Au Fouquet's, petites histoires de grands champions

C'est au Fouquet's, sur les Champs Elysées, que les légendes des Oscars Midi Olympique se sont retrouvées lundi midi. L'occasion, pour eux, de nous faire revivre quelques uns de leurs plus beaux souvenirs en Top 14 et d'expliquer ce qu'était aujourd'hui devenue leur vie.

Bryan Habana, champion du monde en 2007 avec les Springboks, revoyait d'abordancien toulonnais et avec précision la célébration ayant suivi le Bouclier de Brennus en 2014 : "Nous avions ce jour-là rejoint la Rade en bâteau. Au loin, la marée humaine était hallucinante. Il y avait 60 000 supporters du Rct massés là pour fêter le Bouclier. Je n'avais jamais connu une telle effervescence. Cette image m'accompagnera à jamais." Un peu plus loin, Juan Martin Hernandez refaisait le monde avec Yannick Nyanga et Juan Martin Fernandez Lobbe. Affûté comme une lame malgrè le poids des ans, El Mago concédait pourtant avoir tiré un trait ferme et définitif sur le sport: "Aujourd'hui, je ne fais plus que du golf. Je ne cours pas, je ne fais pas de vélo, rien de tout ça. Je crois simplement que je n'ai plus envie de souffrir".

Hernandez, passé par le Stade français, le Racing 92 et Toulon, gère aujourd'hui une société de marketing et collabore avec plusieurs médias, dont ESPN, une chaîne américaine: "En marge du dernier Argentine-Nouvelle-Zélande, j'ai par exemple interviewé Sonny Bill Williams. C'était plutôt drôle de jouer au journaliste. L'avenir ? Franchement, je ne sais pas si j'entraînerai un jour. Pour l'instant, je m'occupe un peu de l'équipe de mon fils aîné (Beltran, 10 ans) au club de Deportiva Francesa et ça me suffit".

C'est une tout autre vie, Nyanga

Au Fouquet's, Vincent Clerc, Aurélien Rougerie, Jean-Baptiste Poux et Frédéric Michalak rejouaient quant à eux quelques une de leurs plus belles coupes du Monde, quand Conrad Smith , transgérationnel au possible, plaisantait avec Jean-Pierre Rives et Jean Gachassin.

Peu avant de passer à table, Yannick Nyanga évoquait enfin le passage de sa vie de sportif professionnel à celle, un peu plus sédentaire, de directeur sportif du Racing 92 : "Maintenant que je ne fais plus de sport cinq fois par semaine, j'ai besoin d'exutoires. Alors je joue au foot avec des potes, pas loin d'Orly, je cours dans la forêt de Meudon, j'essaie de limiter la casse en somme ! (rires) Malgrè tout, et c'est là où la différence avec ma vie de sportif est fondamentale, le boulot me rattrape parfois le soir, quand je m'endors. Dans mon lit, je me dis : "Mince, il faut que je pense à répondre à un tel, il ne faut pas oublier de terminer ce dossier, de boucler tel autre..." En fait, le footing m'aide à trier tout ça dans ma tête. Moi qui avais toujours détesté courir, je me suis presque découvert un loisir !"