C'est le roi Arthur !

Disons le clairement : le dernier Paris / La Rochelle ne fut qu'une sombre bouse, disputée sous une pluie fine et sur un terrain gras: un cadre très peu prompt, en tout cas, à favoriser le jeu de mouvement. Au fil de cet âpre combat ("ce vrai match d'hiver" disait Pierre Aguillon), Arthur Retière fut l'un des rares joueurs à placer quelques banderilles. Positionné sur l'aile droite de l'attaque rochelaise, l'ancien Racingman fut une nouvelle fois insaisissable, crochetant, tournant, virant come un diable sorti de sa boîte, offrant par son seul talent au Stade rochelais de belles séquences d'occupation. C'est ce qu'on aime, chez Arthur Retière. Que ce soit au centre, à l'aile, derrière la mêlée ou à l'arrière, le Bourguignon joue à la passion, refusant d'intellectualiser un jeu qui l'est parfois beaucoup trop.

Freiné l'an passé par une lourde blessure au genou et sortant à peine d'une saison quasi blanche, le fils du Direceur Technique National Didier Retière n'a pas pleuré bien longtemps et offre aujourd'hui à la l'équipe de Xavier Garbajosa et Jono Gibbes le punch dont elle manque parfois, en l'absence de Levani Botia, Pierre Bourgarit ou Gabriel Lacroix. Sélectionné chez les Barbarians lors de la dernière tournée en Nouvelle-Zélande, il est évident que le couteau-suisse du Stade rochelais est aujourd'hui suivi de près par Jacques Brunel et son staff. Et si Retière débarquait chez les Bleus pour le prochain Tournoi des 6 Nations, dites-vous ? C'est tout sauf impossible. Au mieux, l'attaque tricolore s'en trouverait stimulée. Au pire, cela permettrait à Jacques Brunel de placer sept avants sur le banc de touche...