sa carrière. Il avait aussi mené les Wallabies à deux victoires significatives sur les All Blacks, en 1979 et 1980. Dans les années 60, le grand capitaine des Wallabies fut le demi de mêlée Ken Catchpole, très bon meneur de jeu, il les commanda à treize reprises entre 1966 et 1969 avant qu’une grave blessure mette un terme à sa carrière.

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